Gabriel
Deux semaines sont passées depuis le renouveau de notre vie. Azalée en avait enfin fini avec ses problèmes aux poumons.
Je voulais célébrer sa victoire mais elle n'est pas trop du genre grosse fête. Moi non plus d'ailleurs.
Nous n'eûmes pas trop le temps de nous organiser quelque chose tous les deux. Entre nos familles qui essayaient enfin d'être là pour nous et le mois d'octobre qui arrivait avec une succession de mauvais temps. Nous n'avons rien pu organiser.
Ce week-end, je pris enfin l'initiative et me contenta donc seulement de l'inviter à profiter de ma piscine intérieure. Et oui, encore et toujours chez l'un ou chez l'autre.
L'heure arriva enfin, je partis donc l'attendre à l'arrêt de bus.
Après quelques minutes, la voici enfin qui descendis du bus, heureuse de me voir après s'être quitté moins de vingt-quatre heures.
Alors que nous nous dirigions vers ma maison, j'étais enthousiasmé par l'idée de passer une après-midi tranquille avec Azalée dans ma piscine. Le soleil brillait légèrement derrière les nuages, promettant une bien meilleure température à l'intérieur pour profiter de l'eau.
En entrant chez moi, Azalée se dirigea directement vers la salle de bain pour se changer. Pendant ce temps, je préparais les serviettes et les collations près de la piscine. Quelques minutes plus tard, elle réapparut vêtue d'un maillot, deux pièces, noir, élégant.
Nous nous sommes installés au bord de la piscine, chacun se détendant à sa manière.
Tout semblait parfait jusqu'à ce que mes yeux se posent sur quelque chose qui me figea sur place. Mes yeux se posèrent sur d'anciennes marques de scarification discrètement dissimulées par son maillot sur ses jambes.
Mon cœur se serra à la vue de ces traces. J'étais pris entre la surprise, l'inquiétude et une profonde empathie. Je savais que je ne pouvais pas simplement l'ignorer. Je pris une profonde respiration et tentai doucement d'aborder le sujet délicat :
— Mi ángel, est-ce que tout va bien ?
Elle abaissa les yeux vers ses jambes, l'air surpris par ma question. Une expression nerveuse passa sur son visage alors qu'elle passait sa main sur sa cuisse. Un sourire léger apparut finalement.
— C'est... c'était il y a longtemps Gabriel, ne t'inquiète pas. Une période difficile que j'ai réussi à surmonter.
Je sentis que je devais être respectueux et compréhensif.
— Je suis là pour toi, tu sais. Si jamais tu veux en parler, je suis là pour t'écouter.
Un court moment de silence s'installa entre nous. Puis, elle releva les yeux vers moi, une expression de gratitude sincère dans son regard.
— Merci, Gabriel. C'est gentil. Peut-être que je serai prête à te le raconter.
Le reste de la journée se déroula dans la joie, les éclats de rire et des conversations légères. Mais désormais, nous avions tous les deux conscience que derrière nos sourires, il y avait des histoires et des cicatrices que nous pourrions partager quand le moment serait venu.
Plus tard, alors que la lumière du jour commençait à faiblir, nous étions assis près de la piscine. Azalée avait l'air plus détendue, plus à l'aise, et finalement, elle rompit le silence.
— Gabriel, il y a quelque chose que je veux te dire. Les cicatrices que tu as vues sont liées à la mort de ma meilleure amie. Sa perte m'a laissée dans un état de mal-être profond, et les marques sont le reflet de ma douleur à l'époque. Je voulais en finir, elle me manquait trop.
Mes yeux se posèrent sur elle, compatissants. J'avais déjà connaissance de la tragédie qui avait touché sa vie, mais entendre ses mots si ouverts et vulnérables me touchaient d'une manière différente. Je pris doucement sa main dans la mienne.
— Je suis désolé que tu aies dû traverser cela. Mais je suis ici maintenant, et je veux que tu saches que tu n'es pas seule.
Un sourire doux se forma sur son visage, et elle me serra la main. Puis, sans réfléchir davantage, je me leva et la pris dans mes bras. Elle se blottit contre moi, et nous restâmes là, unis dans notre silence et notre compréhension mutuelle.
Finalement, nos regards se croisèrent, et dans un moment empreint de douceur et d'émotion, nos lèvres se rapprochèrent pour un doux baiser. Ce n'était pas seulement un geste d'affection, c'était aussi une manière de sceller notre confiance, de montrer que nous étions là l'un pour l'autre, peu importe les épreuves que la vie avait pu nous infliger.
La journée se termina petit à petit.
Azalée dût partir, je la raccompagna donc prendre son bus.
Quand il arriva, elle m'embrassa puis monta, non sans se retourner.
Ce qu'elle m'avait avoué m'avait beaucoup marqué. M'avouer cette partie de sa vie m'a touché. Cela montre que notre lien si spécial depuis le cimetière est là, bien présent.
Quand son bus partit, je partis également.
Depuis quelques semaines, mon père essayait d'être plus présent, mais je le rembarrais souvent. Avoir été semi-présent pendant plus de dix ans, ça a été dur. Surtout que le décès de ma mère a été très compliqué à assimiler, je n'avais que quatre ans. Alors voir ton père, une à deux fois par mois, tellement il plonge dans son travail au lieu de faire son deuil, et voir ta mère se faire remplacer par une nourrice, c'est vraiment horrible à vivre. Certes, je ne fais pas beaucoup d'effort avec lui, mais il n'en a pas fait pendant trop longtemps. Alors, autant le faire galérer un peu.
Je savais qu'il n'allait d'ailleurs pas tarder à rentrer. Je décida donc de traîner un peu dans le quartier.
Je fis donc un grand détour pour arriver le plus tard possible.
Mais après une bonne vingtaine de minutes, je décida de rentrer. Il ne fallait pas que j'abuse trop ou il pourrait décider de jouer au père autoritaire qui punit son fils de sortie, pour la première fois en quinze ans de vie en étant père.
Lorsque je rentra, une odeur que je connaissait bien parcouru mes narines. Sa paëlla. Cela faisait très longtemps qu'il ne l'avait pas fait, mais cette odeur, je la reconnaîtrai toujours.
Quand je fermis la porte, mon père déboula devant moi. Avec un tablier et un gant. Très cliché comme cuisinier. Il ne lui manquait plus que la toque.
— Holà hijo, c'était bien ta journée ? me demanda-t-il, essayant de faire semblant de s'intéresser à ma vie.
— Oui, j'ai passé l'aprem avec ma copine, répondis-je, sûr qu'il avait oublié l'existence d'Azalée.
— ¿ Tu novia, cómo se llama ella ? demanda alors mon père.
— Azalée, répondis-je dans un soupir d'agacement. Je te l'ai déjà dit papà.
— Lo siento hijo, je ne m'en rappeler plus...
— C'est toujours comme ça de toute façon, bon, passons à table, suggérais-je.
Il ne dit rien d'autre et me rejoigna à table. Le dîner passa, assez lentement malheureusement. L'ambiance était pesante mais je ne dis rien.
Quand j'eus fini de manger, je débarrassa et monta dans ma chambre. Je verrouilla ma porte.
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Holà ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! Si c'est le cas n'hésitez pas à partager mon histoire, à me mettre une petite étoile pour me faire monter dans les classements et à me mettre vos avis ! On se retrouve la semaine prochaine !
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Together Forever
RomanceTogether Forever • Tome 1 Timeless Love • Tome 2 Résumé : Elle se tenait devant une tombe, pleurant seule ce 21 août, comme elle le faisait chaque année depuis deux ans. Lui, la contemplait avec tristesse. Ils n'étaient pas destinés à se connaître...