Présages (Partie I : Les vitraux du destin)

Chapitre 32

-    Vous désirez ? demanda un jeune homme aux cheveux brun clair et aux yeux noisette. Sa voix avait un ton à la fois aimable et fatigué.

-    Je... j'aimerais savoir s'il serait possible de retrouver une...

Ophélie mit une main sur sa bouche cachée dans l'ombre de sa capuche. Elle avait oublié de changer le ton de sa voix. Son interlocuteur l'avait visiblement remarqué car il la fixait surpris.

Ophélie lui mit sa main libre sur la bouche avant qu'il ne finisse de prononcer son prénom.

-    Ophélie ? chuchota-t-il quand elle retira enfin sa main. Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Ça va faire plus de deux semaines qu'on te cherche !

Elle avait reconnu ces yeux noisette qui montraient son caractère non enfantin mais pourtant fainéant. Cependant, elle avait oublié de se méfier... quelle idiote elle faisait, discrétion zéro !

-    Je suis censée ne pas être remarquée, Fred. Alors baisse d'un ton.

-    Et pourquoi as-tu un loup ? s'exclama-t-il. Un loup !

-    Je... je n'ai vraiment pas le temps de t'expliquer, chuchota-t-elle. Peux-tu juste me dire si vous avez remarqué une jeune fille rousse aux yeux de feu, plus grande que moi et qui a seize ans ? Son célestrier est blanc de nacre et s'appelle Cloud si cela peut aider.

-    Et elle s'appelle comment ?

-    Hmmm...

-    Non... pas possible. Tu ne sais même pas comment elle s'appelle ? s'écria-t-il. Super amie en effet. Tu n'as pas vraiment changé...

-    Je sais comment elle s'appelle, rétorqua-t-elle. Je me demande juste si je peux te le dire.

-    A moi ? Tu plaisantes j'espère ? (Ophélie secoua la tête). Tu te demandes si tu peux dire le nom de ton amie à moi, Frédéric Depht ? Celui qui t'a toujours couverte envers ton père ? Surtout ces deux dernières années en fait...

-    Je...

Là il avait marqué un point. Mais, elle ne voulait pas lui dire car elle n'avait pas confiance en lui... alors qu'il avait mainte fois prouvé qu'il était digne de confiance. Ophélie ne voulait pas lui dire car elle avait peur de l'impliquer. Et si...

-    Donc ? l'interrompit-il. Tu vas me dire son prénom pour que je t'aide à la retrouver ?

Ophélie soupira.

-     D'accord. Elle s'appelle Elizabeth Sebag. Tu crois pouvoir la retrouver ?

-    Je vais essayer. J'ai le droit d'en parler à mes collègues ou... il s'arrêta quand il vit que la capuche dans laquelle la tête d'Ophélie était enfouie s'agitait de gauche à droite en signe de refus. D'accord, d'accord... je vais la chercher tout seul. Autre chose ? Tu veux me raconter où tu étais ? Discuter ?

-    Préviens-moi juste dès que tu as une piste ou un lieu.

-    Ok... Que vas-tu faire en attendant ?

-    Je dois... je vais aller chercher quelque chose. Tu me préviens avec une hirondelle ?

-    D'accord. A bientôt Ophé.

Un frisson lui parcourut l'échine quand il prononça le dernier mot de sa phrase.

-    Désolé. J'avais oublié que tu n'aimais pas trop ce surnom.

-    N... non, non, c'est bon. Tu peux m'appeler ainsi si tu veux.

Si Link pouvait l'appeler comme ça, pourquoi Fred ne pourrait-il plus ? Sur ces mots, elle lui fit un signe de la main, trop gênée pour continuer la conversation, avant de replacer quelques mèches de ses cheveux qui s'étaient échappées de sa capuche. Elle sortit, Crépuscule juste derrière elle.