amour schizophrène

chapitre 1

lili et moi étions allongées sur l'herbe fraîche, mes bras écorchés nus dans ma robe à dentelle blanche ne dérangeaient en aucun cas lili qui ne faisait que regarder les rayons du soleil à travers le grand chêne du jardin de l'hôpital psychiatriques où nous vivions.

nos respirations synchronisées et fortes par nos baisers intenses nous excitent légèrement.

cela fait maintenant quatre mois que je suis en couple avec lili.

la cloche retentit, lili et moi nous nous levions mais lili me retint par le bras pour m'embrasser une dernière fois. Sa langue est si douce et j'aime sentir son sourire à travers nos bouches collées.

-À ce soir, Av.

« Av » était le surnom que Lili me donnait depuis le premier jour où je l'ai rencontré. Il n'y a qu'elle qui peut se permettre de m'appeler comme ça.

-À ce soir, Lili.

Lili prit le chemin opposé du miens, à son habitude, elle prenait le côté des salles de classe et je prenais toujours la route vers l'escalier où se situait ma chambre.

Depuis petite, je hais les cours. Devoir obéir, être soumise à faire les choses que l'on me demande ne me ressemble pas. Je vis de ce que je veux faire.

« Tu sais lire ? » m'avait demandé un jour un inspecteur. Je lui avais répondu que, oui je savais lire mais que je n'en n'avais pas envie (je ne sais pas lire).

Mes parents sont morts quand j'étais toute petite. Ma tante disait que ma mère et mon père avaient rejoint les étoiles.

Lili m'a expliqué que nous étions nous mêmes des poussières d'étoiles et que c'était alors impossible de les rejoindre.

Ma tante m'a amené ici après avoir décidé de refaire sa vie avec un homme qui la frappait souvent. Ma tante disait que c'était un jeu, que c'était pour s'amuser.

Alors, dès mon plus jeune âge, j'ai commencé à frapper les gens, à les insulter, comme faisait le monsieur sur ma tante.

Lili m'a alors expliqué que ce n'était pas vraiment comme ça qu'on devait exprimer son amour. Elle m'a aussi appris qu'il fallait dire « je t'aime » ou ces autres mots doux que ma tante me disait avant de me bercer pour aller dormir.

Ma tante m'avait amené ici dans le but de « me faire des amis » de rejoindre « des gens comme moi » et quand je réprimandais, ma tante finissait toujours par dire que c'était pour mon bien, que c'était pour me mettre à l'abris des mauvaises personnes.

Lili m'a expliqué que, souvent, les mauvaises personnes sont sûrement les personne que l'on croit sincères et gentilles.

Lili m'a tout appris, c'est pour ça que je lui dis « je t'aime ». Lili aime écrire, elle m'écrit des lettres, puis elle me les lit quand elle les finit car elle sait que je ne sais pas lire.

Il n'y a qu'à Lili que j'obéis. Je n'ai aucun mal à dire « oui » quand elle me demande quelque chose. Il n'y a qu'avec Lili que je me sens bien.