LIÉS PAR LE FUTUR {Liés : t1}

28

🔥🔥🔥

AVA

   Tout s'est passé très vite. D'une minute à l'autre, je me suis retrouvée étouffée et forcée par une main puissante. À la poubelle les conseils de Luca sur ma défense, je perds aussitôt mon sang-froid, étant prise par surprise. Je m'agite dans tous les sens et me mets à brayer aussi fort que je pouvais pour attirer l'attention mais il n'y a personne. Tout le monde est soit à la buvette soit rentré chez eux.

    Je suis seule. Et un mec essaie de me faire rentrer dans sa voiture par la force. Je me débats comme une folle mais sa force est largement supérieure à la mienne. Une piqûre dans mon cou m'interpelle puis je le vois se débarrasser rapidement d'une seringue. Sonnée, mon corps devient flexible à ses gestes et je me retrouve jetée comme un sac à patate à l'arrière de son véhicule.

    Un cri émerge du fin fond de mon état de conscience. Je jongle entre la conscience et l'inconscience tandis que mon ravisseur démarre la voiture. Je tente de me redresser mais en vain. Je n'ai plus aucun contrôle sur mon corps.

– C'est bon, j'ai la fille. Mais putain, qu'est-ce qui se passe ? Oh merde, mes pneus ont crevé.

    La voiture fait une brutale embardée. Effrayée, je me recroqueville sur moi-même en boule. Je me protège la tête en anticipant un potentiel choc. Je tremble de toute part, certainement à cause du produit qu'il m'a injecté avec sa seringue.

    Le véhicule est à l'arrêt depuis quelques minutes mais cela me paraît des heures. Je tente d'atteindre la poignée pour ouvrir la portière mais je n'arrive pas à m'élever plus que je ne l'aurai voulu. Le type se tourne dans ma direction alors dans un ultime effort, je lève mon bras, ma main parvenant à appuyer contre la poignée et je m'effondre contre l'asphalte.

    À peine ai-je le temps de m'accommoder avec la dureté du sol que je me retrouve contre la chaleur d'une autre dureté qui m'est cette fois-ci familière. Des bras me serrent fort contre un torse et lorsque je lève des pupilles désorientées, le bleu aspirant de ses yeux est mon seul repère alors que je l'entends balancer une arme à une autre personne.

– Garde-le en ligne de mire, Alex, ordonne Luca.

– À ton avis, qu'est-ce que je fais ? Du tricot ? Appelle les flics au lieu de dire des conneries.

    Luca s'exécute sans perdre un instant. Je suis les traits de son visage se contracter, se relâcher et se contracter de nouveau tandis qu'il discutait avec la police. Je me sens peu à peu perdre le fil de ses paroles, le fil du temps et mes paupières s'alourdissent de plus en plus.

    Il lâche son téléphone pour poser son attention sur moi. C'est à ce moment-là que je sens mes joues devenir humides. Un sillon humide trace son chemin le long de mon visage et je ne parviens pas à l'arrêter. Luca me prend de nouveau dans ses bras, me berçant, sa tête posée au-dessus de mon crâne.

– Shhh... Je suis là, tout va bien. C'est terminé, maintenant. Putain, j'ai eu tellement peur...

    Son corps est parcouru de spasmes incontrôlables. Il perd le peu de sang-froid qu'il a en lui. Ses bras raffermissent davantage leur prise sur mon corps tandis qu'il dépose des doux baisers rassurants dans mes cheveux comme s'il veut s'assurer que je suis bien là, en chair et en os.

    Maintenant que je suis dans ses bras, plus rien ne peut m'atteindre. Alors je laisse mes paupières se fermer. Désormais, je suis en sécurité. Il a éloigné les monstres qui veulent m'atteindre. Ma bouche est pâteuse et les mots ne veulent pas s'échapper alors je suis simplement leur conversation.