Sous une salve d'applaudissements, Kakashi mit un coup de ciseaux dans le grand ruban bleu qui s'échoua sur le sol. Derrière lui s'élevait le nouveau poste de police flambant neuf de Konoha. Vêtu de son chapeau et de son manteau de Hokage, il célébrait cette inauguration avec les habitants du village.Après avoir serré quelques mains supplémentaires et forcé plusieurs sourires sous son masque, il quitta la foule pour une rue plus calme. Si dans son propre cercle, la vie s'était comme figée, celle de Konoha continuait de s'écouler normalement. Son rôle de Hokage ne lui permettait pas de pause. Au-delà de sa famille, c'était tout un village et plusieurs centaines de milliers d'habitants qui comptaient sur lui.
Se laisser ensevelir par son travail lui permettait cependant de ne pas trop penser, alors il enchaînait les réunions, les validations de contrats commerciaux, les entretiens, les élaborations de budgets et les traitements de dossiers en cours. Ce genre de festivités pleine de joie et d'allégresse, il s'en serait en revanche volontiers passé. Elles s'accordaient si peu à son moral qu'il lui était difficile de faire semblant ; bien qu'elles avaient au moins le mérite de le sortir un peu de la morosité étouffante de son bureau.
Il n'était pas rentré chez lui depuis trois jours. Chaque nuit, il attendait que tout le monde soit partie et que les dernières lumières du bâtiment s'éteignent pour aller s'écrouler sur le canapé de la salle de pause de la Résidence du Hokage. À l'aube, avant que les premiers arrivés n'investissent les lieux, il se faufilait jusqu'à la salle de bain de service pour faire un brin de toilette. Les deux ANBU qui montaient la garde devant son bureau avaient bien remarqué son petit manège, mais Kakashi comptait sur eux pour ne pas vendre la mèche ; sans ça, il risquait de se faire rouspéter par Shikamaru.
Depuis le départ de Meloshi, il avait également repris les entraînement plus intensifs qu'il avait laissé un peu de côté ces dernières mois ; les récents événements lui ayant brutalement rappelé que, même en temps de paix, les dangers et les menaces n'étaient jamais loin. Il ne pouvait se permettre de se ramollir.
D'un geste habitué, il retira sa cape de Hokage, la roula sous son bras et repoussa son chapeau pour le laisser tomber dans son dos. Il continuait naïvement de croire que ce genre de précautions lui permettaient de passer davantage inaperçu, mais cela restait souvent inefficace ; en témoignait le groupe de jeunes femmes qui venaient de le saluer en battant outrageusement des cils.
Il leur adressa un signe de tête poli et tourna à gauche. Il n'avait jamais réellement compris ce que les femmes pouvaient lui trouver. Si encore aujourd'hui, il pouvait concevoir qu'un titre de Hokage avait à leurs yeux quelque chose d'attirant, il ne l'avait pas toujours été. De plus, il était certain que tout comme lui, Meloshi aurait préféré le voir rester simple jônin, plutôt que de devoir supporter ses absences et sa fatigue chronique. Et dire que devenir Hokage était le rêve d'Obito... De son point de vue, et cela était encore plus vrai ces derniers jours, c'était surtout un fardeau qu'il avait de plus en plus de mal à porter. Il avait accepté ce rôle car on avait insisté pour qu'il le fasse, mais cela n'avait jamais fait partie de ses ambitions. Être sous le feu des projecteurs, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé. Il se contentait de s'en accommoder, faisant de son mieux pour ne pas trahir la mémoire de son défunt ami.
Arrivé devant les quartiers de la Section des Interrogatoires qui se trouvaient juste à côté du nouvel établissement pénitentiaire, il s'arrêta et prit une grande inspiration.
L'enquête concernant Fukushū n'avait jusque-là rien donné. Tout comme Yamato et Tobi, elle avait signé le registre de sortie temporaire sans jamais refaire surface, disparaissant subitement sans laisser de trace. On avait à peine pu retracer ses déplacements précédents sa mystérieuse disparition. Les derniers témoins la mentionnant affirmaient l'avoir vu dans le quartier où vivait Yamato, mais tous les témoignages ne concordaient pas ; car pour d'autres, il s'agissait de Meloshi Senju et non de la jeune kunoichi aux boucles de jais. Fukushū et Meloshi ne se ressemblaient pourtant pas. La confusion avait donc de quoi perturber, mais à partir de là, aucune suite n'avait été donné.
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Franchir la porte
FanfictionUn monde en paix. Un mariage heureux. Une petite bouille d'ange au caractère bien trempé et des amis précieux sur qui on peut toujours compter... Meloshi a tout pour être parfaitement comblée. Pourtant, une ombre plane sur le village de Konoha... L...