Chapitre 7

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- Que voulez-vous me montrer ?

- Comment révéler ce qui se cache dans l'environnement dans lequel tu te trouves.

- Comment ça ? demanda Ophélie intriguée.

- Je crois que tu comprendras mieux si je te montre un exemple.

- Je ne comprends pas... Pourquoi tenez-vous autant à m'aider ?

- Je te le dirai une fois que tu auras retrouvé le jade.

- Vous le connaissez ?

- Oui et non. Ceci est ta quête et non la mienne, s'empressa-t-elle d'ajouter, et avant que tu ne proteste, ce que je vais te montrer devrait t'aider.

- Vous ne pouvez rien me dire de plus ?

- Je veux bien te dire une chose. Mais cela va t'embrouiller l'esprit et ...

- Allez-y, la coupa Ophélie.

- D'accord comme tu le voudras. Voilà tout ce que je peux te dire : « Là où l'or est sang et le sang est or tu dois te rendre ».

- C'est tout ? Vous ne pouvez pas me l'expliquer j'imagine ?

- Non en effet mais tu comprendras quand tu y seras, j'en suis certaine.

- D'accord, mais comment est-ce possible que vous connaissez tout ça ? Vous connaissiez ma mère ? C'est quand même étrange de tomber par hasard sur une personne qui connaît ma mère...

- Je la connais oui... c'était une amie très chère... Mais passons aux choses sérieuses, s'empressa d'ajouter Laure avant qu'Ophélie ne la coupe de nouveau, je crois qu'il ne te reste plus que huit jours si je ne me trompe ?

- C'est exact, confirma Ophélie en soupirant.

- Alors me ferais-tu l'honneur de venir au lac avec moi ? Peut-être que l'objet que je vais te donner pourrait t'aider, répète Laure avec sourire.

- Là ? Maintenant vous-voulez dire ?

- Oui, si possible.

- D'accord... Mais on y va sur mon celestrier, j'ai les pieds en compote.

- Allons-y.

Quand elles sortirent Hélène, la Déesse Soleil allait bientôt se lever, on pouvait apercevoir ses rayons déchirant peu à peu la nuit.

Ophélie siffla Céleste. Celle-ci apparut aussitôt et se posa sur la terre ferme. Quand elle vit Laure elle baissa la tête, puis se laissa monter par les filles avant de s'élever dans le ciel et de se diriger vers le lac.

- Vous connaissez Céleste ? demanda Ophélie surprise.

- En effet je l'ai déjà vue, je l'ai soignée pour tout te dire. Ta mère me l'avait ramenée malade.

- Je ne le savais pas...

- Tu étais trop jeune sûrement, et si je me souviens bien tu ne la montais pas encore. Enfin bref, ici cela devrait être parfait pour la démonstration, déclara l'adulte en pointant du doigt le début de la forêt. Descendons.

Aussitôt dit aussitôt fait, elles descendirent et atterrirent sur la rive ouest du lac. Le jour était maintenant presque levé et les rayons du soleil commençaient à éclairer le lieu d'une manière sublime. Il y avait pourtant encore quelques endroits où les ténèbres de la nuit persistaient.

- Où allons-nous ? demanda Ophélie en bâillant, car elle n'avait pas eu le temps de se reposer depuis qu'elle était partie de chez elle.

- Là-bas, répondit Laure en pointant du doigt la forêt qui commençait un peu plus loin.

- Dans cette forêt ?

- Oui.

- C'est une mauvaise idée...Vous avez avancé dans vos recherches ?

- Pas encore, j'ai demandé à une amie de s'en occuper. Ne t'inquiète pas.

- D'accord...

- Bon passons à ce qui nous a fait venir ici, dit Laure en posant sa main sur l'épaule d'Ophélie.

- Oui.

- Viens, je vais te donner un objet et t'expliquer comment l'utiliser, ensuite tu l'apprendras à Link.

- D'accord.

- Avec ceci tu devrais pouvoir voir tout ce qui est soit dissimulé ou ce qui est invisible à l'œil nu, dit-elle en sortant quelque chose de son sac.

Ophélie se serait attendue à bien des choses mais ce que Laure lui montra ne ressemblait en rien à ce qu'elle aurait imaginé.

Il s'agissait d'une sorte de petite loupe au contour violet avec trois pics rouges sur le dessus et des petites symboles triangulaires ornaient le bas du manche. Le verre semblait contenir un œil rouge. Quand Laure la déposa dans la main d'Ophélie la loupe se mit à léviter.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda la jeune fille.

- Le monocle de vérité. Il provient d'un autre royaume très ancien. Il appartenait à un peuple qui était au service de la famille royale.

- Il est... magnifique.

- C'est ce que pensent les porteurs de cet objet. Malheureusement plus tu le regardes plus il semble vouloir attirer ton regard vers lui jusqu'à ne plus le quitter, et ensuite le porteur ne veut plus s'en séparer. Enfin c'est ce que content certaines personnes, d'autres disent que c'est une bénédiction offerte par les Déesses.

- Les Déesses ? Les nôtres ? demande Ophélie en écartant un peu le monocle de son visage.

- Non, les trois déesses de cet ancien royaume. Enfin bref, essaye de l'utiliser et tu verras par toi-même.

Ophélie l'approcha de son œil droit et ferma l'œil gauche avant de regarder à travers le monocle. Elle n'en crut pas ses yeux. Elle pouvait voir ce qui se trouvait à l'intérieur des arbres, ce qui se cachait dans leur feuillage...

- Alors ? demanda l'adulte.

- Je vois une multitude de choses... murmure Ophélie de nouveau émerveillée par le monocle, mais rien d'intéressant, sauf si vous voulez savoir comment un écureuil ouvre une noix ?

- Non pas vraiment, glousse Laure.

- Pourquoi m'avoir amenée ici s'il n'y a rien d'intéressant à dévoiler ?

Laure se décala de l'arbre contre lequel elle était adossée jusqu'à là.

Elle se plaça derrière Ophélie et la fit pivoter vers l'arbre.

Ophélie la regarda en haussant un sourcil puis fixa le tronc de l'arbre. Il y avait une marque. Une sorte de rectangle gravé à même le tronc avec des dessins dedans. En dessous de ce dessin étaient inscrites des runes. Celles qu'Ophélie avait vu dans son rêve. Elle avait appris à les déchiffrer pendant que Link se reposait aussi elle n'eut aucun mal à déchiffrer la phrase :

     A Dhalia, la Gaïa des vitraux spectraux tu dois trouver.

Présages (Partie I : Les vitraux du destin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant