10 : L'héritage des Elfes :

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Ses tentatives pour se remettre sur pieds échouèrent, à plusieurs reprises. Au bout de trois ou quatre, deux mains lui saisirent le visage. Les yeux noirs de Meven apparurent devant elle.

« Ellist !Ellist ! Bon dieu, tu as la tête en sang ! Que s'est-il passé ?

Avec un geste saccadé digne d'un pantin, sa main se porta seule à sa tête. Un liquide chaud et gluant recouvrait sa tempe. La vue du liquide rouge lui arracha une grimace.

— Ça explique beaucoup. La prochaine fois, tu m'offres de vraies vacances, hein ? dit-elle, groggy. Le sarcasme transperçait la brume, transformant sa grimace en sourire. Je sens que je vais tourner de l'œil.

Meven la soutint, lui infligea une grande claque. La galanterie n'était plus au goût du jour, songea-t-elle en se frottant la joue.

— Restes avec moi ! Je vais t'arranger ça.

Un petit sort plus tard et tout était fini.

— Hum, je sais qui c'est, il avait un cercle pourpre sur la poitrine lorsque je l'ai percuté. Elle ferma un œil. Un éclair de lumière l'éblouie, étrange le soleil se lève à l'ouest ou le monde a perdu toute normalité durant la nuit. Un truc brille, »par-là, dit-elle

Ce n'était certes pas très fin comme définition, mais c'est tout ce qui lui vient après avoir eu une bosse digne du palais impérial de Tingapourg.

Ellist pointa un objet reflétant les jeunes rayons du soleil naissant. Déjà le matin ! Il l'avait fait courir toute la nuit, un exploit.

« Hein ? Quoi ? Étrange, je n'ai pas fait d'erreur. Regarde-moi, pour voir. Il la saisit avec fermeté braquant ses yeux dans les siens, cherchant à l'ausculter. Elle repoussa cette tentative sans ménagement. Hommage à lui, il parvint à ne pas perdre l'équilibre alors qu'elle-même tenait à peine sur ses jambes. Elle s'aida de son épaule pour se lever. Non, tu ne devrais pas forcer !

— Je suis sérieuse ! Il nous a laissé un cadeau. Ellist ramassa la chose en question. Une boite nacrée pas plus grande qu'un écrin à bijou tenant dans la main. Que faisait-il ici ? interrogea la jeune fille.

— Personne ne laisse tomber ce genre d'objet par mégarde. C'est louche, tu ne devrais pas l'ouvrir.

— Et pourquoi pas ? Non, je parlais de notre voleur, Magister. Maintenant, je suis sûre. J'ai eu le temps de le reconnaître quand je lui sautais dessus. Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune fille, et dans les yeux de Meven. J'avoue que cela prête à confusion et qu'il est à ce qu'on dit plutôt bien bâtit, mais, non, restons sérieux.

Son humour ne le dérida pas, au contraire, il s'assombrit à vu d'œil.

— Je peux t'éclairer. Je voulais te montrer, mais tu es partie à la poursuite de ton athlète. »

Un sarcasme bien placé, de ceux qui font plus ouch que rire lorsqu'ils atteignent la cible. Son amour-propre l'assimila non sans mal. Elle avait tendu la perche. Il la mena dans une clairière laissant place à un autel de pierre dallé envahi par une végétation dense. Seule la table lisse de granite au centre renvoyait les rayons du soleil,elle avait été débarrassée depuis peu du lierre l'emprisonnant.Les marques du lierre encore visible sur la surface contraster avec son aspect immaculé.

« Je pense qu'il est venu ici, et ce n'est pas la première fois. C'est surement lui qui a nettoyé.

— Maintenant,reste à savoir ce que contient cette boite.

— C'est pas une bonn... Ellist ! » la sermonna Meven trop tard

Ellist s'avança vers le monolithe. L'écrin toujours en main. Une sur le couvercle,l'autre en dessous. N'écoutant que son instinct, elle déverrouilla le fermoir d'une torsion rapide su poignet. Vide. Elle était vide. Ça expliquait pourquoi il l'avait abandonné derrière lui. Dans son dos Meven ruminait.

« Ellist, je t'avais dit de ne pas y toucher !

— Pas la peine d'en faire tout un foin ! Elle est vide ! Elle lui montra l'intérieur pour appuyer ses propos.

Le vent se mit à tourner et secouer les arbres. Une menace semblait planer dans l'air,dissimulé derrière chaque ombre. Elle n'était plus une enfant, pourtant Ellist frissonna, et pas à cause de la brise trop fraiche pour la saison.

— Heu... Meven. C'est moi ou il fait plus froid, tout à coup ?

Meven tournait la tête en tous sens, désorienté. Chacune de ses expirations était ponctuée par un petit nuage blanc.

— Pas normal.

Soudain quelque chose égratigna le bras de la jeune fille, un autre lui entailla la jambe arrachant un petit cri de douleur qui fit sursauter le voleur patenté.

— Mais qu'est-ce que... »

Ellist était cernée par une mini tornade en forme de sphère qui se refermait surelle, la séparant du jeune homme. Elle appela Meven à l'aide, sa voix lui parvint lointaine derrière le vrombissement du vent. Des blessures venant de nul par se succédèrent, de plus en plus profondes et nombreuses. Frappée de toute part, perdue, Ellist se recroquevilla au sol, la tête entre les mains. Elle ne pouvait que serrer les dents, seule, priant pour que la douleur passe, ou que Meven trouve une solution.

Les plaies recouvraient son corps, chaque nouvelle morsure lui arrachait un autre gémissement. Le sang chaud coulait de ses plais réchauffant sa peau glacée par le vent, mais cela n'augurait rien de bon. Bientôt, elle ne sentit plus ses innombrables blessures, tremblant de tous ses membres, sombra.

Voltige - dans l'univers d'AutreMondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant