Quand Ophélie se réveilla, il faisait presque nuit. Le soleil avait entamé sa descente vers l'horizon et la lune, tout comme les étoiles, commençait déjà à apparaître dans le ciel. « Je me suis assoupie ? Quelle heure est-il ? » Soudain elle se souvint : le thé lui avait donné sommeil et sans s'en rendre compte, elle s'était assoupie.- Il faut que je rentre, dit-elle à haute voix.
Alors qu'elle se leva, elle remarqua que la lune commençait à se teinter de rouge.
Une lune de sang...
« J'ai un mauvais pressentiment... »
Elle avala sa salive péniblement et entra dans l'auberge par la porte de derrière. Dans le bâtiment, le silence régnait. « Où sont-ils ? » se demanda-t-elle.
- Y'a quelqu'un ? Laure ? Liz ? Link ?
Personne ne répondit. Ophélie décida alors de voir au labo si Laure y était toujours. Mais quand elle y arriva, celui-ci était vide. Elle choisit ensuite d'aller vérifier à l'entrée de l'auberge, mais rien. De même pour le lac, les rues d'Amsonie ou encore le premier et tous les autres étages de l'auberge. Il ne lui restait plus que le jardin-terrasse au dernier étage. Pour y accéder, Ophélie monta les marches deux à deux de l'étroit escalier. Sa respiration devint saccadée aux dernières marches. Elle se força néanmoins à poursuivre, le cœur battant, de plus en plus perplexe. Elle se retrouva finalement en face de la porte. Elle s'arrêta un instant pour reprendre une respiration calme. Elle força son cœur à ralentir avant de poser sa main sur la poignée. Elle la tourna, ouvrit la porte et... Ce qu'elle vit la terrifia :
Kenric tenant Liz par le cou au-dessus du vide tandis que Link blessé et inconscient était étendu à terre un peu plus loin. Liz se débattait autant qu'elle pouvait alors que Kenric menaçait de la lâcher à tout moment au dessus du vide. Elle toussait violemment. Ophélie fit un pas hésitant avant de hurler :
- Arrête ! à l'intention de Kenric.
Celui-ci se retourna et lui sourit. Un sourire qui hanterait les nuits d'Ophélie. Elle se força à recommencer.
- Arrête, répéta-t-elle cette fois, davantage comme une supplication qu'un ordre, avec moins de puissance dans sa voix.
Liz essaya de nouveau de se défaire de la poigne de son assaillant mais elle fut prise d'une quinte de toux plus violente avant de cracher du sang.
- ARRÊTE ! répéta Ophélie en larme.
Mais que croyait-elle ? Qu'il allait lui obéir, poser Liz sur la terre ferme et repartir ? Le sourire carnassier de Kenric ne quitta pas son visage au moment où il lâcha Liz dans le vide.
- NON ! hurla Ophélie en se précipitant au bord du toit.
Trop tard. Liz était tombée sans qu'elle n'ait ne serait-ce, réussi à lui effleurer les doigts.
Ce que vit Ophélie lui donna la nausée : Le corps de Liz, qui, il y a à peine quelques secondes se débattait de toute ses forces, gisait à présent au sol, plusieurs étages plus bas, disloqué, vide, mort.
Kenric, qui n'avait pas bougé depuis, se trouvait à quelques centimètres d'Ophélie, à moitié penchée dans le vide. S'il le voulait, il pouvait la pousser pour qu'elle subisse le même sort que son amie. Pourtant, il n'en fit rien. Il se pencha et murmura à l'oreille d'Ophélie, d'une voix rauque :
- A toi de changer ce futur.
Elle tourna la tête et le regarda incrédule. Lui, souriait.
- Il n'est pas encore trop tard, reprit-il. Feras-tu le bon choix pour empêcher ça ? dit-il avant que la vision d'Ophélie ne s'obscurcisse. Kenric, Link, le jardin-terrasse, tout disparu.
Ophélie se réveilla en sursaut.
Se réveilla.
Ce qui venait de se passer n'était pas réel. Ce n'était qu'un moment futur envisageable. Elle pouvait l'éviter. C'est ce que Kenric lui disait. Elle venait de vivre sa deuxième – et sûrement pas la dernière – vision. Une courte et rapide mais terrible.
VOUS LISEZ
Présages (Partie I : Les vitraux du destin)
ParanormalAlors qu'Ophélie pensait que sa mère était morte d'un accident, elle rencontre un mystérieux garçon aux yeux saphir qui prétend la connaître. Ophélie plonge alors dans une course contre la montre pour tenter de résoudre le mystère qui entoure ce soi...