Chapitre 17

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Une voiture, ce n'est pas l'idéal pour explorer le corps de la personne qu'on désire la première fois, mais j'avoue que sa petite fiat 500 cabriolet, même si elle est étroite, nous permettait de se sentir dans un hôtel à 1 million d'étoiles avec cette vue sur le ciel dégagé, et cette petite brise qui venait ventiler nos corps chauds.

Je ne contrôlais plus rien, mon corps ne m'appartenait plus, ni mon coeur d'ailleurs. Elle m'avait tout pris, en un toucher, en un regard. Elle qui maniait les pinceaux toute la journée, c'était à mon tour d'être sa toile ce soir. Mais alors que nos corps s'entrelaçaient, et que nos langues parlaient un langage bien à eux, Jade se recula. 

- Cath... Catherine, je pense qu'il faudrait qu'on ralentisse.

C'était comme si sa remarque était un seau d'eau froide. Je me suis abstenue de tout mouvement.

- C'est ce que tu souhaites ?

- Je ne sais plus vraiment ce que je souhaites, Catherine. 

- C'est plutôt à moi de dire ce genre de chose...

- Pourquoi ce serait toi ?

- Parce que... arf.... Je suis une femme mariée à un homme, Jade. J'ai deux enfants qui m'attendent à la maison. Et pourtant...

J'ai vu dans ses yeux comme une petite larme, ou alors, ce n'était que le reflet d'une étoile...

- Et pourtant quoi ? me dit-elle d'une toute petite voix.

- Pourtant... pourtant, c'est avec toi que je veux passer le plus clair de mon temps. Je te désire de plus profond de mon âme, Jade. Tu me rends dingue...

Un sourire se dessina instantanément sur son doux visage, et comme pour me répondre sans pouvoir dire un seul mot, Jade prit mes mains dans les siennes, se rapprocha et déposa un baiser rempli de tendresse sur le bout de mon nez. C'est à ce moment là que j'ai compris que c'était terminé pour Luc : quelqu'un avait pris sa place. 

- Je pense que je peux te rendre encore plus dingue, beauté. 

Cette phrase eût raison de moi. Je perdais à cet instant le peu de self-control et de raison qu'il me restait. 

Jade se rapprocha de moi et m'embrassa dans le cou. Je ne savais même pas qu'il était possible de frissonner à certains endroits, et pourtant, une montagne de frissons me parcourut le corps en une fraction de seconde. L'accoudoir de la voiture nous séparait, et je sais, j'ai senti, que cela la gênait, tout comme moi. 


***

Jade POV : 

Maudit accoudoir. Maudite voiture. Maudit levier de vitesse.

Je ne supporte plus cette distance physique entre elle et moi. Je veux fusionner avec elle, ne faire plus qu'un. Je décide alors de stopper chacun de nos mouvements. Je sens dans les yeux de Catherine qu'elle ne s'y attendait pas. 

- Fais-moi confiance, beauté. Ferme tes jolis yeux. 

Catherine, toujours vêtue de sa nuisette, écouta mes conseils, sans broncher. Je vis alors un ange sous mes yeux : les siens étaient fermés, un léger sourire sur le visage, une peau éclairée par la lumière de la lune et l'odeur printanière des jasmins qui embaumait cette "soirée". Je me suis mise à sourire, et délicatement, j'ai lancé sur la radio la playlist la plus douce que j'ai faite sur mon application de musique. Wicked Game de Jemma Hayes s'était mis à jouer dans les enceintes de ma petite voiture. 

"No I don't want to fall in love with you".

Sans la quitter des yeux, j'ouvris la portière conducteur, fis le tour de la voiture et vins ouvrir la portière du côté de Catherine. Le temps d'appuyer sur la manivelle, le siège passager était déjà reculé, nous laissant ainsi toute la place nécessaire pour s'explorer. 

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 25 ⏰

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