Chapitre 1

47 14 4
                                    

Ophélie se réveilla en sursaut et en sueur puis tomba de son lit.

Depuis quelques jours elle n'arrêtait pas de faire des cauchemars, tous plus réalistes les uns que les autres. Elle avait tellement l'impression qu'ils étaient vrais !

A chaque fois, ils finissaient de la même manière, au moment où quelqu'un s'apprêtait à lui révéler la raison de sa venue. Mais malheureusement elle sortait de son rêve à ce moment précis, comme si quelqu'un l'en avait éjectée.

Ophélie soupira et se releva.

« Pourquoi ai-je l'impression que c'est si important ? »

Elle secoua la tête et alla s'habiller pour rejoindre son père dans la cuisine. Elle enfila rapidement les premiers vêtements qu'elle trouva et se hâta de le retrouver.

Alors qu'elle traversait le couloir elle repensa à son rêve-cauchemar.

« Qui pouvait bien être ce garçon aux yeux saphir ? »

Elle y réfléchit pendant la traversée du couloir et alla s'installer en silence dans la salle à manger à côté de son père.

- Bien dormi ? lui demanda-t-il sans aucune trace d'affection dans sa voix comme s'il se forçait.

- Mis à part un rêve étrange, ça va bien. Et toi ? lui demanda-t-elle en retour.

- Ça va, répondit-il un peu trop rapidement au goût d'Ophélie.

Elle ne s'en souciait pas plus, car son père s'était éloigné d'elle depuis la mort de sa mère.

Il ne lui en parlait jamais. Tout ce qu'elle savait, c'était que sa mère avait eu un accident de celestrier, son oiseau ne revint que trois jours plus tard sans aucune affaire lui appartenant.

Ophélie se dépêcha d'avaler son petit-déjeuner pour quitter cette atmosphère oppressante. Elle débarrassa son assiette et alla rejoindre sa chambre.

Pendant qu'elle traversa le couloir, elle aperçut du coin de l'œil que la statue bougeait légèrement.

Elle s'en approcha et elle remua de nouveau.

« Étrange » se dit-elle.

Elle fit un pas de plus mais cette fois-ci, la chouette de pierre ne bougea pas d'un pouce.

Cette statue avait toujours été là, enfin aussi loin qu'elle s'en souvienne. Sa mère l'avait rapportée de vacances et l'avait fixée au sol depuis que son père avait essayé de s'en débarrasser. Pourquoi ? Elle ne le savait pas. Son père s'était justifié en disant qu'il ne l'aimait pas.

Pendant qu'elle se rappelait tous ses souvenirs, elle se remit à bouger. Ça commençait vraiment à faire peur à Ophélie, surtout que depuis quelques jours, de la statue émanait une sorte d'aura qui ne lui plaisait guère. Elle se rapprocha et commença à toucher sa surface d'une main tremblante.

Cette fois-ci la chouette ne remua pas mais s'éleva légèrement. A ses pieds se trouvait un petit mot où était dessiné le visage de celle-ci, tellement bien fait qu'Ophélie douta une seconde qu'il s'agissait d'un dessin.

Sur les parties de son visage, il était inscrit des numéros.

« Peut-être faut-il toucher le visage de cette statue dans ce sens exact ? »

Elle se mit à reproduire ce que les instructions lui indiquaient, et quand elle eut fini, le bec de l'oiseau s'entrouvrit.

Elle recula sur le coup de la surprise. Puis, elle s'approcha de nouveau et regarda ce qui se trouvait dans le bec...

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant