Chapitre 10

5 3 0
                                    

-     Je vois qu'on nous espionnait, lança Laure.

-    J'avais une raison, répliqua Ophélie. Vous parliez de Rubis ?

-    Si je ne t'ai pas invitée à la conversation c'est qu'il y a une raison, rétorqua l'adulte en se retournant. Tu es têtue comme une mule. Et aussi, non pas besoin de le dire puisque tu as écouté la conversation. C'est impoli d'écouter une conversation à laquelle tu n'es pas invitée, répéta l'adulte.

-    Et pour quelle raison je n'étais pas invitée ? demanda l'intéressée.

-    Car tu es impatiente. Et si je t'avais donné la bague, à toi, tu aurais directement essayé d'appeler Rubis, or elle est occupée comme je l'ai dit.

-    Occupée à quoi faire ? s'enquit l'adolescente.

-    Ce ne sont pas tes affaires, dit Laure en se retournant pour se rendre au labo. Attendez ici, et cela vaut aussi pour toi Ophélie, et écoute-moi cette fois, ma patience a des limites.

-    D'accord, marmonna la jeune fille comprenant qu'elle avait sûrement dépassé la limite.

Laure la regarda une dernière fois avant de rejoindre le labo. Ophélie alla s'assoir sur la table en soupirant. Link la rejoignit et s'assit à sa gauche.

-    Ça ne va pas ? Tu as l'air triste.

-     C'est que...

« Je n'arrête pas en ce moment de repenser à père depuis que Link m'a dit qu'il le cherchait... ça m'angoisse. Je pourrais peut-être en parler avec Link ? Il ne sait pas qui c'est de toute façon... »

-     ... je repensais à mon père. Il n'était pas très gentil à ce moi, non en fait c'est faux, il a changé depuis quelques temps... Avant on se promenait, on faisait des activités ensemble. Mais maintenant il parle avec moi juste pour me demander un service du genre « Tu peux aller chercher ça ? » ou « Peux-tu apporter cela au voisin ? ». On ne fait plus rien ensemble depuis environ deux ans, si je me souviens bien. Et ça a empiré depuis que ma mère a eu un accident, il y a un an et demi. Depuis qu'elle n'est plus là mon père n'est plus qu'un fantôme toujours absent...

-    Je... je suis désolé pour toi, murmura Link mal à l'aise, ne sachant trop comment s'y prendre.

-    Tu n'as pas à l'être. Ce n'est pas ta faute. Et puis, je suis partie maintenant, de toute façon je suis certaine qu'il ne l'a même pas remarqué. Mais ce n'est pas grave parce que je t'ai rencontré toi, et Laure aussi, la pauvre je devrais arrêter de l'embêter... dit-elle avec un sourire.

-    Quand même, je suis sûr qu'il s'inquiète.

-    C'est que tu ne le connais pas...

-    C'était comment dans le ciel ?

-    C'est magnifique, il y a des îles flottantes partout, certaines résidentielles et privées, d'autres publiques où l'on peut trouver des parcs somptueux où il est possible de se baigner ou faire des achats. On peut se poser sur certains nuages pour profiter du beau temps.

La plus grande île de ma ville est celle où il y a le centre-ville avec la mairie, l'école et son écurie pour apprendre à voler avec son celestrier.

-    Vous en avez tous un ?

-    Normalement oui, sauf si on a peur de monter sur eux ou qu'on n'en veut pas. Dans ce cas-là, il y a des ponts qui réunissent les îles ou parfois, si l'île de la personne n'est pas trop grande, elle peut se déplacer.

-    Vos îles peuvent bouger ? s'exclama Link.

-    Oui, mais c'est compliqué et peu fréquent. Je crois que j'en ai déjà vu une ou deux. C'est rare que quelqu'un n'ait pas de celestrier. Enfin bref, maintenant, assez parlé de moi. Et toi d'où viens-tu ?

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant