amour schizophrène

chapitre 12

-Je t'aime Avril... et c'est signé Lili.

Je ne répondais pas. Je sentais Miles ralentir ses mots.

-Avril..? Tout va bien ?

Je regardais l'herbe, assise en tailleur sur l'herbe.

Miles me regardait du haut d'une branche de l'arbre.

Ma Lili.. je ne la reverrai jamais.

morte ou vivante, plus jamais je n'entendrai son rire à nouveau.

-Avril... tu m'entends ?

J'avais envie de répondre « Non, Miles je ne t'entends pas. Je ne veux pas y croire ». Mais je n'avais aucune force ou envie de lui répondre.

Je me suis contentée de ce que je savais faire de mieux : me taire.

Miles a sauté de l'arbre et a atterri à côté de moi.

Et pour la première fois, Miles me prit dans ses bras.

Je n'avais pas l'habitude qu'un garçon me caresse le dos pour me remonter le moral.

À mon habitude, c'était Lili qui prenait soin de moi.

Que se passait-il ? Pourquoi Miles se comportait-il avec moi ce cette manière ? Il avait tué des innoncents, se comportait de manière froide et méchante avec les autres personnes. Pourquoi se montrait-il si doux avec moi ?

Je suis Miles jusqu'au réfectoire, comme à notre habitude, nous ne mangeons rien.

Il a ses coudes posés sur la table et il fixe mon assiette vide. Aucun son ne sort de sa bouche.

Moi non plus je ne dis rien. J'imite Miles en posant mes coudes sur la table. Je pense à ma Lili. Je ne sais pas si elle est encore en vie. Je l'espère malgré tout.

J'aimerai tellement lui parler une dernière fois, caresser son visage d'ange une nouvelle fois. La laisser me déshabiller du regard comme elle le fait si bien.

Mais jamais plus je ne ferai surface à ces émotions.

Jamais plus je ne reverrai ma Lili.

Je n'aurai plus jamais droit à ses leçons sur la vie, à ses câlins attendrissant, à ses bisous langoureux quand je pleurais à chaudes larmes.

-Avril.

Je ne répondis pas. Je n'avais qu'une seule envie. Me faire du mal. Me faire beaucoup de mal.

Je me suis laissée tomber sur la table. Ma tête dans mes bras. Je me suis mise à pleurer.

La dame de la cantine est venue avec son post-it et a relevé ma tête.

-Tout va bien ?

-Ne la touchez pas, dit Miles en se levant brusquement.

-Sinon quoi Miles ?

-Sinon vous le paierez.

Il y eut un grand silence d'un coup. J'entendais les autres parler comme à leur habitude. Mais je pouvais sentir l'angoisse et la respiration de la dame de la cantine s'accélérer.

-Va en retenu tout de suite Miles. Je vais m'occuper d'Avril.

-Je vais bien, dis-je en relevant ma tête.

Miles était déjà parti. Il m'avait laissé seule avec la dame de la cantine qui me tenait le bras durant le trajet jusqu'à l'infirmerie.

Et pour la première fois, il n'y a pas d'infirmière qui lève les yeux au ciel quand je rentre dans l'infirmerie.

-Que lui arrive-il ?

-F-A-T-I-G-U-E.

Je ne sais ni lire, ni écrire. Je ne comprends pas ce qu'elle épelle.

-S-C-A-R-I-F-I-C-A-T-I-O-N.

L'infirmière continue de noter malgré mon incompréhension.

-O-R-P-H-E-L-I-N-E.

L'infirmière pose son post-it et m'accompagne jusqu'à un lit.

-Repose toi ici. Tu te sentiras mieux, et prend ce médicament.

L'infirmière me donne une sorte de pilule blanche que j'avale à l'aide d'un verre d'eau.