Chapitre 2

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Ophélie regarda tout autour d'elle, elle ne rêvait pas, elle avait bel et bien pris la décision de prendre le passage sans savoir ce qu'il l'attendrait.

Pourtant elle ne regrettait pas. Certes, elle était dans un tunnel sombre et ne savait pas où était la sortie ni où il la mènerait, mais elle avait échappé à l'inconnu.

Elle se retourna et fixa le lieu d'où elle était entrée. Plus aucune trace de son passage, juste un vide qui l'empêchait de revenir en arrière. La seule solution était donc d'avancer et d'essayer de trouver une sortie.

Ophélie tira de son gilet un pendentif-éclaireur, elle l'avait toujours avec elle pour se déplacer la nuit sans réveiller son père.

Elle regarda le reste du contenu de son manteau. Heureusement, c'était son manteau de randonnée des cieux, alors elle avait quand même de quoi s'en sortir.  Elle vida le tout, et trouva : un paquet d'allume-tout, sa carte-achète-tout – qui lui permettait de payer ses achats, son carnet de notes, une corde et un couteau Suisse.

« J'espère que ça suffira, je ne sais même pas où je vais... mais bon, il vaut mieux ne pas être pessimiste ».

Pendant qu'elle marchait, elle remarqua qu'il y avait des choses accrochées aux parois. Elle s'approcha du côté gauche et pointa son pendentif-éclaireur sur le mur.

Elle y découvrit une multitude de croquis de paysages, de villages, de montagnes... et trouva aussi un bon nombre de petites lettres, sur celles-ci était juste écrit de courtes phrases dont :

Suis le saphir, méfie-toi de ceux qui prétendent être ce qu'ils ne sont pas, ou encore quand le Soleil se couche tu montes mais quand le Soleil se lève tu descends.

Autant de phrases et d'énigmes qu'elle ne comprenait pas.

Quand elle se mit à en prendre autant que possible sans les abîmer, elle remarqua que croquis et lettres était tous signés par la même personne. Au début, elle ne reconnut pas la signature, mais quand ses yeux s'habituèrent à la luminosité elle remarqua que cette signature lui était étrangement familière. Il lui semblait l'avoir déjà vu.

« Où était-ce déjà ? »

Après mûre réflexion, il lui sembla l'avoir vu dans son carnet.

Elle le sortit et le feuilleta, elle commençait à perdre espoir, mais quand elle la vit à la dernière page, elle la reconnut.

« C'est la signature de ma mère ! » pensa-t-elle choquée.

Ophélie relut le mot que sa mère lui avait laissé à la fin de la dernière page :

Ma fille, j'ai confiance en toi et en tes capacités,

Retrouve le saphir pour te soutenir.

L'émeraude des étoiles.

Sa mère n'utilisait ce surnom que très rarement mais Ophélie l'avait déjà vu l'utiliser à plusieurs reprises.

« Jusque-là je n'avais même pas remarqué qu'il y avait une énigme dans sa note, qu'est-ce ça veut dire ? »

Ophélie prit soin de plier les mots et de ne pas abîmer les croquis pendant qu'elle les rangeait dans son manteau et son sac.

« A quoi ça rime ? Ma mère est passée par ce tunnel ? Et pourquoi avoir laissé des croquis dont je ne connais aucun lieu et des phrases qui n'ont guère de sens ?! »

Ophélie regarda dans le vide pendant un moment comme perdue, puis repensa au garçon au regard saphir qui avait plus d'une fois essayé de l'interpeler dans ses rêves.

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant