Sortant brusquement du mur comme un fantôme, Miwaku attrapa la jeune femme par les épaules pour la plaquer contre la palissade d'une petite ruelle. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, il planta dans les siens deux yeux carmins grands écarquillés.- C'était toi ?! demanda-t-il précipitamment. C'était bien toi, hein ?!
- Qu'est-ce que tu me veux ? Lâche-moi, protesta Fukushū.
Elle gigota pour tenter de se dégager, mais le shinobi de Konoha resserra sa prise.
- Hier soir, c'est toi que j'ai vu chez Yamato, pas vrai ? reformula-t-il.
Un sourcil arqué, la kunoichi le dévisagea avec une pointe de dégoût.
- T'es une espèce de voyeur, c'est ça ?!
Ces mots résonnaient à la fois comme un reproche et un aveu. Dans un grognement mécontent, Miwaku la relâcha en détournant la tête. Dans l'avenue, les passants défilaient sans leur prêter attention.
- Putain... j'ai gueulé sur ma pote pour rien à cause de toi... Fais chier, soupira le chûnin, une main passant dans sa nuque. Et puis, c'est quoi c'nouveau look ? On dirait...
Il hésita, observant plus attentivement ces cheveux coupés au carré dépourvus de boucles, ces lentilles de contact bleues qui recouvraient les yeux gris et ces quelques traces restantes des taches de rousseur qui avaient été dessinées sur le visage clair de la jeune femme.
- Attends, c'est quand même pas Yamato qui t'a d'mandé d'faire ça ?
- Faire quoi ?
- Te fou pas d'ma gueule ! Avec cette dégaine, tu ressembles comme deux gouttes d'eau à Meloshi, affirma le ninja au yukata. Va pas m'faire croire que c'est pas fait exprès.
- Je peux savoir en quoi ça te regarde... ?
Les mains sur les hanches, Fukushū le toisa avec défiance. Un instant dérouté, le regard de Miwaku devint plus dur à son tour.
- Non, c'est pas Yamato qui te l'a demandé. Il oserait jamais... conclut-il tout seul. C'est toi, hein ?! C'était ton idée !
Malgré les accusations de son aîné, la kunoichi aux cheveux de jais resta de marbre.
- C'est plutôt glauque comme idée. T'avais pas b'soin d'aller aussi loin... fit remarquer le ninja du clan Aokami en secouant la tête d'un air navré. Si ça s'trouve, tu l'aurais eu à l'usure cet idiot.
Les lèvres de Fukushū se délièrent finalement pour laisser passer un ricanement.
- "À l'usure ?", répéta-t-elle. Parce que tu crois peut-être que j'ai autant de temps à perdre ?
- Putain... souffla Miwaku. T'imagine même pas la merde qu'tu viens d'remuer avec tes conneries...
Il poussa un long soupir en dégageant quelques mèches de son front et posa une nouvelle fois son regard sur la jeune femme. La vingtaine tout juste passée, Fukushū était encore jeune. Elle ne se rendait sans doute pas compte des conséquences de ses actes, mais pour le ninja au yukata, les états d'âmes d'une petite kunoichi qu'il n'avait entrecroisé que deux ou trois fois importaient peu. Miwaku était le genre de personne capable de sacrifier une dizaine d'inconnus sans la moindre hésitation lorsqu'il s'agissait de protéger un ami.
- J'suis sans doute mal placé pour donner des conseils sur l'sujet, mais c'est pas sain c'que tu fais... Ni pour toi, ni pour Yamato, déclara-t-il. Alors, si tu comptes continuer sur ce chemin-là, fais-moi l'plaisir d'laisser mon pote tranquille et d'te trouver un autre jouet, ok ?
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Franchir la porte
FanfictionUn monde en paix. Un mariage heureux. Une petite bouille d'ange au caractère bien trempé et des amis précieux sur qui on peut toujours compter... Meloshi a tout pour être parfaitement comblée. Pourtant, une ombre plane sur le village de Konoha... L...