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LUCA

    Je ne veux pas y croire. J'ai eu un doute sur le moment lorsque je l'ai trouvée, étalée de cette manière. Ava est toujours prudente que ce soit dans les escaliers mais j'ai pensé que peut-être qu'elle a eu un moment d'imprudence, un court moment crucial.

    Je ne peux plus la regarder droit dans les yeux sans tomber sur ce bandage qui couvre le saignement à la tempe. Mes poings se serrent par eux-mêmes et je gonfle les joues pour m'empêcher de grogner. Si je mets la main sur la personne qui l'a poussée...

– Luca, m'appelle Ava, me ramenant à la raison.

– Je suis là, mini A, lui assuré-je en venant prendre de nouveau sa main.

– Tu avais l'air loin.

    J'imagine seulement comment j'anéantirais en bouillie le type que je trouverai qui t'aura fait du mal...

    Pour ne pas l'inquiéter plus qu'elle ne l'est déjà, je lui adresse un doux sourire. Et intérieurement, je ne cesse de ressasser cette scène que je veux effacer de ma mémoire pour toujours ; celle où je la trouve, seule, blessée, inconsciente. Je n'ai jamais ressenti une telle impuissance en la voyant, gisant sur ce sol, le côté de sa tempe ensanglanté.

    Ava me retourne mon sourire par un rictus exténué et elle tourne lentement la tête vers la porte de cette chambre d'hôpital pour voir ses parents arriver dans la pièce. Soulagé qu'elle ne reste plus seule, je me lève pour aller me chercher un café.

    Au passage, je passe à hauteur de Colton et de Tina. J'incline légèrement la tête pour les saluer et Tina pose sa main sur mon épaule avec un sourire attendri.

– Merci d'être resté auprès d'elle tout le long, me remercie t-elle, émue.

    J'opine rapidement et je quitte la chambre à contrecœur mais j'ai vraiment besoin d'un remontant avant de dérailler complètement. Cependant, il faut que la machine à café me fasse des siennes.

– Putain. Machine de merde, ça ne marche pas quand il faut, juré-je en donnant un coup du poing vif dedans.

– Tu es à ce point désespéré de boire ce café d'hôpital alors que je suis là avec de la bouffe et à boire, pouffe Alex dans mon dos.

    Je me tourne pour voir Alex agiter un sac en carton duquel se dégage une odeur alléchante. On s'accorde pour qu'il aille donner ce qu'il a pris pour Ava dans sa chambre et moi, je me charge de nous trouver une place dans la cafétéria de l'hôpital.

    Dans la poche de ma veste, je sens mon téléphone vibrer. Sans perdre une seule seconde, je le saisis pour observer qui tente de me joindre. En soupirant lourdement, je décroche à Massimo.

– J'en ai vraiment ras le cul de jouer la secrétaire entre Sam et toi, commente mon cousin.

– S'il arrêtait de se la jouer parano et investissait dans un vrai téléphone, je l'appellerais. Alors, du nouveau ?

– Je ne pensais pas que ton bahut avait du pognon mais c'est le cas. Tu veux la mauvaise nouvelle ou la mauvaise nouvelle ? 

– Tu me fais chier, balance.

    Le court temps d'attente m'est interminable, je suis aux aguets de ce que va m'annoncer mon cousin. En même temps, je regarde aux alentours pour guetter le retour d'Alex ou de quelques oreilles indiscrètes.

– La première mauvaise nouvelle, c'est que le type ou la meuf qui l'a poussé avait préparé son coup.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

LIÉS PAR LE FUTUR {Liés : t1}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant