Chapitre 31

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-    ELLE A FAIT QUOI ? hurla Ophélie.

Maintenant que ces mots étaient sortis de sa bouche, Ophélie se rendait compte qu'elle aurait plutôt dû demander : Depuis combien de temps est-elle partie ? Ou bien : Est-elle revenue ? Car elle savait très bien ce que Liz avait fait, elle venait de le lire.

Mais... la lettre dont elle parlait... ce n'était quand même pas celle qu'elle croyait, si ?

Celle qu'elle avait complètement oublié de récupérer et dont le contenu la hantait.

Est-ce que la personne qui était rentrée venait pour la récupérer ? L'avait-elle fait juste après qu'Ophélie soit partie ? Elle n'y avait jamais pensé...

-    Je crois qu'elle est en roue libre... murmura une voix lointaine.

-    Elle est juste en état de choc ! Elle va bientôt revenir à elle, précisa une autre.

C'est vrai ça. Pourquoi cela causait-il un tel choc à Ophélie ? Le contenu de la lettre, en effet, éveillait sa curiosité. Mais, peut-être ne voulait-elle tout simplement pas avouer la vraie raison de ce choc.

Que Liz soit allée la récupérer ne la dérangeait pas trop, non, ce qui lui taraudait l'esprit depuis qu'elle s'était enfuie, c'était qu'elle avait cru reconnaître les pas de la personne.

Absurde, elle en avait conscience, beaucoup de gens pouvaient avoir la même démarche. Mais... pendant une seconde, au moment où elle formait le cercle, et que les pas s'étaient rapprochés... il lui semblait les avoir reconnus.

« Non, tu te fais des idées... essaya-t-elle de se persuader. Pourquoi t'aurait-il donné la lettre pour ensuite venir sans demander si tu étais là et fouiller partout pour la retrouver » susurra la petite voix dans sa tête.

« La retrouver », la lettre, elle ne savait même pas si la personne était venue pour ça. Enfin, la personne, si elle considérait la personne comme étant celle qui lui avait donné la lettre... c'était son père...

« Enfin, je n'ai même pas de preuves. Alors il faut que j'arrête de cogiter ».

-    Est-elle revenue ? finit-elle par demander.

-    Non... répondit Laure.

-    Alors je vais la chercher, dit-elle en se levant brusquement.

-    Je t'accompagne, dit Laure.

Ophélie se serait attendue à ce que ce soit Link qui dise ça. De toute façon elle répondit à l'aubergiste de la même manière qu'elle l'aurait fait avec Link.

-    Elle a demandé à ce que je vienne seule. Et il n'y a pas de mais, répondit-elle craignant d'être interrompu. Si elle l'a fait, c'est qu'il y a une raison.

-    Alors prends au moins Crépuscule avec toi.

Avant de partir, Ophélie lui avait ouvert un passage avec le stylo en direction de l'auberge (depuis une île voisine), se souvenant que la dernière fois il avait détesté le voyage dans les airs. Il devait être maintenant quelque part autour de l'auberge. Elle se maudit ne pas être aller vérifier.

-    Mais...

-    Elle n'a pas précisé si tu pouvais prendre quelqu'un pour te protéger. Tu ne sais pas te défendre, se justifia-t-elle. Si quelque chose se passe mal là-bas, il te protègera toi et Liz. Si tu ne revenais pas, je ne me le pardonnerais jamais.

-    D'accord, soupira Ophélie.

Elle fouilla dans le quatrième sac que leur avait donné Liz avant de partir. Elle en sortit sa bague-bouclier.

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant