chapitre 5

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Le dîner, ce moment où on se pose les pires questions.

« Que vais-je réussir à manger » « avec qui ? » « A quel table ? »

Ce sont ces petites questions qui me font paniquer et qui me poussent à me faire du mal.

Je vois encore Miles, ses points serrés sur son menton, son assiette est vide, il n'y a qu'une cuillère et une fourchette pour manger. La viande est déjà coupée.

Je me suis approchée de la table de Miles. Son regard est vide. J'aimerai me perdre dedans, juste pour voir ce que ça fait de combler le vide.

« Tu veux quoi ? »

Il gardait son menton posé sur ses poignées et me regardait de son regard vide.

J'ai alors regardé ses yeux, ne voyant que mon reflet. Puis, ses pupilles se sont dilatés, encore et encore... jusqu'à devenir une chouette.

Il se leva, prit une grande inspiration comme pour retenir quelque chose en lui.

Il s'en alla, quitta la salle d'un air énervé et d'un pas rapide.

Je voulais que Miles me tue. J'en rêvais. Lili ne m'en voudrait sûrement pas. Cela ne passerait pas pour un suicide mais plutôt pour un meurtre.

Je suis retournée à ma chambre, et ai reconnu immédiatement la silhouette de Miles se dessinant dans l'ombre.

-Tu es effrayant.

-Ça me fait plaisir que tu penses ça de moi, tout le monde pense ça de moi.

-Je ne dirai pas que tu es effrayant aux yeux de tout le monde. Seulement, tu es mystérieux. Des rumeurs tournent sur toi.

-Et tu les crois ?

-Je crois qu'il faut avoir des preuves avant de faire tourner les informations, Ma Lili disait toujours qu'il ne fallait pas toujours croire ce qu'on entendait.

-« Ma Lili » ?

-Ma copine, elle est restée dans mon ancien hôpital psychiatrique.

Miles baissa la tête, fronça les sourcils, s'approcha de moi, nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres. J'ai alors vu le reflet lumineux d'un couteau au delà de sa poche.

Il regardait mes yeux, attendant mes cris d'effrois, mes sanglots ou encore mes supplices. Mais j'ai alors souris. Tout ce passait comme prévu.

-Tu n'as pas peur ? dit le brun en fronçant les sourcils.

-Non.

-Pourquoi ?

Je me suis remise à sourire, je n'allais pas lui expliquer mon plan, il aurait sans doute plus aucune envie de me tuer.

-Et si... je passe le couteau... ici..

Miles ne quitta pas mon regard, il se contenta de passer les couteau sous ma gorge.

C'était amusant. amusant de voir que je n'ai peur de rien, pas même de la mort.

-J'aimerai pouvoir te tuer, t'égorger, mais j'ai l'impression que c'est ce que tu attends.

J'ai alors arrêté de sourire.

Miles venait de gâcher mon plan. Il avait deviné.

Il rangea le couteau dans la poche de sa veste noire et claqua la porte derrière lui.

« Merde »

Lili m'avait pourtant appris qu'un sourire pouvait déguiser un mensonge.

Je me suis endormie, rêvant toujours de ma mort sanglante auprès de Miles.

Je voulais retrouver Lili, mais j'avouais qu'attendre la mort était tout aussi excitant que d'embrasser Lili à travers les rayons du soleil du grand chêne.

amour schizophrène Où les histoires vivent. Découvrez maintenant