Le Bien issu du Mal. {En cours}

X : Confrontation.

Ça fait des années qu'il n'avait pas perdu le contrôle comme à cet instant précis. Gojo a toujours été le type de personne qu'on qualifie de complexe, bien qu'enfant et adolescent, il n'était pas aussi indéchiffrable. Les années, le vécu, les expériences, l'ont rendu tel qu'il est, et il pensait, jusqu'à maintenant, qu'ainsi, il ne pouvait être une meilleure version de lui-même.

Gojo s'est fourvoyé. Il a suffit de quelques mots pour briser cette carapace, percer jusqu'au fond de son cœur, de son âme. Pour saisir ses souvenirs les plus douloureux et les faire ressurgir. C'est comme si on venait d'attraper son cœur ou d'autres organes, à mains nues plongées dans sa chair encore chaude de vie, et les arracher brutalement.

Il ignore comment elle peut savoir ça à propos de lui. Comment cette femme peut-elle détenir des informations que lui seul connaît, outre son frère et son père ? De quelle façon s'y est-elle prise ? 

Mais tout ça, toutes ces questions qui tournent en rond dans sa tête, s'évanouit aussitôt. En fait, il ne veut plus y penser. Cela n'a pas d'importance là tout de suite. Sa raison vient de se taire et ce qui bouillait en lui depuis tout à l'heure arrive à son terme. Ce qu'il désire désormais, c'est détruire cette femme pour l'affront qu'elle vient de commettre, et pour son crime envers Akemi. 

Malheureusement pour Ikari Ōkami, l'Alter de Gojo Saseiru ne lui permet pas de modifier sa réalité pour la tuer sur le coup. 

Pourquoi malheureusement ? Parce qu'il va la faire souffrir de mille et une manières, pour son bon plaisir et que ça durera autant qu'il le voudra. 

Se déplaçant à toute vitesse dans le vide, le corps du blanc décrit une trajectoire souple et agile, ses pieds bondissant de part et d'autres pour l'écarter le plus loin possible de la blonde, direction la terre ferme. Au même moment, il ordonne aux agents de police qui doivent sans doute tenir la femme en joue :

- NE TIREZ PAS ! Elle est à moi.

La virulence de la première phrase, de l'ordre, s'estompe tout de suite après pour laisser un calme olympien teindre la deuxième. Personne ne doit intervenir dans la confrontation qui va suivre. C'est entre elle et lui. 

Yarn Doll n'a pas bougé de son perchoir, ne l'a même pas suivi pour tenter de lui reprendre Akemi. Est-elle aussi assurée pour penser qu'elle réussira à le battre, et filer avec sa fille sans qu'on ne l'empêche de faire quoique ce soit ? Gojo va lui faire regretter amèrement cette suffisance et de le sous-estimer, mais aussi de vouloir jouer avec ses émotions. Car c'est clairement ce qu'elle fait. Il a déjà cerné le type de personne qu'elle est, et il sait qu'en ce moment-même, elle s'amuse de sa réaction. Un affront de plus.

Certes, il répond à sa provocation, mais dans l'optique de lui faire payer ce qu'elle vient de faire. Elle ne peut rester impunie, il ne peut rester là sans réagir. S'il ne le fait pas, son honneur en sera sali également. Celui de son petit frère a déjà été affecté et il n'a rien pu y faire, mais là, c'est différent. Là, il peut réagir et immédiatement en plus de ça.

Gojo atterrit près des urgentistes et sans dire un mot, il vient confier sa nièce à l'un d'eux, plongeant son regard dans le sien afin de lui faire comprendre qu'ils ont intérêt à prendre soin d'elle, à ne rien laisser au hasard. L'homme perçoit sa déglutition et hoche simplement la tête, comme pour montrer son contentement face à ce caractère docile.

Suite à cela, il se tourne lentement tout en redressant la tête, reposant ses yeux divins sur Yarn Doll. Cette dernière affiche de nouveau ce sourire carnassier, le désignant du doigt, clamant fièrement :

- Je vous présente l'Ordre Déchu !

L'air ambiant s'alourdit et la pluie semble ralentir le temps d'une seconde. Le bleu des iris du blanc scintille de plus belle, une couleur rougeâtre, vive, surgissant dans son champ de vision, et la blonde est projetée en direction de l'hôpital pour s'écraser sur la façade avec violence, provoquant la chute de quelques gravats, créant un deuxième trou, plus haut que le premier aménagé tout à l'heure.