Présages (Partie I : Les vitraux du destin)

Chapitre 25

Ophélie atterrit sur une terre meuble parsemée de feuilles couleur rouge sang. Elle aperçut Link à sa gauche qui lui dit quelque chose qu'elle ne comprit pas tout de suite. Link dut le lui répéter trois fois pour qu'elle comprenne.

- Il y a une porte à ta droite.

Et en effet quand elle tourna la tête, elle vit une immense porte en bois. Une porte se trouvant sous terre, tout à fait normale. Elle allait demander à Link où était le jade quand elle le remarqua derrière elle. Quand le loup la vit, il s'avança vers la porte et commença à creuser en dessous. Il passa de l'autre côté...

« J'aurai pu lui ouvrir la porte... » pensa Ophélie.

- On y va ? demanda Link.

Ophélie hocha la tête. Chacun se mit sur un côté de la porte et poussa. Cette fois, elle était plus lourde, ils durent pousser deux fois plus fort pour qu'elle s'entrouvre. Une immense salle se présenta alors à eux. Les murs tout comme le sol étaient en bois sombre. Dans cette pièce, il n'y avait aucun meuble.

- Je ne comprends pas, dit Link. Pourquoi nous emmène-t-il dans un lieu vide ?

- C'est ce que je me demande... et en plus de ça, il est parti ! s'alarma Ophélie.

- Il est peut-être au fond de la pièce ? Il n'y a pas de lumière là-bas, on n'y voit rien. Il y a peut-être même une sortie, supposa-t-il.

- On peut toujours essayer d'aller voir, répondit-elle.

Ils traversèrent la pièce en longueur. Ophélie choisit de ne pas allumer son pendentif éclaireur, ni de sortir la lampe remplie de mousse au moment où ils arrivèrent dans la partie sombre de la pièce. Elle entendit soudain un léger bruit à sa droite.

- C'est toi Link qui fait ce bruit ? murmura-t-elle.

- Non... je suis là, lui répondit une voix à sa gauche.

- Le loup ? C'est toi ? Il faudrait lui trouver un nom, murmura Ophélie à l'intention de Link.

- Vas-y, choisis, lui répondit-il. Je n'ai jamais été très bon pour ce genre de truc.

- Crépuscule ? proposa Ophélie après mûre réflexion.

- C'est un très bon choix, approuva Link.

Ophélie sourit avant de de renouveler son appel.

- Crépuscule ? Où es-tu ?

Un jappement à sa droite lui répondit. Ophélie s'en approcha. Sa main effleura une fourrure soyeuse. Elle tâtonna la forme de ses deux mains. Un visage, un museau humide et froid... Pas de doute, c'était Crépuscule.

- C'est lui, Link. Viens.

Au moment où le jeune homme se rapprocha, le loup aux yeux de jade se mit à grogner.

- Je pense qu'il ne m'aime pas trop. Déjà à l'entrée du trou il s'est mis à grogner contre moi. Je pense que je vais rester juste ici...

- Enfin, il ne va pas te mordre.

- C'est un loup sauvage, Ophélie. Pas un animal domestique, répliqua Link. 

- Si tu le dis...

Ophélie alluma son pendentif éclaireur pour voir s'il y avait bel et bien une sortie. Et en effet, le loup s'était assis en face d'une porte. Mais... la porte laisserait passer au minimum une fillette de cinq ans, vu la taille. Or, Ophélie et Link avaient le triple en âge...

- Tu crois qu'on passe si on rampe ? demanda Link.

- Je ne sais pas, peut-être ? Mais, je crois que ça va coincer au niveau des hanches... mais, vas-y, essaye, lui intima-t-elle.