Chapitre 1

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Il est 22h01 quand mon avion atterrit enfin sur le sol français après près de 24h de vol.  À la sortie de l'avion, j'aperçois deux de mes vieilles amies, Coline et Tina, qui m'attendent avec une grande pancarte où est écrit « Bon retour parmi nous, Elsa » Je cours vers elles pour les prendre dans mes bras. Cela faisait désormais cinq ans que j'avais quitté Monaco avec mes parents pour m'installer en Australie.

J'ai commencé mes études de mode là-bas, mais j'ai tout arrêté pour revenir aux sources. Mes parents ont souhaité rester en Australie car c'est le pays d'origine de mon père. Les adieux ont été difficiles, mais j'avais besoin de revenir dans la ville où j'ai grandi, Monaco !

Tina, ma meilleure amie d'enfance, m'héberge chez elle en attendant que je trouve un appartement. Je vais sur son balcon pour admirer la vue sur la ville qui m'avait tant manqué. Monaco est une ville magique la nuit. Tina et Coline me rejoignent, des verres de vin à la main. Nous trinquons à nos retrouvailles. C'est tellement agréable de les revoir après tout ce temps.

- "Et alors, que vas-tu faire maintenant, professionnellement ?" me demande Coline.

- "C'est une bonne question," je réponds en rigolant.

- "Non, en vrai, je vais essayer de continuer dans la mode."

La mode a toujours été ma passion depuis que je suis enfant. À Melbourne, en Australie, j'étais dans une école de styliste. C'était un rêve qui se réalisait enfin, mais quitter la ville de mon enfance à 18 ans était difficile. Mon départ n'était pas du tout prévu, mes parents m'ont pris au dépourvu. Du jour au lendemain, j'ai dû quitter mon lycée, mes amis et ma famille. Les premières semaines en Australie étaient longues et difficiles. Je ne connaissais personne, même pas la famille du côté de mon père. J'étais seule.

La soirée se passe bien jusqu'à ce que Tina me pose la fameuse question que j'attendais et appréhendais.

- "Au fait, tu as des nouvelles de Charles ?"

Je baisse la tête, et un silence s'installe dans la pièce. Charles, Charles Leclerc, un jeune Monégasque, pilote de Formule 1. C'était mon meilleur ami, un peu comme le frère que je n'ai jamais eu. Nos mères se connaissaient bien et étaient très amies également. On s'est connu bébé, et nous avons grandi ensemble dans la principauté de Monaco.

 C'était avec lui que les au revoir ont été les plus durs à mon départ. Pendant longtemps, on essayait de s'appeler et de parler autant que possible malgré le décalage horaire. Même une fois pendant le Grand Prix de Melbourne, on avait pu se voir, mais c'était déjà il y a un an. Depuis, plus de nouvelles. 

Mon départ l'a beaucoup affecté. Il sortait d'une rupture difficile et comptait sur moi pour l'aider à aller de l'avant. Malheureusement, trois semaines plus tard, je n'étais plus là. Au début, il essayait de cacher sa tristesse, mais nos amis en commun me disaient comment il était réellement. Je m'en suis beaucoup voulu. Il y a un an, suite à notre rencontre à Melbourne, il a soudainement arrêté de m'écrire et de prendre de mes nouvelles. Quand je lui écrivais, j'avais toujours l'impression de déranger, alors j'ai également arrêté. Un an que je ne l'ai plus vu ni parlé, et maintenant je me retrouve dans la même ville que lui. Bien sûr, j'ai envie de le revoir, mais est-ce qu'il en a aussi envie ?

- "Non, aucune," je finis par répondre à mon amie.

- "Je suis désolée, Elsa."

- "Oh, ce n'est pas grave, tu sais, c'était prévisible qu'avec la distance, il y ait des casses."

Mes deux amies se regardent bizarrement.

- "Alina... Faut qu'on te dise un truc," dit Tina.

Je sens directement que quelque chose ne va pas.

De l'amitié à l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant