2. Une présence qui compte

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Cette main minuscule liée à la sienne emplissait son cœur d'un bonheur inaltérable. Trottinant aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient, Tobi tirait sa mère derrière lui en slalomant entre les villageois et la kunoichi s'amusait de son excitation bouillonnante.

Ces dernières années, Konoha s'était beaucoup développé et alors que les habitants s'étaient multipliés, les rues s'étaient rallongées, les immeubles avaient poussés et les quartiers s'étaient agrandis pour accueillir les nouveaux venus. La vie paisible qu'offrait le village caché de la feuille attirait ceux qui rêvaient d'un avenir serein sous la protection de l'ancienne équipe 7, les grands Héros de la Quatrième Guerre Ninja.

- Viiiite maman, râla le petit garçon aux yeux d'orage. Sinon on va être en retard.

L'académie ninja n'était plus très loin et ils avaient une bonne vingtaine de minutes d'avance, pourtant Tobi accéléra encore un peu l'allure. Arrivant au coin de la rue, l'enfant se retourna vers Meloshi pour lui crier encore une fois de se dépêcher et dans la précipitation, il cogna violemment dans un passant. Propulsé par le choc, le gamin perdit l'équilibre, mais l'homme le rattrapa avant qu'il ne s'écroule par terre. Dans une grimace de douleur, Tobi se frotta le haut du crâne.

- Rien de cassé, bonhomme ?

Le petit Hatake releva la tête et ses lèvres s'étirèrent en un immense sourire.

- Tonton Yamato ! s'exclama-t-il au milieu du brouhaha de la foule.

Le shinobi lui glissa un clin d'œil et son attention se porta sur la jeune femme qui se tenait juste derrière lui.

- Kakashi n'est pas avec vous ? questionna-t-il.

Meloshi pinça les lèvres en haussant les épaules. Comprenant sans qu'elle n'ait besoin d'en dire plus, Yamato esquissa un sourire désolé.

- Tu portes pas ton uniforme, observa la kunoichi aux tatouages. T'étais pas censé être de poste aujourd'hui ?

- Si, tout à l'heure, mais comme j'avais un peu de temps, je suis venu souhaiter bonne chance à mon petit filleul pour son premier jour, informa le ninja au Mokuton, tout en ébouriffant gentiment les cheveux de l'enfant qui lui souriait de toutes ses dents. Et puis, je voulais être sûr qu'il me reconnaisse sans mon masque, ajouta-t-il un peu plus bas.

Un an après la naissance de Tobi, Yamato avait reprit son poste au sein des forces spéciales de Konoha, se retrouvant à nouveau sous l'autorité directe du Hokage.

- Et toi... C'est donc aujourd'hui que tu reprends du service, déclara-t-il.

Sous le regard sérieux de son ami, Meloshi acquiesça d'un signe de tête.

- T'as vu, tonton, Papa est même pas v'nu avec moi aujourd'hui, bougonna le petit garçon, tirant sur le pantalon du shinobi pour attirer son attention. Alors qu'il avait promis en plus...

Le jeune ANBU s'accroupît pour se mettre à la hauteur de l'enfant.

- Tu sais, ton papa est l'homme le plus important du village, expliqua-t-il calmement. C'est pour ça que tu dois accepter de le partager de temps en temps.

- Mouais... Bah c'est même pas juste... C'est mon papa à moi, marmonna Tobi, traînant des pieds pour faire les derniers pas qui le séparait de l'entrée de l'académie.

Devant le bâtiment, se pressaient enfants, parents et professeurs qui circulaient dans un ballet bruyant et désordonné. Certains adultes se retournaient sur leur passage, adressant de furtifs coups d'œil vers la kunoichi du pays du Soufre. Tantôt curieux, tantôt méfiants, tantôt dédaigneux, Meloshi en avait l'habitude. Elle se raccrochait à ceux qui étaient plus chaleureux pour ne pas s'en émouvoir. Ce qui était sûr, c'était que depuis son mariage avec Kakashi, ses longues robes couvrantes ne suffisaient plus pour passer inaperçu. Elle était malgré elle devenue une personnalité publique, mais les secrets qui entouraient ses origines et sa mystérieuse implication dans la Quatrième Grande Guerre Shinobi restaient des motifs de doutes pour certains.

Franchir la porteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant