chapitre 6

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J'ai passé ma journée dans ma chambre, je n'avais ni goût à la vie, ni aucune motivation.

J'ai passé en boucles les étapes de ma vie, j'ai classé les meilleures aux moins bonnes. En réalité, mon cerveau m'a fait oublié les choses traumatisantes que j'ai vécu. Je n'ai donc plus aucun souvenir de mes parents. Résultat, j'ai classé seulement deux événements de ma vie, L'hôpital psychiatrique et ma tante.

Je repensais à ma tante.

Qu'était-elle devenue ? Avait-elle toujours cette odeur de cookie autour du cou ? portait elle toujours le collier de pâtes que je lui avais offert le jour de son anniversaire ?

J'étais debout, m'imaginant me faire tuer par derrière avec le couteau de Miles traversant ma poitrine par l'arrière. J'ai entendu la porte s'ouvrir. Je me suis rallongée et fais semblant de dormir.

-Je sais que tu ne dors pas, Avril.

J'ai ouvert les yeux, Miles était là. C'était la première fois qu'il m'appelait par mon prénom.

-Pourquoi tiens-tu autant à venir me voir tous les soirs ?

-Pour t'effrayer.

-Tu ne me fais pas peur. Même avec un couteau sous la gorge.

Miles avala sa salive. Il s'assit au pied du lit. J'ai alors écarté mes pieds pour qu'il ne s'assoit pas sur mes orteils.

-Tu n'as pas vu la lumière du jour aujourd'hui.

-J'espère ne pas la voir demain non plus.

-Pourquoi tiens-tu autant à mourir, Avril ?

-Pour ne plus avoir à te voir tous les soirs, Miles.

-Tu aimerais que je te tue ?

-J'en rêve.

Nos murmures devenaient de plus en plus inaudibles, si bien que Miles dut se rapprocher de moi pour pouvoir m'entendre.

-Tu rêves d'avoir un couteau planté dans le cœur ?

-J'en - Rêve.

Je somnolais petit à petit, que m'arrivait-il ? Mes yeux se fermèrent, je distinguais encore le regard noir de Miles. Après m'être endormie je ne ressentais plus rien, étais-je morte ? juste endormie ? Seul Dieu et Miles pouvaient le savoir.

Seulement voilà, je me suis réveillée.

Miles était encore là, sur la chaise de mon bureau, la tête dans ses bras, il devait s'être endormi. J'ai allumé ma lampe de chevet,

« tic, tac, tic, tac »

L'horloge indiquait 11:16

Je n'arrivais pas à distinguer si il s'agissait du matin ou du soir.

J'ai regardé par la fenêtre, Miles avait ouvert une fenêtre, il pleuvait et je pouvais entendre la pluie tomber sur mes volets fermés.

Je me suis levée discrètement pour ne pas réveiller Miles.

J'ai refermé la fenêtre et j'ai replongé dans mon lit pour me sentir en sécurité.

-Tout va bien ?

Miles s'était levé et j'ai alors sursauté.

-Je suis si effrayant ?

-Je ne m'attendais juste pas à te voir réveiller si vite.

-Excuse moi..

C'était la première fois que Miles s'excusait et je trouvais ça bizarre.

Ses lèvres étaient violettes et je ne pouvais pas m'empêcher de les regarder.

-Tu.. tu as froid ?

Miles hésita avant d'acquiescer.

Je me suis mise à hésiter, dans ce grand vide qui n'est rien d'autre que les yeux de Miles.

J'ai attendu longtemps, avant de faire un peu de place dans mon lit pour laisser Miles venir à mes côtés.

Miles fixa la place vide durant quelques instants, les yeux grands ouverts.

Avant que je ne puisse parler pour l'inviter, il me coupa

-Pourquoi ?

-Parce que tu as froid, idiot.

-Ou.. oui. C'est vrai.

J'ai laissé Miles enlever ses chaussures, sa veste, puis je l'ai laissé entrer et fermer la couette sur nous.

amour schizophrène Où les histoires vivent. Découvrez maintenant