Chapitre 1

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Catherine POV :

Il est six heures du matin. Le soleil peine à se lever et pourtant, à peine les quelques sons de mon réveil arrivés à mes oreilles, me voilà d'attaque pour cette toute nouvelle rentrée. 

Tout le monde dort encore dans la maison. Luc, à côté de moi, ronfle, comme à son habitude, dormant sur le dos et prenant quasiment toute la place dans le lit. J'en rigole presque chaque matin tant il était inconcevable pour moi de me marier à quelqu'un qui ronfle et pourtant... La vie en a décidé ainsi. En le regardant, ce matin, je repense à notre rencontre, ô combien il y a longtemps. Il était beau, le plus beau de tout l'université. J'étais à l'époque en licence 2 de Lettres Modernes, lui en Master d'informatique. Toutes les filles lui courraient après. Toutes, évidemment... sauf moi. J'étais cette fille qui était assise toujours au premier rang, focalisée sur mes cours, à boire les paroles de chaque enseignant. L'idée de vivre une histoire d'amour et de me mettre en couple avec quelqu'un ne me passait même pas par la tête. J'étais carriériste, - et je le suis toujours encore un peu -, je ne vivais que pour les poèmes de Verlaine, les romans de Balzac et les nouvelles à chute de Maupassant. Et pourtant, un midi, à la cafétéria, nos regards se sont croisés, et je n'ai plus jamais lâcher Luc. Il m'apportait sans doute un équilibre, une sécurité, que je ne recherchais pas forcément mais dont j'avais visiblement besoin. La suite de l'histoire est très simple : nous nous sommes mariés après l'obtention de nos diplômes, et quelques années plus tard sont nés nos deux beaux enfants, Maya et Noa. 

Depuis, la vie est douce, équilibrée, stable, la routine s'est installée, mais elle ne me déplaît aucunement : c'est exactement la vie que je voulais. 

Perdue dans mes pensées, je me ressaisie, file me faire un café et part sur les pointes des pieds réveiller mes deux ados, très heureux - ou pas - de devoir reprendre le chemin de l'école.  

Je retourne à la cuisine, je prends le temps d'apprécier ce doux et chaud breuvage qui vient se glisser tranquillement dans ma gorge pour me donner pile poil le coup de boost qu'il me fallait. Quelques minutes après, ma douche prise, mes vêtements enfilés, me voilà prête pour la rentrée. 

 Je dépose mes deux grincheux, l'un au collège, l'autre au lycée, et je me dirige dans mon établissement, perdu dans un petit village dans le Sud de la France. Il fait bon, je porte comme à mon habitude mon tailleur préféré : un pantalon fuselé noir, une chemise blanche et un blazer noir. À mes pieds, je porte une paire d'escarpin noires vernies, et sur l'épaule, mon sac cartable typique des professeurs de lettres : le cartable en cuir noir. Mes cheveux sont délicatement lissés pour l'occasion et comme fragrance de parfum, j'ai choisi ce matin le N°5 de Chanel. 

Arrivée au lycée, tout est comme la fois où je l'ai quitté. Les collègues sont déjà présents pour la plupart, café à la main, cigarettes à la bouche pour certains d'entre eux. Pendant que les uns se font la bise, les autres présentent une tête d'enterrement montrant ainsi leur motivation à reprendre le travail. Je les salue tous de la main et fais la bise à mes collègues de lettres. On a toujours eu l'habitude de s'entendre depuis toutes ces années de travail. Nous sommes une équipe de six, cinq femmes et un homme. Contente de les retrouver, nous voilà en train de se diriger vers la salle de réunion pour la légendaire réunion de rentrée. 

Assise, je pianote sur mon portable en tentant de faire abstraction aux discours. Les nouveaux collègues se présentent, comme tous les ans. Et puis, arrive dans la salle, légèrement en retard, une grande et belle jeune femme très solaire et pétillante, qui ne laisse indifférent aucune personne présente dans la salle. Je ne l'avais pas vu, jusqu'à ce que j'entende le silence de plomb qui s'est mis à régner dans la salle. Je lève les yeux, et je la vois. Elle.

N.B : N'hésitez pas à laisser un petit avis et une petite étoile. Cela ne signifie pas grand chose pour vous, sans doute, mais pour nous, auteurs, cela change toute la donne. 
Merci merci merci !


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