CHAPITRE 23 P3

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Pour mon anniversaire, j'avais prévenu Katsuki que je passerai la journée avec mon père. Cela commença par un bon petit déjeuner, avec tout ce que j'aimais le plus, puis il m'offrit mon cadeau qui n'était pas une surprise. C'était les papiers d'assurance pour ma moto. J'allais enfin pouvoir passer mon permis et la conduire. Cette moto que j'avais mis trois ans à réparer, petit à petit, était enfin véritablement la mienne. Je le remerciait chaleureusement puis vu qu'il avait un petit sourire mystérieux. Je demandai :
-Qu'est ce qu'il y a?
-J'ai un autre petit cadeau, ce n'est pas grand chose, et c'est si tu en as envie...
-Quoi? Demandais-je avec empressement
-Et bien, ta moto étant assurée, on pourrait aller avec dans un terrain vague, et tu pourrais la conduire...
-Tu... Tu serais d'accord??
-Si je te le propose... Mais tu écouteras bien mes instructions, et tu me promets de faire attention.
-Evidemment ! On y va maintenant?
-Si tu veux...
Je voulais évidemment y aller le plus vite possible. Je parti me changer pendant que mon père sortait ma moto du garage. J'arrivais dans la rue au moment où il démarrait. Je montais derrière lui et nous commençâmes à rouler. Au bout d'un moment, nous trouvâmes un terrain vague assez grand et plat qui était parfait. J'écoutai les explications de mon père, m'entraina à bien la manier à l'arrêt, puis la démarra enfin. Je l'avais déjà fait des dizaine de fois, mais cette fois-ci, je montais dessus, et avançai doucement. Je fut surprise par la maniabilité avec laquelle j'arrivai à la faire avancer sans accoups. Je m'étais attendu à plus de difficultés, et même mon père fut surpris par mon aisance. Je roulait doucement sur le terrain, prenait des virages tranquillement, et prenait énormément de plaisir à sentir le moteur vrombir entre mes jambes. Je n'arrivait pas à croire que c'était bien ma moto, celle qui était dans le garage depuis tout ce temps, qui avait patiemment attendu que je m'occupe d'elle. Elle voulait désormais me montrer sa puissance et de ce dont elle était capable, et j'avais envie de l'écouter. Alors que j'était en confiance, j'accélérai un peu plus, et elle me répondit directement. Je la sentit s'envoler et moi avec elle. Je m'arrêtais un peu brusquement devant un mur. Mon cœur battait la chamade et mon souffle était rapide. Je jetais un coup d'œil à mon père qui m'observait d'un peu plus loin. Son regard était un mélange d'inquiétude et de fierté. Je redémarrai afin de le rejoindre. Quand j'arrivai près de lui, il dit :
-J'ai eu un peu peur, fait attention à l'accélération, elle répond vite...
-Oui, je viens de le découvrir... Désolé si je t'ai fait peur...
-Tu as très bien géré, mais fais quand même attention...
Nous passâmes le reste de la matinée à faire des tours sur le terrain, puis vint l'heure du déjeuner. Mon père reprit les rennes et nous emmena dans un restaurant en bord de mer. Nous dégustâmes un excellent repas tout en discutant, puis nous nous rendîmes au bord de l'eau.
Une fois installées sur la plage, nous nous mirent à discuter de plein de choses. De souvenirs d'enfance, d'histoires qu'il avait vécu avec ma mère avant ma naissance, d'histoires de lui lorsqu'il était enfant, de souvenirs que j'avais avec ma mère. Le temps fila sans que je m'en rende compte et il fut déjà l'heure de partir. Je n'en avais pas envie, j'était bien avec lui, et je voulais profiter un maximum avant de partir pour Tokyo. La ville n'était pas très loin, je pouvais revenir quand je le voulais, et il me rendrait visite, mais ce n'était pas pareil. Notre vie ensemble prenait fin, et cela me rendait un peu triste.
Il était prévu ce soir-là que les Bakugo viennent manger à la maison pour célébrer mes dix-huit ans. C'était la première fois qu'ils venaient tous les deux, Masaru étant déjà venu afin de découvrir la collection de musique de mon père. Mais là, c'était différent, et j'étais un peu stressé. Mon père l'était aussi, il avait peur de la comparaison avec la cuisine de Mitsuki qui était d'un tout autre niveau. J'avais demandé à Katsuki s'il voulait bien venir en avance afin de nous aider, et il avait évidemment accepté. Nous devions donc partir pour le rejoindre et préparer le dîner. Je profitais encore de la route, derrière mon père qui conduisait ma moto. Je savais qu'il prenait du plaisir à reconduire, et je me demandais pourquoi il ne s'achetait pas de nouveau une moto. Je savais qu'il avait arrêté à ma naissance, mais j'était maintenant majeur. Même si je n'avais pas envie qu'il lui arrive quoi que ce soit, j'avais aussi envie qu'il soit heureux et qu'il fasse des choses qu'il aime.
En arrivant, je lui en fit la remarque et il répondit avec des yeux pleins d'étoiles :
-Peut-être... Je vais y réfléchir...
Mon père rangea ma moto dans le garage quand Katsuki sortit de chez lui pour nous rejoindre. Il me demanda comment c'était passé l'après midi et je lui racontais tout en marchant jusqu'à la cuisine. Nous commençâmes ensuite tous les trois à préparer à manger. Je m'occupais principalement des petites tâches de pelage, rapage, découpage, et laissait le plus gros du travail à mon père et à Katsuki. Ce dernier donna surtout plusieurs conseils et rattrapa quelques plats que mon père ne maîtrisait pas trop. Je mit la table et regarda autour de moi. Je me sentais nerveuse d'accueillir les parents de Katsuki dans notre humble demeure. Je n'avais pourtant pas de quoi avoir honte, mais leur maison était si grande et luxueuse, que la notre paraissait un peu ridicule à côté. Je chassais ces idées de ma tête car je n'avais pas envie de dénigrer le foyer que mon père et moi s'étions construit ces dernières années. J'aimais ma maison, et elle allait me manquer.
Lorsque la sonnerie retentit, je vis mon père devenir nerveux à son tour. Je le rassurai d'un sourire et alla ouvrir. Mitsuki et Masaru se tenaient là, une bouteille et un gros sac dans les mains.
-Joyeux anniversaire Tsukiyo ! dirent-ils de concert
-Merci, répondis-je avec un grand sourir, puis les invitait à entrer.
Je ne put m'empêcher de les observer pendant qu'il observait l'intérieur de notre maison. Leur regard n'exprimait pas grand chose, mais Mitsuki dit avec un grand sourir :
-Quel charmante maison !
Je crois que mon père et moi s'étions arrêté de respirer pendant quelques secondes, et nous venions de retrouver notre souffle. Je ne savais pas si elle avait dit cela par pure politesse, mais dans tous les cas, c'était gentil de sa part. Mon père les invita à s'asseoir dans le salon pendant que j'apportais des boissons. Katsuki m'aida, et alors que nous étions tout les deux dans la cuisine, il me demanda à voix basse :
-Pourquoi ton père est si nerveux?
J'hésitais avant de lui répondre franchement, puis dit :
-Ce n'est pas qu'il a honte, mais il a un peu peur de la comparaison entre notre maison et la votre...
Katsuki me regarda avec de grands yeux puis murmura :
-Il n'y a pas de raison, votre maison est très bien...
-Oui, je sais, mais la différence est évidente....
-Moi j'aime votre maison, peut-être même plus que la mienne. On s'y sent bien...
-Moi aussi je l'aime, mais j'avoue que j'envie ta salle de bain.
Katsuki me regarda avec un air qui demandait si j'étais sérieuse. Je rigolai afin de le détendre, mais au fond, je le pensais réellement... Nous apportâmes enfin au salon les boissons et de quoi grignoter. Katsuki et moi nous installâmes côte à côte par terre et tout le monde se servit. Mon père porta un toast pour mon anniversaire et alors que nous venions de trinquer, Mitsuki prit le sac qu'elle avait en arrivant et me le tendit en disant :
-Joyeux anniversaire Tsukiyo. Masaru et moi n'étions pas sûr de ce qu'il te plairait, c'est donc Katsuki qui a choisi. J'espère que ça te plaira.
Je ne m'attendait pas à un cadeau de leur part et dit avec une gêne évidente :
-Mais, il ne fallait pas...
-Voyons, dix-huit ans, ça se fête ! Déclara Masaru en souriant
-Et puis tu es un peu de la famille maintenant... Ajouta Mitsuki en jetant un coup d'œil à Katsuki qui leva les yeux au ciel.
Je souriai en acceptant le sac puis entreprit de l'ouvrir. Je restais bouche bée face au cadeau qu'ils venaient de m'offrir. J'en avais souvent parlé à Katsuki, lui disant qu' un jour, j'aurai assez d'économie pour m'acheter cette veste de moto que je rêvais d'avoir, et qui coûtait extrêmement cher. Je n'arrivait à sortir aucuns mots de ma bouche tant j'étais stupéfaite et gênée de recevoir un cadeau si onéreux. Mon père ne disait rien, mais il était dans le même état que moi. J'arrivais enfin à bafouiller :
-Mais... C'est trop... Cette veste...
-Elle ne te plaît pas? Demanda Mitsuki
-Si!! Si... C'est que... Whoa... Je n'ai pas les mots... Merci infiniment...
J'étais sincèrement reconnaissante et serrai doucement la veste contre moi en souriant. Je me tournais vers Katsuki qui me regardait avec un air inquiet. Il avait compris que mon père et moi étions gênés face à un cadeau si coûteux. Je sourit et fit un regard compréhensif afin de le rassurer. Ce n'était pas de sa faute et je n'allais pas cracher sur un tel présent.
-Essaie-là pour voir si c'est bien ta taille ! Ordonna presque Mitsuki
J'enfilait la veste qui m'allait parfaitement bien. Je caressais doucement la matière et me rendis compte que je ne ressentais plus aucune gène. Je ne faisais plus qu'un avec elle et eue soudainement encore plus hâte de pouvoir la tester en conduisant ma moto.
-Quand est ce que tu passes le permis? Demanda Masaru
-J'ai déjà le code, mais je vais commencer les cours de conduite cette année à Tokyo.
-C'est plus dure de le passer dans une grande ville, tu aurais dû commencer ici, commenta Masaru
-Oui... mais... Il m'a fallu un peu de temps pour économiser, maintenant c'est bon...
Je vis mon père baisser légèrement la tête. Je savais qu'il aurait voulu me payer les cours de conduite, et il se sentait mal de n'avoir pas pu m'offrir cela. Avec pour intention de le rassurer, j'ajoutai :
-Mais c'est mieux, si j'apprends à Tokyo, je pourrais conduire partout sans problème !
-C'est vrai, ça a ses avantages, je préfère apprendre en ville aussi, ajouta Katsuki
Je ne savais pas si il avait dit ça car il avait comprit la situation, ou s'il le pensait vraiment, mais je lui en était reconnaissante. Ses parents semblèrent comprendre l'argument, et la soirée continua tranquillement. Pendant le repas, Masaru complimenta le dîner, suivi de Mitsuki qui apprecia particulièrement un des plats. Je regardais mon père qui souriait doucement. Je savais qu'il devait être très fier, car le plat en question était un de ceux qu'il avait réalisés sans aucune aide de Katsuki. Au moment du dessert, nous nous installâmes au salon, et mon père apporta mon gâteau préféré, orné de dix-huit bougies exactement. Après les avoir toutes soufflées d'un coup, je servit chaque personne. Lorsque je tendis son assiette à Mitsuki, celle-ci me demanda :
-J'ai cru comprendre que tu serais en colocation avec une amie l'année prochaine?
-Et bien, oui. Avec Namiko, c'est ma meilleure amie depuis que je suis toute petite.
-Vous avez trouvé un appartement convenable?
-Oui. Enfin, c'est assez petit, mais on a chacune notre chambre, et il y a même un petit jardin commun.
-Hum... C'est bien... Tu sais, si jamais tu changes d'avis, tu peux toujours aller vivre avec Katsuki.
J'entendis mon père s'étouffer sur le morceau de gâteau qu'il venait de mettre dans sa bouche. Katsuki grogna à l'adresse de sa mère :
-Mais de quoi tu t'mèles?!
Je ne savais pas quoi dire et Mitsuki, comme si elle n'avait pas entendu Katsuki, continua :
-Et puis, c'est bien de vivre un peu ensemble avant de s'engager.
Je ne savais définitivement plus quoi dire et j'étais comme paralysé. Katsuki grogna un peu plus fort :
-Mais ça va oui les insinuations !!
Mon père, qui avait failli une fois de plus s'étouffer en buvant cette fois ci, se racla la gorge et dit doucement :
-Mitsuki... Il est un peu tôt pour parler de ces choses là tu ne crois pas?
-Non, je ne crois pas, répondit-elle sans laisser aucune place à l'argumentation
-Non mais là t'as vraiment péter un plombs la vieille !! Ajouta Katsuki furieusement
-Pourquoi? Tu ne comptes pas l'épouser? Dit Mitsuki en regardant Katsuki d'un air rusé
Katsuki rougit d'un seul coup tout en lançant à sa mère un regard emplit de rage. Je reprit enfin mes esprit et déclara en rigolant :
-Ahah, Mitsuki, on en n'est pas là, je n'ai même pas encore goûté à mon gâteau d'anniversaire.
L'atmosphère se détendit un peu, mais j'eu peur que Mitsuki continue lorsqu'elle ouvrit la bouche pour parler. Mais Masaru posa sa main sur elle discrètement, et elle ferma sa bouche sans rien dire de plus. Mon père instaura un nouveau sujet de conversation et la soirée reprit tranquillement, sans propos sur un futur mariage. J'avais joué la détente, mais j'en avais encore l'estomac retourné.
Au moment de partir, Katsuki resta un peu avec moi sur le pas de la porte pendant que ses parents rentraient chez eux. Il murmura :
-Désoler si le cadeau était un peu... trop...
-C'est un très beau cadeau, je suis vraiment contente...
-Il te va très bien en tous cas.
-Merci, je trouve aussi, répondis-je en rigolant
Katsuki sourit, puis dit plus sérieusement :
-Désolé pour ma mère... Elle est folle...
-Ahah, oui, c'était... Inattendu...
-Comme tu as dit, on en n'est pas là...
-Non clairement...
-Mais ça ne veut pas dire que je ne t'aime pas, tu le sais?
-Ahah! Oui je le sais...
-Parce que je t'aime vraiment, énormément...
Je souria et me colla contre lui en murmurant :
-Moi aussi je t'aime, tellement...
-Joyeux anniversaire Tsukiyo...
-Merci Katsuki...
Il m'embrassa doucement puis me serra encore un peu avant de retourner chez lui. Lorsque je rentrais, mon père et moi debrifâmes de la soirée. J'avais passé une bonne journée et j'allais me coucher avec le sourire. Mais lorsque je repensais à la remarque de Mitsuki, je ressenti une tension dans mon ventre. Dans quelques jours, Katsuki et moi allions tous les deux vivre dans la même ville, chacun dans nos appartement, et de manière autonome. C'était un grand pas vers notre vie d'adulte, et il m'était déjà arrivé d'imaginer ce que ça serait de vivre avec lui. Mais je n'avais jamais considéré les choses plus loin, je n'avais jamais pensé au mariage, ni à tout ce qui suivait. Je ne savais même pas si je voulais me marier. Avec les paroles de Mitsuki, c'était devenu tout à coup plus réel, et ça me faisait peur. J'avais l'impression d'avoir encore tellement de temps, mais apparemment, ce n'était pas vraiment le cas. Je chassais cette histoire de ma tête, et reussi enfin à m'endormir.

Je hais les super-héros PARTIE 3 (lemon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant