Chapitre 34

2 1 0
                                    

« Plus qu'une heure... » pensa Ophélie assise sur un banc dans les rues du centre ville, encore animées par quelques passants. La jeune fille ne voulait pas rester seule. Elle avait besoin d'être entourée par du monde puisque Crépuscule et Liz n'étaient plus à ses côtés. La peur au ventre, elle se méfiait de chaque passant qui passait un peu trop près d'elle. Angoissée, elle faisait cliqueter les deux cartouches de son stylo en alternance.

Clic, clic, clic.

Peu à peu, les restaurants fermaient, tout comme les boutiques, boulangeries et marchés qui avaient fermés depuis un moment déjà. Les seuls commerces qui demeurant ouverts à cette heure tardive étaient les bars.

Clic, clic, clic.

Qu'allait lui dire Fraud ? Pourquoi lui avait-il donné rendez-vous ? Comment savait-il qu'elle allait revenir à Célestia ?

Clic, clic, clic.

D'ailleurs... ressemblait-il vraiment à son père ? Était-ce sa véritable apparence ? Et si non, à quoi ressemblait-il vraiment ?

Ophélie sursauta. Elle venait de ressentir un contact sur sa peau. Elle était tellement plongée dans ses pensées qu'elle n'avait pas remarqué la personne en face d'elle qui s'était penchée pour l'interpeler. Il avait dû déjà essayer de lui parler plusieurs fois. Ophélie releva la tête et tomba nez à nez avec un homme. Enfin plutôt un jeune homme. Il devait peut-être avoir deux ou trois ans de plus qu'elle. Il avait des cheveux brun clair et des yeux vert mousse.

-    Euh... oui ? Vous me disiez quelque chose ?

-    Les jonquilles pleurent à l'aurore.

-    Pardon ?

Le garçon aux yeux de mousse avait dit cela si calmement, comme s'il disait « il pleut » !

-    Les jonquilles pleurent à l'aurore, répéta-t-il avec un regard imperturbable.

-    D'accord... pouvez-vous m'expliquer cette phrase ?

-    Les jonquilles pleurent à l'aurore, dit-il une dernière fois avant de s'éloigner et de disparaître dans la foule.

-    Mais ! Je n'ai pas compris...

Ophélie resta perturbée pendant un long moment à essayer de décrypter la phrase du jeune homme. Mais en vain...

C'est alors que l'horloge de la chapelle sonna douze coups.

Il était minuit.

Ophélie releva la tête vers l'horloge.

Minuit.

Minuit !

Elle se rappela soudain qu'elle devait se rendre au parc. Elle se leva précipitamment du banc, rangea son stylo dans son sac et prit l'arc qu'elle avait posé à côté d'elle.

Le parc était à deux carrefours plus loin.

Elle se mit à courir et bouscula plusieurs personnes sur son passage. Elle tourna à gauche dans la ruelle botanique et se heurta à plusieurs plantes qui faillirent la faire tomber bon nombre de fois. Elle prit ensuite à droite sur un long chemin qui menait au parc

Ophélie ralentit quand elle arriva au niveau de la grille.

C'était maintenant.

Quand elle pénétra dans le jardin, la grille grinça. Ophélie frissonna. Au loin, les cloches de la chapelle sonnaient toujours, même si le son s'entendait moins depuis le parc.

Ophélie regarda autour d'elle, personne.

Elle marcha jusqu'à la fontaine au centre du parc. L'eau continuait de couler, doucement des différents bassins superposés.

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant