CHAPITRE 10 P3

25 3 0
                                    

Pendant les semaines suivantes, je me suis mis au sport. Chaque matin, je me levais un peu plus tôt et j'allais courir. Les débuts fures compliqués, j'avais l'impression que mes poumons étaient en feu et mes jambes ne tenaient pas longtemps. Mais petit à petit, mon corps s'habitua, mon cœur arrivait à suivre la cadence et je courais un peu plus à chaque fois. Je me rendis compte au bout d'un moment que cela me vidait la tête. J'étais plus détendue en cours et lors des examens, et puis, j'intégrais mieux les informations en étudiant. Katsuki m'apprit à m'échauffer correctement, puis à m'étirer. Je me sentais mieux dans mon corps et devint vite accro.
Les mois passèrent sans que j'en m'en rende compte. Je vivais dans une régularité qui frisait la maniaquerie. Je courais le matin, allait en cours, et suivant mon emploi du temps, je travaillais avec le groupe extra-scolaire d'ingénieurs ou bien à la bibliothèque. Le reste du peu de temps que j'avais, je le passais à étudier, soit chez Teruko, soit chez moi avec Katsuki, parfois avec Eijiro qui venait désormais accompagné de Haru. Depuis qu'elle avait trouvé un but, elle étudiait très sérieusement. Katsuki et Eijiro, qui étaient en dernières années, passaient désormais autant de temps en cours qu'en apprentissage sur le terrain. Nos vies étaient réglées comme du papier à musique, et l'été arriva en un clin d'œil.
En juillet, la cadence s'accélèra encore plus. Il y avait beaucoup d'examens et les dossiers pour les demandes d'université commençaient à être rempli. Namiko et moi avions décidé de passer quelques jours à Tokyo au début des vacances d'été afin de visiter nos universités. Sa tante pouvait nous héberger, et cela joindrai l'utile à l'agréable. Mais avant cela, j'allais passer une journée, seule, à Kyoto. Mon père travaillait beaucoup et Katsuki serai en stage, mais cela ne me dérangeait pas.
Le premier jour des vacances, je partis donc tôt le matin et pris le train jusqu'à Kyoto. C'était une grande ville comparé aux endroits où j'avais vécu, et cela me donna une sensation d'étourdissement mais aussi d'excitation. J'arrivai finalement à me repérer, et j'arrivai enfin devant le campus où les lettres K.U.A.S. ornait l'entrée. Un sourire se figea sur mon visage et je pénétrai à l'intérieur avec joie. Il y avait beaucoup d'autres lycéens comme moi qui étaient présents. Une visite organisée commença et je pris soin de tout noter. Mon esprit vagabonda régulièrement, imaginant ce que serait ma vie si j'étais accepté. Tout était incroyable, les laboratoires de recherche étaient à la pointe de la technologie, et voir les élèves travailler et vivre dans cet environnement était exaltant. A la fin de la journée, j'étais épuisé mentalement. En attendant mon train à la gare, j'appelai Katsuki et lui racontai tout ce que j'avais appris et vu. Il m'écouta en silence, et je sentais que les rares fois où il intervenait dans notre conversation, étaient forcés. Au bout d'un moment, il dit enfin :
-Tu vas te plaire là bas, c'est sur...
-Oui... si je suis accepté...
-Arrête, tu le sera, ou alors j'y mettrais le feu !
-Ahah, ils ont intérêt à m'accepter alors !
-Oui, sinon c'est des idiots !
-Merci...
-De quoi?
-De m'encourager... Je sais que ce n'est pas idéal pour nous si je venais ici...
-L'idéal c'est que tu sois heureuse, pour le reste on se débrouillera.
-Je suis heureuse avec toi...
-Hey ! Tu ne vas pas commencer à avoir des doutes hein ?!
-Non non, c'est juste que... en passant la journée ici, j'ai eu un aperçu de ce que pourrait être ma vie l'an prochain, et j'ai beau me persuader qu'être seule de nouveau n'est pas grave, ça sera quand même un peu difficile...
-Tu sera tellement occupé que tu ne t'en rendra pas compte. Je t'appellerai plusieurs fois par jour s'il le faut, même si ça te fait chier, comme ça tu apprécieras la solitude.
-Ahah, oui ça pourrait aider...
-Et puis tu te feras des amis là-bas, les gens t'aiment bien facilement, ca arrivera vite.
-Oui, probablement...
-Ha... Je dois retourner bosser, ton train arrive dans combien de temps?
-Dans cinq minutes. T'inquiète, retourne travailler, je te laisse. Et merci encore...
-Tu vois, même à distance on peut s'aider.
-C'est toi qui dis ça ! Ahah !
-Oui, tu m'as convaincu... Rentre bien, je t'aime...
-Je t'aime, à plus tard...
Je raccrochais et mon train entra en gare. Je m'installai dans un siège près d'une fenêtre et repensa à la journée, puis à ma discussion avec Katsuki. Je savais que les choses entre nous seraient compliquées à distance, que nos vies allaient radicalement changer, et que le risque que nous nous séparions au bout d'un moment était réel. Mon esprit tourbillonnait, je mit donc mes écouteurs et passa le trajet à m'évader en boucle sur "Everybody loves the sunshine" de Takuya Kuroda et José James.

Je hais les super-héros PARTIE 3 (lemon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant