Chapitre 3 : Secret

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Je voyais ma sœur s'éloigner de moi au fur et à mesure que je marchais.
Elle semblait prête à faire exploser une tempête de larme.
L'orage s'y préparait dans ses yeux assombris que j'avais l'habitude de voir rayonnés.
En avais-je trop fait ?

Quand nous étions tous de retour à la maison Mélodia et David m'ignoraient complètement au point à ne daigner m'adresser aucun regard ni même me dresser une assiette.

En même temps qu'est ce qui s'est passé dans ma tête pour que je dise à ma chère sœur, ma pauvre sœur, qu'elle est nigaude devant tout le monde...

J'y pensai jusqu'au lendemain au zénith, ma sœur avait décidé de m'accompagner, ce qui ne fut pas une mince affaire puisqu'elle ne cessa de compter fleurette auprès de toutes les personnes qu'elle trouvait un peu jolie.

Là encore elle s'y mettait une nouvelle fois, répète pour la énième fois les mêmes phrases en vain.
-Bonjour cher Adonis ! Je tenais à vous dire que vos yeux sont tels une vaste forêt verdoyante, un jardin d'éden dans lequel je me perds. Et ces biceps qui évoque toute la force du grand héro Héraclès n'a d'égal que votre courtoisie j'imagine envers la gent féminine. C'est si soudain mais... Accepteriez-vous de me donner votre compte de televox* afin que je puisse revoir votre beau visage ?

Cette fois-ci c'était moi qui étais couvert de honte face à cette tentative plutôt niaise à la hauteur de son image de Candide.

Candide pas dans le sens innocente, oh non elle ne l'était pas bien au contraire, mais bien dans le sens naïve de penser que des tentatives de séduction aussi dérisoire aboutirait.

Elle se fit donc à nouveau rembarrer, et si je disais que cela a suffi à la faire abandonner, je mentirai.

Après presque une heure de marche, nous étions enfin arrivés au château des lys écarlates autrefois appelé par les plus anciens
« le château de Versailles ».

La supotence y faisait le pied de grue et nous étions reçu tout deux sans encombres.

Elle affichait comme toujours un large sourire. Mais il y avait quelques choses... de bizarre. Comme si tout d'un coup rien n'était réel, comme s'il se trouvait une incohérence.
Pas seulement sur le moment, mais dans l'univers tout entier.
Des centaines de questions me venaient tout aussi étrange et sans raison :
Quelle année somme nous, qui je suis, pourquoi rien ne semble réel, pourquoi j'ai l'impression d'avoir fait une bêtise, EST CE QUE J'AURAIS DÛ ME RENDRE COMPTE DE TOUT ÇA ?
TOUT DISPARAÎT, TOUT DISPARAÎT !

-Monsieur Edgard Séyies ? Vous m'écoutez ?
Sa voix m'avait réveillé d'un bien horrible coquemars, mais qui pourtant semblé si réel.
J'eus du mal à retrouver l'usage de la parole tout comme mes sens à cause du tournis que cela m'avait provoqué.

Je répondais d'un ton très hésitant.
-Ou... Ouais... Oui... Oui oui je vous écoute !

-Voulez vous bien me suivre s'il vous plaît ? Quant à votre sœur, elle n'a qu'à patienter ici. Cela ne prendra qu'un instant.

Je la suivais longtemps dans un large couloir doré parsemé de lys rouge à perte de vue. Il est clair que cet endroit portait bien son nom de « château des lys écarlates », d'ailleurs le jardin du palais en étais tout aussi couvert.

Maria s'arrêta un moment quand nous étions enfin arrivés dans une salle pour le moins assez sinistre, si sinistre que j'aurai presque pu pleurer à torrent de peur.
Je sentais ma gorge se refermait et un froid épais m'enveloppait, je n'étais pas bien du tout, si peu bien que j'étais prêt à vomir d'une seconde à l'autre.

Je voyais le sourire de la souveraine s'effaçait, il avait fait place à une émotion inquiétante que je ne connaissais pas, non en fait son expression faciale...

Ne semblait pas humaine.

-Tu es bien trop malin, il va sans dire que tu pourrais provoquer une autre révolution si je te laissais avec ces idées en tête que tu as.

Toujours aussi apeuré je répondais en bégayant :
-No... allio... dons... Donc.. di... Discuter.. De de ça... ?

Un long silence s'étendait soudain dans toute la pièce, ce qui ne cessa pas de renforcer mes inquiétudes.

Des dizaines de secondes après il se brisa.

-Discuter ? À quoi bon discuter je ne te ferai pas changer d'avis de toute façon.

-Alors pourquoi je suis ici ?

Je n'eus même pas encore eu droit à une seule réponse que deux gardes m'attrapa si fort qu'ils n'étaient pas loin de me briser en deux, ce qui a toutefois suffit à m'immobilier.

Je levais doucement la tête effrayée et la j'ai vu... J'ai vu l'horreur dans son sourire, un effroyable sourire.

Cette fois, j'avais vomi pour de bon, frissonnais de peur, j'avais si froid j'étais congelé et mon ventre me faisait tellement souffrir qu'en temps normal, je me serai déjà évanoui. L'impression que de violentes lames s'enfonçait dans ma tête et que je perdais tout mon sang grandissait à pas de géant chaque micro seconde, j'étais en train de devenir fou voir forcené J'AVAIS ENVIE DE HURLER MAIS C'ÉTAIT IMPOSSIBLE ! IMPOSSIBLE ! IMPOSSIBLE

La jeune femme s'avança et m'attrapa le visage violemment vers le sien.
-Tu es ici, car comme je l'ai dit nous allons corriger ce bug !
Je t'entends hurler dans ta tête, tu sais, j'entends tout et je vois tout, mais soit sans crainte bientôt tu n'auras plus aucune raison d'avoir peur et tu vivras comme les autres une vie paisible et heureuse.

Elle sortait une seringue qu'elle remplissait de nectar de lys rouge et d'une étrange lumière verte quelle sortais de sa poche.

J'avais des tas de questions, mais une chose est certaine, je ne voulais pas qu'on m'injecte ce produit, quand elle fût assez près et que les gardes avait assez relâché leur intention, je pris vivement la fuite pour rejoindre ma sœur.

-MÉLODIA ! IL FAUT QU'ON PARTE VITE D'ICI !
Je pris d'un mouvement très vif la main de ma sœur avant qu'elle n'est eu pu comprendre quoi que ce soit.

-POURQUOI EST CE QU'ON S'ENFUIT ? QU'EST-CE QUE TU AS ENCORE FAIT COMME BÊTISE ?

-JE TE LE DIRAI QUAND ON SERA CACHÉ !

Après une course effrénée pour se mettre en sécurité, je lui racontais toute l'histoire aussi essoufflée qu'horrifié.

-Alors Maria Francesca à finalement décidé de nous trahir aussi...

-Attend... Tu me crois ? Demandais-je ahuri par sa réflexion.

-Évidemment que oui, certe tu n'aimes pas les nobles de sang royal et surtout Maria Francesca, mais pour que tu reviennes aussi effrayé au point d'en être malade je pense que tu n'es pas vraiment en état de mentir, d'autant plus que tu es mon frère, je te connais tu es quelqu'un d'assez raisonnable, enfin quand tu le veux, et je t'ai toujours fait confiance !

Je la regardais la bouche béante et les yeux cernés par l'effroi, par toutes ces émotions que je venais de traverser d'un coup.

Je la pris dans mes bras de manière très soudaine, sûrement parce que j'étais rassuré qu'elle soit là près de moi, ou au contraire que j'avais besoin d'être rassuré.

Des milliers de larmes se mirent à pleuvoir de mes yeux sans que je puisse m'arrêter.
Cela me faisait si mal, mais en même temps beaucoup de bien.

Mélodia caressa mon visage et me chuchota doucement :
« Allez, c'est fini maintenant je suis là, on se séparera plus jamais, je serai toujours à tes côtés, toujours. »

C'est sur ces mots que commença notre histoire !

*Équivalent du téléphone à Koclys, il s'agit d'une forme de visiboist que l'ont peux déplier pour appeller une personne via un hologramme grâce à un compte televox.

Les esclaves de la Paix Où les histoires vivent. Découvrez maintenant