CHAPITRE 12 P3

24 3 0
                                    

Peu après la rentrée, je me retrouvait chez Teruko pour étudier. Haru n'était pas encore arrivé et nous discutions autour d'un jus frais.
-Donc c'est sûr, tu vises l'école de médecine de Tokyo? Demandais-je
-Oui. C'est la meilleure.
-Et tu seras la meilleure chirurgienne du pays Teruko.
-C'est ce que j'espère. Et toi? Tu penses aller où finalement?
-Je ne sais toujours pas...
-Tu veux que je t'aide à faire les pours et les contres?
-Oui, peut-être que ça m'aiderai d'avoir un nouveau point de vue.
-Alors, dis moi les pour de Kyoto.
-Et bien, ç'a toujours été mon rêve d'aller la bas, c'est la meilleure université dans le domaine que je veux étudier, j'aurai accès à un bon réseau, ce qui me sera utile pour la suite, et puis mon cv sera plus impressionnant. Oh et puis la ville est vraiment chouette, c'est beau, c'est calme, et j'ai tout à découvrir. C'est excitant.
-Ok. Les contres maintenant.
-Les cours y sont très durs et la plupart des élèves qui vont là bas sont déjà privilégiés et ils ont déjà un réseau. Je vais devoir travailler deux fois plus que tout le monde pour y arriver. Et aussi, Je serai seule. Je sais que je suis capable de me faire des amis, mais je ne sais pas si j'en aurai le temps. Et puis... Cela veut aussi dire que Katsuki et moi aurons une relation à distance, et je ne sais pas combien de temps ça durera...
-Hum... Ok. Les pour de Tokyo maintenant.
-L'université est très bonne elle aussi, et les gens qui s'y trouvent semblent être plus diversifiés. La ville est incroyable, je m'y suis senti bien à l'instant où j'y ai mis les pieds. C'est riche de culture et de diversité. Je vivrais en colocation avec Namiko, ce qui est un rêve, et puis il y aura toi, et probablement Haru, et puis...
-Oui, Katsuki. Ok, les contres maintenant.
-Ce n'est pas la meilleure des universités, même si c'est la seconde... Ce n'était pas mon rêve, et j'ai peur de regretter d'être aller la bas pour des raisons puériles, comme le fait de vouloir être avec mes amis et mon petit ami.
Après avoir dit tout ça, Teruko garda le silence et sembla réfléchir. Elle me regarda et dit enfin :
-Je peux te donner mon avis?
-Oui, bien sur !
-Je comprends ton dilemme, chacun de tes arguments se valent...
Je baissais la tête en soupirant. Mais Teruko ne s'arrêta pas là :
-Cependant, en t'écoutant parler, il y a quelque chose qui est évident...
-Quoi? Demandais-je, suspendu à ses lèvres
-La joie qui t'anime quand tu parles de Tokyo... Quand tu parles de Kyoto, tu as beau avoir d'excellents arguments, il n'y a pas une seule étincelle dans tes yeux...
Je restais pantoise face à ce qu'elle venait de me dire... Elle me souria timidement, puis dit :
-Un jour, tu m'as dit : "on ne choisit pas qui on aime" et aussi que les choix rationnel n'étaient pas forcément ceux qui rendent heureux... A une époque, je t'aurais conseillé de choisir la rationalité, mais aujourd'hui, ce n'est plus ce à quoi je crois. Bien sûr, ce n'est que mon avis...
Je regardais Teruko bouche bée, puis éclata de rire. Celle dernière sembla s'offusquer et dit :
-Pourquoi tu rigoles?
-Ahah Teruko ! Merci ! C'est vraiment ce que j'avais besoin d'entendre !
-Ah... D'accord...
-Je rigole parce que je me sent stupide... Je ne suis même pas capable d'adopter mes propres conseils, c'est ridicule...
-Ahah, je comprends... D'où l'intérêt d'avoir parfois un peu de recul sur une situation...
-Oui, vraiment, merci, tu m'as aidé à y voir plus clair !
Je levai mon verre et invita Teruko à trinquer avec moi. C'est à ce moment-là que Haru arriva. Cette dernière nous regarda avec un air surpris et intrigué, puis demanda :
-Qu'est ce qu'on fête ?!

Le lendemain matin, je me levai très tôt et retrouva mon père. Nous avions décidé de finir ma moto le jour même. Nous mangeâmes un bon petit déjeuner, puis nous nous retrouvâmes dans le garage. Après quelques heures, mon père déclara :
-Maintenant, il faut tester !
Il sortit la moto et la poussa jusque dans la rue. En sortant, je jetai un coup d'œil à la fenêtre de Katsuki. Je savais qu'il était en apprentissage dans une autre ville, et je regrettait qu'il ne soit pas là pour voir le résultat. Je sortis mon téléphone et commença à filmer. Mon père monta sur l'engin et démarra. La moto rugissa, puis ronronna doucement. Il fit tourner l'accélérateur légèrement, et elle vombrissa. Mon cœur battait la chamade et j'avais envie de rire. Voir cette carcasse devenir une moto en parfait été de marche me donnait des frissons. J'avais passé tellement de temps dessus, et j'avais aussi la sensation qu'elle m'avait aidé à de nombreuses occasions.
Mon père me regarda en souriant puis mit son casque. Il demara et avança sur quelques mètres. Cela faisait plusieurs années qu'il n'avait pas fait de moto, mais il maîtrisait parfaitement. Il avait l'air heureux lui aussi. Il me demanda s'il pouvait aller faire un petit tour avec, ce à quoi je répondit :
-Evidemment ! Fait la vivre !!
Il rigola et partit aussitôt. Il revint quelques minutes plus tard. Il s'arrêta devant moi, retira son casque et cria :
-Whaouu !! Ça fait du bien !!
Je rigolais en le regardant. Il éteignit le moteur et le silence revint dans la rue.
-Alors? Demandais-je
-Elle est parfaite. C'est une sacrée moto que tu as là, je t'envie !
-Ahah, elle est autant à moi qu'à toi. Et moi je t'envie de pouvoir la conduire...
-Va chercher ton casque, on va faire un tour... dit-il en me faisant un clin d'œil.
Je couru le chercher et revint tout excité. Je monta derrière mon père et m'accrocha à lui. Il démarra doucement, puis roula tranquillement en ville. Lorsqu'on arriva sur la grande route, je le sentit accélérer, et nous nous envolèrent. Je n'étais pas monté derrière lui depuis des années, et je replongeais en enfance. J'avais l'impression que le monde n'appartenait qu'à nous. Un sourire était figé sur mon visage et je voulais que le temps s'arrête. Je m'accrochait fort à lui, non pas par peur, mais parce que je profitait de ce moment de toute mes forces.
Nous ne pouvions pas rouler trop longtemps. C'était risqué, car la moto n'était pas assurée. J'aimais aussi cette sensation d'illégalité que je partageais avec mon père, comme les complices d'un crime. Nous volions notre liberté.
Lorsque nous revinrent à la maison, nous croisâmes Masaru qui rentrait du travail. Il regarda ma moto avec de grands yeux admiratif et dit :
-Whoa ! C'est un bel engin !
-Tu veux faire un tour? Demanda mon père
-Oh non non, j'aurai bien trop peur... répondit Masaru avec un rire gêné
-C'est l'œuvre de Tsukiyo tu sais ! je suis fière d'elle !
-Vraiment? C'est incroyable, tu es vraiment doué ! dit Masaru en me regardant. Il reprit :
-On devrait fêter ça ! Venez à la maison !
Mon père me regarda et j'acquiesça. Nous nous retrouvâmes dans le salon des Bakugo à boire un verre. C'était étrange d'être là sans Katsuki. Je lui envoyais un message en même temps que la vidéo que j'avais prise plus tôt.
Mitsuki nous invita finalement à dîner et nous passâmes une bonne soirée.
Au moment de me coucher, Katsuki me répondit enfin.
"Je suis dégouté de ne pas avoir vu ça en vrai" "J'espère que ma mère ne t'a pas saoulé"
Je répondit :
"Non, elle a été tout à fait charmante, comme d'habitude ;p" "J'espère que toi ça va, appel moi vite"
"Promis, dès que je peux" "Je t'aime"

Ce soir-là, je m'endormis, le sourire aux lèvres.

Je hais les super-héros PARTIE 3 (lemon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant