Chapitre 6

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Jade's POV :

Le lendemain matin, comme d'habitude, je m'habille, prends mon petit déjeuner fraichement préparé par mon amour de colocataire, et me dirige vers ma petite fiat 500 pour aller au travail. 

Ce matin, je suis habillée d'un jean mom, des sandales Hermès, et une chemise blousée blanche. Il ne fait pas froid, alors la tenue est parfaite. De toutes manières, je n'avais pas envie de me casser la tête aujourd'hui. Je ne suis clairement pas d'humeur avec tout ce qui se passe dans ma tête. Je laisse s'afficher sur mon visage un sourire, comme toujours. Je déteste qu'on me voit comme quelqu'un de déprimée. 

Salle B101. Putain de salle

Je m'installe sagement à mon bureau, démarre l'ordinateur et commence à me préparer pour mon prochain cours. Aujourd'hui, étude de l'oeuvre de Guernica, mon tableau préféré de Picasso. 

Toc toc toc...

Mon coeur sursaute et se met en pause en l'espace de quelques secondes. Je reconnais le bruit des escarpins que j'ai tant entendu ces derniers jours. Catherine.

- Salut Jade.

- Bonjour, Catherine.

- Je voulais te dire, on a un groupe whatsapp avec les collègues, je te rajoute dessus ? Ça sera plus simple pour communiquer si jamais tu as des questions ou si tu as besoin d'aide. 

- Ah oui, bah écoute, oui, pourquoi pas.

- Tu as un numéro que je puisse ajouter ?

Elle me tend son téléphone, je note mon numéro dans l'application et reçois une notification :

"Vous avez été ajouté.e au groupe Collègues Lycée V.H".

- Merci beaucoup, Catherine. 

- Je t'en prie, et bon cours à toi.

- À toi aussi.

D'un signe de la main, elle me salue. Je peux enfin respirer. 

Je me jette directement sur mon portable, et me met à regarder la conversation whatsapp. Je peux enfin avoir son numéro, bordel de merde.

Je fouille dans tous les membres et j'aperçois enfin son contact. Sa photo de profil est digne d'elle... STOP JADE

Je l'ajoute quand même dans mes contacts. Catherine Bercy.

Quand je repense à toute la situation, mon coeur se met à battre de plus en plus vite. Les sanglots montent. Comment c'est possible... Je suis au bord du malaise.

Je tiens avec difficulté jusqu'à la fin de la journée puis m'empresse de rentrer chez moi, me jeter dans le canapé devant un film d'action. J'ai envie de m'enfermer chez moi et de ne plus jamais en sortir. Ma tête plongée dans mon oreiller, je hurle en sourdine, pour tenter de me calmer.

- Jadou, qu'est-ce t'as encore... 

- Rien. Je ne sais pas ce qui m'arrive. 

- Ça va passer ma belle. Tu verras... Demande peut-être à changer de salle si cela te fait si mal ?

Pour ne plus la croiser? Jamais.

- Oui tu as peut-être raison...

La soirée se passe tranquillement, et je finis par m'endormir dans le canapé, avec Marie. 

Le lendemain matin, mon réveil sonne. La routine. Marie est déjà debout, tapis de yoga par terre, et elle, tête en bas, appuyée contre le mur du salon. Le petit déjeuner est déjà sur la table.

Entre les lignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant