LIÉS PAR LE FUTUR {Liés : t1}

27

LUCA

    Le soleil est éclatant aujourd'hui. Mes lunettes de soleil sur la tête, j'attends chez le garagiste qui analyse ma bagnole. Non seulement cette visite sert à réparer les bêtises d'une certaine dame mais ma voiture est la deuxième prunelle de mes yeux après évidemment ma nana, alors j'en prends soin comme il s'en doit. De plus je veux emmener Ava à ma résidence secondaire le temps d'un week-end alors je veux m'assurer que tout est en ordre et sécurisé.

    Je guette de près l'heure qui tourne, il ne faut pas que je sois en retard pour le match de ce soir. Le garage de Santiago est sous la protection de ma famille depuis des années. Il est quelqu'un d'honnête qui ne cherche pas les problèmes. Je l'aime bien. Il m'a toujours pris sous son aile et ne m'a pas considéré comme son futur patron.

    La preuve est qu'il se fout clairement de ma gueule en se dressant à mes côtés pour inspecter ma voiture. Il sait très bien à quel point je prends soin de ma voiture puisqu'elle passe tout le temps chez lui pour les moindres petits contrôles.

– Je croyais que tu savais conduire, ricane Santiago en me donnant un coup de coude.

– Ce n'est pas moi, c'est ma copine, avoué-je, les bras croisés.

– Ta copine, hein ? Tuo vecchio (ton paternel) est d'accord avec ça ?

– Bien sûr que non mais il n'a pas son mot à dire, dis-je d'un ton sombre. Il a régné sur ma vie assez longtemps comme ça.

    Santiago affiche un sourire entendu et me tapote l'épaule avant de s'approcher de nouveau de ma voiture. C'est dire que j'ai plus confiance en Santiago qu'en mon géniteur. Je lui offre une grande part de ma confiance en lui révélant pour Ava et il le sait. Même si je ne lui divulgue pas son prénom, depuis des années la seule fille qui hante mes songes, mes pensées et ma vie reste Ava Peters.

    Santiago s'accroupit au niveau de l'avant de ma voiture, il abaisse son épaule et resserre un boulon avant de poser son outil et de s'essuyer les mains sur son bleu. Ses yeux se lèvent vers les miens et son sérieux apparent me prend de court.

– Fais attention à toi, gamin. Ta voiture est comme neuve. N'hésite pas à tirer sur les rapports de vitesse dans les lignes droites, histoire de la faire cracher, me conseille t-il.

– Je le serai et je le ferai, merci Santiago.

    Le mécanicien me balance les clés de ma voiture et je reprends place à l'avant. Je me laisse le temps d'explorer de nouveau les coutures du volant, de caresser la douceur du cuir. J'enclenche le moteur et la voiture vrombit bruyamment. Je démarre en trombe, mes lunettes de soleil rabattues sur le nez et je salue au passage Santiago en quittant son garage.

    Je roule en direction de chez les Peters. Je récupère Alex et Ava puis Noah et Mia, ce qu'Alex ignore bien évidemment. J'ai hâte de voir sa tronche quand il verra qu'il sera envahi des meilleurs amis de sa frangine dans la voiture. Il sait qu'Ava n'y va pas seule mais il imagine sûrement que Mia et Noah ont un moyen de locomotion.

    Mais bon, il oublie bien souvent que je suis âme, cœur et corps aux pieds de sa sœur, Ava Peters.

    Je gare ma voiture derrière celle de mon meilleur ami dans l'allée. Je sors de la voiture pour aller saluer leurs parents. Aussitôt que j'approche le perron, la porte d'entrée s'ouvre sur une Ava qui me saute immédiatement dans les bras. Je la rattrape de justesse, la serrant fort contre moi. Qu'est-ce que cela fait du bien de l'avoir contre soi...

    Son parfum entêtant, voire même lascif, commence à changer radicalement la direction de mes pensées supposées saines et polies. Je me décale légèrement pour saluer Tina en prenant de ses nouvelles comme d'habitude. Ava embarque son sac, claque un baiser sur la joue de sa mère et se catapulte jusqu'à ma voiture.