Chapitre 33

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-    Ophélie ! s'exclama Liz en retirant sa capuche. Tu es venue !

-    Qu'est-ce que tu fais ici ? s'écria-t-elle en retirant son bracelet. C'est-elle la lettre ? l'interrompit-elle.

Ophélie était tellement abasourdie qu'elle en avait oublié de défaire le trois qu'elle avait formé de ses doigts. Heureusement, Crépuscule avait compris que Liz n'était pas une menace.

Liz, elle, prise de cours par les questions, prit quelques secondes avant de répondre.

-    Euh, oui.

-    Donc c'est bien « mon père », dit Ophélie en faisant des guillemets avec ses doigts pour accompagner la parole, qui est venu la récupérer.

-    Je ne sais pas, je l'ai trouvée ici. Laure t'a donné mon mot ?

-    Oui... (elle reprit d'une voix plus basse :) Tu ne devrais pas partir comme ça seule, sans nous avertir... tu nous as fait peur.

-    Oui je sais, répondit-elle d'une petite voix. Mais je savais aussi que la lettre ne pouvait attendre.

-    Tu l'as lue ? demanda Ophélie.

-    Pas encore. J'allais l'ouvrir quand une pile de livre est tombée. Veux-tu qu'on l'ouvre ensemble ?

Le voulait-elle vraiment ? Savoir ce que contenait cette lettre ? Peut-être que ce n'était rien, peut-être qu'il n'y avait là rien de spécial. Mais... d'un autre côté... ce n'était pas son père qui avait écrit cette lettre mais bien l'imposteur. Alors... voulait-elle l'ouvrir ? Savoir ce qui, lorsqu'elle attendait Alina lui faisait autant d'effet ?

-    Je veux bien, répondit-elle.

Liz hocha la tête et rangea les livres qu'elle portait encore de sa main libre à leur place. Une fois ses deux mains désoccupées, elle ouvrit délicatement l'enveloppe et en sortit un petit bout de papier plié à la va-vite. La même écriture que sur la lettre « l'invitant » à le rejoindre à minuit emplissait le papier. Liz, tout comme Ophélie (qui était à côté d'elle à présent), se mit à lire la lettre en silence dans sa tête.

Le stylo ne se trouve plus dans la statue. La jeune Heavens a réussi à le récupérer.
Bientôt elle sera au courant pour nous et saura que je ne suis qu'un imposteur et non son père.

Voilà. Même lui venait de se qualifier d'imposteur. Link avait eu raison et elle-même qui avait commencé à le penser en avait la confirmation. Ophélie se remit à lire.

Le temps presse. J'ai besoin de ton avis et surtout de celui de Kenric. Dois-je commencer la procédure ? Après tout il ne nous manquait plus que le stylo soit libéré et elle.
Va vite à la rencontre de Kenric. Et si tu ne le trouves pas, avertis Édouard.
Quand Ophélie t'aura apporté la lettre retiens la cinq minutes le temps que je parte.
On se retrouve à l'île prévue pour ce cas d'urgence.

Fraud.

Ophélie compris tout d'abord deux choses : un, le fait que Fraud n'était pas le véritable nom, mais le nom de code de l'imposteur. Fraud voulait tout simplement dire imposteur. C'était aussi simple que cela. Deux, la personne qui était venue récupérer la lettre n'était pas Fraud mais quelqu'un d'autre. Mais qui ? Et si ce n'était pas Fraud, alors pourquoi la lettre se trouvait dans la chambre de son père ? Pourquoi...

-    Je suis désolée, murmura Liz coupant court à la réflexion d'Ophélie.

-    Pour ? demanda-t-elle en haussant un sourcil, en signe d'incompréhension.

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant