VII : Envolée.

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Je cours jusqu'à perdre haleine, la peur me donnant des ailes pour survoler cette ville de fous qui ne s'arrête jamais de vivre. La pluie est ma plus fidèle alliée durant cette course, se faisant battante et drue, un brouillard ayant même décidé de se joindre à la fête, m'offrant l'opportunité de disparaître définitivement - si ce n'est pas déjà fait -, des champs de vision des officiers en charge de ma surveillance.

Elle m'a bien fait comprendre que je dois venir seule, à l'hôpital. En cet instant même, elle doit se trouver à son chevet, à faire je ne sais quoi... préparant tout ce que je peux imaginer de pire, de monstrueux, de quoi me rendre malade. Je sens mes entrailles se tordre et se nouer, me provoquant des hauts-le-cœur durant ma course, mais je ne m'arrête pas pour autant. Mes jambes n'en peuvent plus, présentant des éclaboussures et des égratignures. Avec la pluie, j'ai glissé à quelques reprises, et la dernière glissade survenue m'a causé une douleur dans le genou gauche, et qui me lance depuis. Toutefois je continue, même si mes poumons me brûlent, même si le froid me transperce les narines, même si la pluie s'abat sur moi et que le vent souffle contre moi.

De toute ma vie, je n'ai jamais poussé autant mon corps à bout. Pourtant, je suis plutôt sportive, pratiquer de l'activité physique ne me dérange jamais, mais là, c'est tout autre chose. Je cours pour sauver la vie de Yumi. Tout dépend de moi, et c'est un poids colossal que je dois porter sur mes épaules. Je peux cependant remercier cette peur viscérale de me propulser, et non pas de me paralyser... Je crois que c'est parce que j'ai retenu la leçon la dernière fois.

___

8 ans auparavant...

- Ma...man...?

- Moya chernaya roza... Susurre-t-elle.

Elle retire son cigare du coin de sa bouche où elle l'y avait coincé, soufflant un épais nuage de fumée dans ma direction, me faisant hoqueter puis tousser et me piquant les yeux, mais je n'arrive toujours pas à bouger plus que ça. Je suis figée, incapable de détourner les yeux de son visage mutilé d'une grande cicatrice de brûlure. Malgré cela, je l'ai toujours trouvé belle, elle a cette prestance qui la rend captivante, mais à cet instant-là... ce visage me terrifie plus que n'importe quoi existant dans ce monde et au-delà.

Elle est vêtue dans son style habituel, telle une femme d'affaire alors qu'elle était une héroïne reconnue

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Elle est vêtue dans son style habituel, telle une femme d'affaire alors qu'elle était une héroïne reconnue. Sa tenue de héros se compose d'un tailleur féminin surmonté d'un grand manteau militaire drapant ses épaules, ainsi qu'une paire d'escarpins. Rien à voir avec son Alter ou même son nom d'héroïne, c'est tout simplement dans ses goûts.

L'ombre teinte son visage, lui donnant un air plus sombre et qui me donne envie de fondre en larmes. Ça ne peut pas être elle... ce n'est pas elle.

- T-Tu... m-m...

Elle s'approche de moi, s'accroupissant afin de se mettre à ma hauteur. Puis sa main libre s'approche de mon visage ; mon esprit me hurle de bouger, de reculer, de m'enfuir en prenant mes jambes à mon cou mais rien ne se produit. Je sens sa paume et ses doigts glacés sur ma joue et ma tempe, provoquant une chaire de poule mordante le long de mon dos.

Le Bien issu du Mal. {En cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant