Franchir la porte

1. La douceur des beaux jours

- Non non noooooon ! Je veux paaaaas !

Alors que des cris d'enfant retentissaient dans toute la maison, Meloshi, installée dans l'un des fauteuils du salon, releva les yeux de son livre et un sourire se glissa sur ses lèvres.

- Tobi, il faut que tu prennes ton bain, gronda Kakashi. Sinon, plus personne ne voudra jouer avec toi tellement tu sentiras mauvais... ajouta-t-il en agrippant au passage le petit garçon qui tentait de s'échapper de la salle de bain.

Tobi, qui ne portait déjà plus qu'un slip à motif de têtes de carlin, se débattit comme un petit diable.

- NOOON ! PAKKUUUUUUUN ! s'égosilla-t-il en gesticulant dans tous les sens.

- Je t'ai déjà expliqué que Pakkun n'est pas là. Ce n'est pas un chien de compagnie, mais un chien ninja, expliqua calmement le shinobi aux cheveux argentés. Il faut faire une invocation pour le faire venir.

Les cheveux en batailles, le petit garçon le dévisagea avec des yeux ronds, comme si ce que son père venait de dire n'avait absolument aucun sens. Puis, il profita d'un instant d'inattention pour sauter des bras qui le retenaient et courir jusqu'au salon en hurlant.

- AHHHHH ! PAKKUUUUN ! PAKKUUUUN ! VIENS M'AIDER PAKKUUUN !

D'un pas traînant, Kakashi arriva à son tour dans la pièce. Désabusé, il posa les yeux sur son fils qui cavalait tout autour du canapé comme si un terrible monstre le pourchassait, ses pas lourds cognant bruyamment contre le tatami. Dans une profonde inspiration, il dédia un regard suppliant à Meloshi qui se délectait visiblement de la scène.

- PAKKUUUUN ! PAKKUUUN ! continua de crier l'enfant en bondissant sur le canapé pour chercher l'animal sous les coussins.

Réalisant que son épouse n'était pas prête de l'aider et que son fils n'était pas prêt de se calmer, le ninja copieur poussa un soupir.

- T'as qu'à demander de l'aide à Pakkun, puisque c'est ce qu'il veut, lui conseilla avec un sourire en coin Meloshi.

Alors qu'un coussin volant venait d'atterrir à ses pied, un air réjouit gagna le visage à demi masqué de Kakashi. D'un geste habile, il se mordit le doigt jusqu'au sang et posa sa main contre le sol. C'est alors qu'un écran de fumée apparut au milieu du salon et qu'à l'intérieur se dessina la silhouette trapue d'un petit carlin portant un bandeau de Konoha et une veste bleue.

- J'espère que tu ne m'appelles pas encore pour jouer les baby-sitters, souffla d'un ton blasé Pakkun.

S'élançant comme un ouistiti surexcité, Tobi se rua vers l'animal.

- Oh non, le petit monstr...

Boum ! Le chien n'eut pas le temps de finir sa phrase que le petit garçon lui avait déjà sauté au cou pour le couvrir de brusques câlins.

- Pakkun ! Papa il veut que j'prenne un bain, se plaignît Tobi, ses doigts tirant sur les oreilles tombantes du ninken. Dis-lui que les bains c'est tout pourri. Suis propre moi. J'ai pas besoin.

Pakkun roula des yeux en regardant Kakashi qui venait de se pencher vers lui pour lui murmurer quelque chose. Pakkun soupira alors d'un air las, avant de tourner la tête vers l'enfant qui lui triturait à présent les babines.