Chapitre 16

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-    Tu dois tirer ton nom de la personne du vitrail, avait dit Link quand ils remontaient l'escalier de l'enfer.

-    Peut-être, avait répondu Ophélie distraite.

Elle n'arrêtait pas de penser qu'ils étaient au quatrième jour et qu'ils venaient enfin de trouver leur première piste. Oui, mais, sans l'aide du diamant solaire... combien de temps auraient-ils encore pris à chercher le bon vitrail dans toute la ville ? Et qu'est-ce qui leur garantissait qu'ils n'auraient pas eu d'autres choses à faire et à accomplir avant de trouver le jade ? Ophélie était dépitée, elle s'était donnée comme mission de ne pas abandonner mais... Non elle n'abandonnera pas. Même s'il leur reste douze heures, trois minutes... elle continuerait. Elle décida d'arrêter de penser à des choses qui n'étaient pas encore arrivées et qui n'arriveraient peut-être pas. C'est alors que Link lança la conversation.

-    Je peux te poser une question ?

-    Ça dépend, mais vas-y.

-    Ça me taraude depuis un moment... Pourquoi tes yeux sont-ils gris translucides ?

-    Ah ça... répondit-elle en gloussant. Ils ne sont pas translucides. Ils n'ont pas de couleur, lâcha-elle simplement.

-    Comment ça ? demanda Link en haussant les sourcils.

-    Ils n'ont pas encore de couleur, précisa-t-elle. Tu sais quand on est bébé on n'a parfois pas encore la couleur des yeux, et donc ils sont gris jusqu'à ce que les iris prennent enfin une couleur. Eh bien, moi je suis restée à la case départ, mes yeux n'ont toujours pas de couleur.

-    Ça te fait bizarre ?

-    Non, ne t'inquiète pas. Je vois comme tout le monde. Je ne vois pas en noir et blanc, dit-elle avec un sourire.

-    En tout cas, ils sont très jolis comme ça, décréta Link, qui finit par rougir.

-    M...merci, répondit Ophélie en devenant à son tour rouge pivoine. Elle se racla la gorge avant de reprendre. Et sinon on fait comment pour sortir, je ne me souviens pas où se trouve la brèche, dit Ophélie quand ils se retrouvèrent en haut de l'escalier.

-    Quelle brèche ? demanda Link en s'arrêtant.

-    Je suis rentrée par une brèche... ce n'est pas ton cas ?

-    Non. Je ne suis pas arrivé par une ouverture... Je suis rentré par là-haut, dit-il en pointant du doigt une porte qui se trouvait dans le ciel comme si c'était normal.

-    Mais alors qui a formé cette ouverture ? demanda Ophélie perplexe en fixant la porte.

-    Pour rentrer dans ton esprit je ne suis pas non plus passé par un trou. Une porte s'est formée... comme si ton esprit savait que j'avais de bonnes intentions.

-    Mais pourquoi une porte ne s'est-elle pas formée pour moi ?

-    Je ne sais pas. Mais ce que je sais c'est que quelqu'un est venu dans mon esprit avant toi.

-    Tu parles – si je peux l'appeler comme ça – de Diamant ? Il n'était pas dans la pièce avec nous, pourtant il a pu rentrer...

-    Peut-être... ce n'est pas du tout rassurant.

-    J'en parlerai à Laure dès qu'on sort, elle pourra sûrement nous expliquer comment a fait Diamant.

-    Oui tu as raison. Sortons, je ne veux pas rester plus longtemps ici.

-    Oui.

Link claqua des doigts et la gravité s'inversa. Soudain, le sable devint le plafond, et le ciel devint le sol. Pourtant ils ne s'étaient pas écrasés. Elle le devait sûrement à Link, qui tenait fermement sa main dans la sienne et qui les faisaient flotter.

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant