Au fond on veut tous vivre sans se soucier du lendemain.
(From he)
- Allez vas-y
- Encore, encore, encore
Sa voix me fait gémir de façon sourde
- Prends appuie sur tes jambes et donne tout, qu'il répète.
- Je veux voir ce sac de frappe dégringoler.
Je souffle d'agacement en m'exécutant. Lioncio Viylkov est bien le seul être humain que j'autorise à me donner des ordres sans broncher, hormis ma team. Depuis plus de 4 ans, il me suis et m'épaule presque paternellement avant ou après chaque duel. Avoir un quotidien de boxeur n'est pas de tout repos, même si la paye reste affreusement généreuse. Un choix d'avenir que je ne regrette pas. Pour avoir tremper un temps soit peu dans l'illégalité, je me devais d'être fort.
Mes muscles me brûlent sous l'assaut des coups que j'envois. Le sac de frappe finit par dégringoler comme le voulait mon coach. C'est le moment de souffler. Je retire mes gants, après le hochement de tête imperceptible de ce dernier avant de boire un peu d'eau. Ma respiration reprend une allure plus humaine, pendant que mes yeux s'égarent dans la pièce. Le hall d'entrée du fight's club est presque désert. Les rares occupants s'apprêtent déjà à fermer les locaux pour la journée. Après avoir pris une douche express, je m'habille pour me diriger vers mon lieu d'habitation.
La rue est déserte. Les rares habitants encore debout sont ceux qui font la fermeture de leurs établissement et les ivrognes habituels. Mon sac bien vissé sur mon dos, j'observe le trottoir en me demandant ce que doivent ressentir les femmes dans ce genre de situation. Marcher tard le soir, seule dans la rue reste un luxe que peu d'entre elles pourraient se permettre. Heureusement, que je contribue, un minimum à rééquilibrer les choses. Mes poings se serrent à cette pensée. Dans ce coin de la ville, il n'est pas rare de tomber sur des mauvaises fréquentations. Il faut dire que Nashcity est truffé de trafiquants, d'escrocs et de tous les petits délinquants en liberté conditionnelle. Un putain de paradis pour hors-la-loi et pour un assagie de la loi comme moi.
Exactement quinze minutes et 30 secondes s'écoulent quand je pousse le battant de la bâtisse qui se dresse devant moi. Dès l'entrée, je remarques les lumières du salon. Je continue d'avancer, convaincue que seul mes amis auraient pu entrer tant que Boo se pavane dans les allées. Je me courbe pour passer la porte métallique en le regrettant dans la seconde.
J'entends des bruits étouffés, des halètements, des grognements et une longue plainte féminine que je ne connais que trop bien. Jackie et Becca ont remis ça.
- Tu vas tout prendre bb, tout et tout de suite grogne mon ami
Comprenant que mes colocataires de la saison sont en pleine effervescence intime, je me résigne à faire marche arrière. Ils sont chaud quand même, deux heures de suite, merde.
Qui a dit que les asiatiques étaient timides et réservés d'abord pensais-je en fronçant les sourcils.
J'ai plus qu'à me trouver un coin tranquille. Génial !
Mes pas me conduisent tout de même au bar le plus proche, le Night energy. Autant utiliser ma soirée pour, moi aussi me détendre. Rapidement une serveuse m'aborde, dès que je foule l'entrée. Ma réputation n'est plus à prouver. Soit je suscite de la crainte, soit de l'admiration en excès, jamais de l'indifférence. Et puis, mon physique n'aide pas pour passer incognito.
Par contre, je déteste la façon dont Clara passe ses doigts dans mes cheveux, après m'avoir servit une bière.
Un grognement et un regard noir plus tard, elle s'enfuit d'elle-même sans regarder en arrière. Mes yeux parcourent la pièce. La musique fait un boucan monstrueux et les Leds qui clignotent me filent le tournis. Pourtant, j'aime bien l'ambiance. Je fixe une petite blonde de loin qui me fait de l'œil derrière ses lunettes. Elle semble fascinée par mon physique mais trop réservée pour m'aborder directement. Sa posture laisse penser qu'elle ne se sent pas à sa place.
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Roméo n'est pas un héro
Romance- Crois moi, je vais te rendre accro à ma voix, avide de mon odeur, dépendante de mon toucher, et surtout ivre de mes baisers. - Tu essayeras peut-être mais qui te dit que tu réussiras, répondis-je déjà essoufflé - Moi, je le dis, j'en suis certain...