Chapitre 3

22 6 4
                                    

Ophélie marchait à une vitesse incroyable, on pourrait même dire qu'elle courrait. En effet depuis qu'elle avait appris qu'elle avait un temps limité, elle ne perdait plus une seconde. Pendant qu'elle « trottinait », elle laissa une nouvelle fois son esprit dérivé :

« Le saphir, le jade, l'émeraude... tous ces noms de code vont me rendre folle ! » pensa-t-elle agacée.

« Et moi je suis quoi, hein, le topaze... » s'énerva-t-elle, tout en se jurant qu'au prochain nom de code elle s'arracherait les cheveux.

Pourtant l'heure n'était pas à la plaisanterie, Ophélie était toujours coincée dans le tunnel interminablement long et elle commençait à se fatiguer.

Elle s'arrêta pour reprendre son souffle :

« Je dois... continuer... »

Elle ne voulait pas se rendre à l'évidence qu'elle était à bout de force, et qu'elle pourrait essayer de continuer mais sans force supplémentaire elle ne ferait que s'épuiser davantage.

- Je... je...

Cependant elle dut se rendre à l'évidence, elle se laissa glisser contre la paroi la plus proche et retira son manteau.

« Cinq minutes... pas plus... ».

Pendant qu'elle reprenait des forces elle sortit son carnet et commença à prendre des notes pour faire le point sur sa situation.

Retrouver le saphir et le jade.

9 jours soit 219 heures.

Retourner chez Alina, récupérer la lettre à tout prix.

Mère vivante ?

Déchiffrer les runes de mes autres rêves, si possible.

Quand elle eut fini d'écrire, elle avait repris son souffle et était capable de se relever sans trembler. Alors elle se leva et se mit à marcher au lieu de courir pour économiser ses forces.

Sur les parois, plus aucun croquis ou mot, rien. Les murs étaient vides. Heureusement la pénombre commençait à se dissiper petit à petit, certes très lentement mais quand même.

« C'est déjà ça. » pensa-t-elle.

Elle continua à avancer. La lumière commençait peu à peu à lui parvenir et bientôt Ophélie put distinguer un semblant de sortie.

Un demi sourire commença à apparaître sur ses lèvres quand elle n'eut plus besoin d'utiliser son pendentif-éclaireur et qu'elle l'éteignit. Si elle avait eu la force de courir, en ce moment elle serait en train de détaler aussi vite qu'un lièvre, mais elle se retint sachant que dès qu'elle essayerait, elle tomberait comme une idiote. Alors elle se retint durant ces longs mètres qui la séparaient de la lumière. Et quand elle fut à moins de cinq mètres elle remarqua que la luminosité provenait d'une sorte de cercle rouge comme celui qu'elle avait tracé pour arriver ici.

« Cela doit être la sortie.

Mais... maintenant que j'y pense je ne sais même pas où elle mène... peut-être une île que je n'ai pas encore visitée, ce serait chouette... »

Pendant qu'elle réfléchissait elle s'était avancée, et se trouvait maintenant en face de la sortie.

« Bon quand faut y aller faut y aller... »

Elle passa son bras gauche puis sa jambe gauche, sa tête, ses épaules et son buste en même temps puis son bras et sa jambe droite.

Quand Ophélie sortit du passage elle eut une drôle de sensation de son corps. Mais rien à voir avec ce qui se tenait autour d'elle.

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant