ne jamais fâcher Dame Nature

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Ailill et Isirann ouvraient la voie, alors que Meven la fermait. Ils en avaient convenu d'un accord commun, tous deux étant nyctalope ils verraient le danger de loin. Ils progressèrent ainsi pendant près d'une heure sans croisé de sangraves. Les souterrains se révélaient être un véritable labyrinthe s'étendant surement à sous toute la forêt de Selanda supposait Ellist. Impossible de différencier un tunnel d'un autre. Malgré ce problème, Ailill avançait, guidé part le sens de l'orientation d'Isirann que Meven qualifiait fièrement d'inné chez les oiseaux. Ellist ne pouvait que le croire.

Éplucher les souterrains s'avéra plus éprouvant qu'elle ne l'imaginait. Elle lui résuma brièvement ce qu'ils avaient appris dans les cachots. Le nom d'Ar'gentael lui parlait vaguement, un éminent chercheur du développement d'armes magiques censé être mort depuis longtemps est tout ce qu'il pouvait dire de lui. Qu'en ait son identité, l'Elfe roux ne s'en soucie pas. Il était dangereux, devait être éliminé. Elle ne le contredit pas sur ce point.

Après une heure une alarme retentit. Ailill accéléra la cadence. Les tunnels commencèrent à pulluler les obligeant à se dissimuler dans l'ombre pour laisser passer les groupes les plus nombreux. Les rares osant se déplacer seuls ou par deux se retrouvèrent sonnés contre les parois rocheuses par des chocs plus ou moins violents, aucun ne se releva.

À chaque impact Meven grimaçait. Sans pitié, l'Elfe laissait derrière lui une piste bien trop facile à suivre. En toucher un mot à ces deux-là ne servirait à rien, il ne restait plus qu'à prier tous les Dieux pour qu'ils se déplacent avec suffisamment de rapidité pour semer tout poursuivant potentiel.

Soudain, le passage creusé dans la roche se rétrécit en un étroit boyau, ne permettant le passage que d'une personne à la fois. Ellist avançait lentement à la suite d'Ailill, à tâtons fixant la lueur bleue de l'autre côté comme on s'accroche à une liane suspendue au-dessus du vide. Même si pour elle, cela se résumait à la promesse d'une vengeance prochaine. L'éclat bleuté ne produisait pas vraiment de lumière, il ne faisait que luire pour lui-même. Un tel phénomène ne pouvait être que magique, avec le temps on apprend à se méfier de tout ce qui est magique, et cela ne présageait rien de bon. À de nombreuses reprises, ses mains s'écorchèrent contre les aspérités de la pierre. Jamais elle n'avait montré le moindre signe de claustrophobie, mais après tant de temps passé sous terre, plus rien n'était certain.

Enfin à l'air libre, aussi libres que l'on peut l'être sous plusieurs mètres de terre, ils débouchèrent dans une vaste salle circulaire délimitée par des colonnes soutenant la voute, des torches disposées un peu partout offraient un éclairage pour le moins inégal. Au centre, sous un feu bleu sans lumière, une sorte d'autel avec quatre cercles remplis de glyphes était sculpté à même le sol. À l'intérieur de deux, deux Elfes inconscients reposaient torse nu face contre terre. Le dos à vif, des arabesques couraient sur leur peau en des stries mouvantes et sanglantes, un liquide bleu charbon pour l'un et terre de Sienne brulée pour l'autre se répandait dans les glyphes. Ellist pria pour que ce ne soit pas du sang, sinon il serait trop tard pour eux.

Au fond d'elle-même Ellist comprit que le sangrave fou avait mis la main sur les deux Elfes porteurs des titans de l'eau et de la terre. Au juron que lâcha Meven sur sa gauche, elle n'était pas seule à les avoir vus.

Des yeux, elle balaya chaque recoin sombre de la salle avec l'espoir de trouver Gwynford. Mais il n'y avait aucune trace du gros chatrix

« Vous arrivez à point nommé. Le problème était plus simpliste que je ne le pensais. Les Elfes ont toujours raisonné avec leurs épées plutôt que leurs têtes. Malheureusement pour toi, les temps changent et encore une fois, tu ne me sers plus à rien. Fa'asheia ! »

Ar'gentael se releva dans l'ombre une dague à la main, révélant sa présence auprès d'un des corps inertes avait passé inaperçu, Gwynford.

Un rayon de magie bleu fila sur Meven. Mortel. Emportant sur son passage une bourrasque d'air non sans rappeler la caresse glacée des blizzards du nord. Par chance ou dextérité, le jeune voleur patenté esquiva, se jetant sur le côté avant de se ramasser par une roulade.

Voltige - dans l'univers d'AutreMondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant