Je hais les super-héros PARTIE 3 (lemon)

CHAPITRE 11 P3

Lorsque Katsuki sonna chez moi en fin d'après-midi pour m'accompagner au festival d'été de la ville, je pu voir sur son visage une expression nouvelle. Sa bouche était ouverte comme celle d'un poisson, et après quelques secondes, il ne trouva rien d'autre à dire que :
-Woaa...
J'avais voulu lui faire une surprise en portant un Yukata traditionnel que Teruko m'avait aidé à choisir. La dernière fois que j'en avais porté un, j'était petite, et je n'étais pas sûr de supporter d'être ainsi parer. Mais quand je vis l'expression de Katsuki, je me félicitais intérieurement d'avoir osé le faire.
-Profite bien, car ça n'arrivera pas souvent... dis-je en rigolant
-Tu es magnifique...
Sa remarque me déconcerta. Il n'y avait aucune pointe d'humour et je me mit à rougir bêtement. Il fini enfin par grogner :
-T'aurais pu me le dire, je me serai habillé en conséquence !
-Ahah, mais le but était de te surprendre...
-Ba c'est réussi...
-Bien.
Nous marchâmes jusqu'au centre ville où nous rejoignâmes nos amis. Haru, Eijiro, Teruko et Hideko étaient là. Mes amies étaient elles aussi vêtues d'un yukata. Nous passâmes la soirée à déambuler parmi les stands, à manger et à regarder les spectacles présentés. Comme si c'était devenu un rituel, nous nous arrêtâmes au stand de "L'éclatement de pastèques", avant d'aller au bord de la rivière afin de profiter du feu d'artifice. Sur le chemin, j'aperçus à plusieurs reprises des regards se retourner vers moi. Je commençai à m'en agacer et demanda discrètement à Katsuki :
-C'est moi où les gens me regardent bizarrement?
-Ils te regardent parce que tu es belle.
-Pfff... Non mais sérieux, il y a un truc qui cloche dans mes habits?
-Je suis sérieux. Tu ne t'en rends pas compte, mais tu attire les regards, et ça m'agace parce que j'ai envie de leur péter la gueule depuis tout à l'heure...
-Oh...
Je regardais autour de moi, cette fois-ci avec à l'esprit ce que venait de me dire Katsuki, et surprit des regards, majoritairement d'hommes. Je me sentit tout à coup assez mal à l'aise. Katsuki prit ma main et l'embrassa. Il se pencha à mon oreille et murmura :
-Ne fait pas attention à ces vieux pervers...
J'acquiesçais en souriant afin de le rassurer, mais mon malaise ne partit pas complètement. Je ne m'en étais pas rendu compte, mais je n'avais plus totalement le corps d'une adolescente. J'était à présent une jeune femme, et le fait de prendre de serai-ce qu'un peu soin de mon apparence faisait de moi un objet d'attraction, et cela ne plaisait pas plus que cela.
Nous arrivâmes enfin près de la rivière, et le feu d'artifice commença peu après. J'étais dans les bras de Katsuki et j'observai ces explosions de couleurs tout en me faisant bercer par le mouvement lent de sa respiration. C'était le derniers été de ma vie de lycéenne et une nostalgie me prit. Ce n'était pas désagréable, j'avais envie d'avancer dans la vie, de découvrir de nouvelles choses, et j'étais reconnaissante pour tout ce que j'avais vécu ces dernières années. La mort de ma mère avait été un choc et je pensais souvent à elle, mais sur ce chemin, j'avais vécu des choses merveilleuses, et je comptais bien continuer comme ça. Katsuki mit sa main sur ma joue, et sur le son des explosions, il m'embrassa tendrement. Mon cœur battait la chamade et nous ne vîmes pas le bouquet final, bien trop occupé à se regarder dans les yeux, échangeant mentalement tout l'amour que l'on avait l'un pour l'autre.
Au moment de nous quitter devant ma porte d'entrée, Katsuki me demanda en désignant mon yukata :
-C'est une location ou bien tu l'as acheté?
-Location, je suis pas folle...
-Et ton Kanzashi?
-Ah, lui je l'ai acheté...
Il glissa sa main derrière ma tête et retira doucement le kanzashi qui tenait mes cheveux. Il le garda dans sa main et dit :
-Je peux le garder en souvenir?
J'acquiesçais en souriant. Il souria lui aussi et m'embrassa une dernière fois avant de tourner les talons jusqu'à chez lui. Je rentrais et rejoignis mon père qui était dans le salon. Un sourir était toujours figé sur mon visage, et me demanda :
-Bonne soirée je présume?
-Oui...
Je m'assit près de lui, un album de Labi Siffre tournait en fond.
-Tu penserais quoi si je te disais que je voudrais aller à Tokyo plutôt qu'à Kyoto? Demandais-je doucement
-Ahh... Et bien... Je pense que cela dépend de tes raisons...
-Hum...
Mon père garda le silence et je lui racontai tout ce à quoi je pensais ces derniers jours, depuis mon petit séjour à Tokyo. Il m'écouta sans rien dire mais semblai réfléchir. A la fin de mon exposé, il dit enfin :
-Moi qui croyait que ce n'était qu'à propos de Katsuki, mais ça n'a pas l'air d'être seulement ça... Il y a vraiment matière à réflexion...
-Oui, Katsuki n'est pas la principale raison. Bien sûr, c'est une donnée, mais je ne suis pas idiote, je ne gâcherai pas mes chances pour lui...
-Et bien, je pense qu'il n'y a que toi qui peut savoir ce que tu veux. Ta mère et moi avons essayé de t'élever de manière à ce que tu puisses prendre des décisions raisonnables, mais qui te rendent heureuse.
-Oui, je sais...
-Ne t'inquiète pas ma fille, tu as encore le temps...
-Je le sais, mais le temps passe de plus en plus vite...
-Et bien, en attendant, donne toi toutes les chances d'avoir le choix lorsqu'il faudra prendre une décision, et profite.
Je sourit à mon père qui avait, une fois de plus, eu les mots justes.