Mettre de l'eau dans son vin, j'ai essayé et c'est absolument dégoutant. Plus jamais, je ne retente l'expérience...
from Juliette
J'ai à peine le temps de finir ma phrase, qu'il m'empoigne le bras. Le silence réside en maître tout d'un coup. Le goût amère du rejet qu'il m'a infligé empoisonne mon sang, nourrissant à la fois ma gêne et ma colère. J'aurais mieux fait de suivre le plan : jouer les amnésiques ou alors tout mettre sur mon état d'ivresse.
Une fois de plus, je n'ai pas écouté ma conscience. Comme toujours, je deviens impulsive quand Roméo est dans les parages.
Cependant, comme depuis que j'ai rencontré ce parfait connard, je suis mitigé. Je réfléchis après avoir réagit. Je n'arrives toujours pas à croire que nous nous sommes embrassés, que je me suis laissé faire et surtout que je me suis frotté contre Roméo comme une vulgaire chienne en chaleur. Oh, en chaleur, je l'étais pourtant ce fameux soir dont j'aimerais tout oublier.
Lui, qui ne dit jamais non à une partie de peau contre peau m'a repoussé moi. Moi, à qui il a promis un peu trop de chose pas très innocentes. Je me demandes encore comment j'arrives à me tenir en face de lui alors qu'à l'intérieur je suis morte de honte.
Je jette un regard à Clementine et elle se relève illico. Ses yeux me disent de ne pas me laisser berner par le regard incompréhensif de Roméo.
- Souviens-toi de ce qu'on s'est dit, me dit-elle en m'arrachant à l'autre brute
Toujours en chuchotant, je lui réponds que oui et elle s'en va après m'avoir enlacé. D'après ce qu'elle m'a expliqué, elle a un rendez-vous très important pour lequel elle doit se préparer.
Dereck, lui, s'est éclipsé, je ne sais ou.
Je me sens démunie d'un coup. Mon manque d'assurance refait son grand retour, surtout quand mon regard n'a de cesse de loucher sur l'allure de Roméo.
- Donc, qu'est ce que tu fais là ? demandais-je au boxeur, reprenant mes esprits
- C'est chez moi, bouclettes, tu te rappelles.
Pas sur que j'ai oublié.
- Bien, fais ce que tu veux donc, je te le laisse chez toi, m'énervais-je en voyant un sourire qui n'a rien à faire là naitre sur ses lèvres que je ne devrais pas fixer comme ça.
En râlant contre ma réaction, je décide sagement de m'éloigner de lui. Je n'ai pas le temps de traverser le couloir qu'il me rattrape, me ceinturant de ses bras si masculins. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais son geste ne fait qu'accroitre ma colère. Il le remarque et soupire. Je me calme un peu en remarquant sa mine désolée.
- Ecoutes Juliette, je suis désolé d'accord. Je n'aurais pas du répondre à ton baiser, ni réagis comme je l'ai fais
Je prends sur moi pour ne pas me blottir un peu plus contre lui. C'est la deuxième fois, qu'il s'excuse auprès de moi.Et cela me touche. Au lieu de laisser ses bras m'enlacer, je réponds, toujours amère
- Mais tu y a répondu, tu a même fais semblant de l'apprécier avant de me repousser comme un vulgaire déchet, calquais-je
- Parce que je sais et j'ai finalement compris que tu ne serais jamais celle que je veux que tu sois. Tu aspire à trouver un prince charmant et moi, je ne le serais pas, je ne veux pas l'être jamais
Me sentant vulnérable, je me dégage de ses bras pour lui faire face
- Ce soir là, il me semblait que ce n'est pas ce que je cherchais pourtant
- ça ne compte pas ce que tu cherchait ce soir là
- Bien, dis-je en ravalant mes larmes.
J'encaisse ses mots blessants.
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Roméo n'est pas un héro
Romance- Crois moi, je vais te rendre accro à ma voix, avide de mon odeur, dépendante de mon toucher, et surtout ivre de mes baisers. - Tu essayeras peut-être mais qui te dit que tu réussiras, répondis-je déjà essoufflé - Moi, je le dis, j'en suis certain...