Chapitre Zéline : Y a-t-il encore de l'espoir ?

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Clang !

Le bruit fort d'une porte qui se referme me réveilla en sursaut. Je tâtonnai, dans le noir, à la recherche de ma couverture qui avait mystérieusement disparu. Je la retrouvai finalement et me roulai en boule à l'intérieur, me persuadant qu'elle me protégerait de tous les maux. Je levai mon poignet gauche et serrai le bracelet qui l'entourait de toutes mes forces, seul souvenir réel de ma terre natale, la Cynérie. Je touchai du bout des doigts celui-ci, traçant les contours et les formes, sentant le tout former un mot : « Zal ». Ce bracelet... était le seul objet qui me permettait encore de garder espoir.

Je fermai mes paupières et tentai de trouver le sommeil malgré les larmes et le froid qui m'envahissait.

Le fracas de métal contre les barreaux et les gémissements des autres prisonniers me sortirent de mon sommeil réparateur. Je tournai la tête vers la source du bruit. La voix d'un homme, sûrement d'un démon, retentit :

« Allez, debout là-dedans !! C'est l'heure du marché, vous allez pouvoir être emmenés dans un bel endroit, et on sera enfin débarrassé des incapables ».

Cette remarque semblait m'avoir été directement adressée malgré le fait que mon nom n'avait pas été cité.

Je me relevai, repoussant la couverture émiettée sur le côté, alors que la porte de la cellule était ouverte dans un cliquetis bruyant. Je me levai, chancelant, et saisis fermement un des barreaux devant moi, cherchant la porte en balayant l'air de ma main.

J'entendis des bruits de pas se diriger vers moi et l'on m'attrapa sauvagement le bras, mon géôlier poussant un soupir de mécontentement.

« J'espère qu'on arrivera à te vendre. Sinon, tu vas encore rester longtemps ici, toi », remarqua-t-il en bougonnant.

Je restai silencieux, sage décision de ma part, afin de ne pas froisser le démon qui me conduisit de force ailleurs.

On me força alors à prendre un bain, à enfiler des vêtements sûrement présentables, à ce qui ressemblait à une robe ou une longue chemise de nuit, et, après avoir été pomponné et soigné, à suivre une file de prisonniers pour la vente aux enchères.

Je tentai de desserrer légèrement, par nervosité, le collier en métal autour de mon cou, sans succès. Je poussai un long soupir de désespoir, gardant ma prise contre mon poignet, jouant discrètement avec mon bracelet usé par le temps.

Au fur et à mesure qu'on me forçait à avancer, j'entendis plus clairement les voix. Je levai la tête, essayant de percevoir les alentours. Toutefois, la vente aux enchères semblant se dérouler rapidement et sans accrocs, je n'eus pas le temps de m'adapter à mon environnement et l'on me poussa en avant.

Sous le coup de la surprise, j'en tombai et je m'affalai lamentablement par terre sur le plancher de bois, les rires des spectateurs se déclenchant à cette action devant moi.

« Hum..., lâcha la voix du présentateur, embarrassé par ma performance pathétique, nous avons ici un spécimen assez rare ! »

Les rires se turent pour laisser place à des exclamations de stupéfaction lorsque des bras vinrent m'empoigner pour me remettre sur mes deux jambes et me faire lever le visage, m'exhibant comme un animal de foire.

« En effet, mesdames et messieurs ! Vous ne rêvez pas, c'est bien un Cynérien mâle !! Malgré un défaut particulier... il est en parfaite santé ! J'espère que sa cécité ne vous empêchera pas de l'utiliser à votre convenance ! Les enchères commencent à 10 000 000 de farandoles ! », s'enthousiasma l'annonceur.

Plusieurs voix se firent entendre et les prix commencèrent à grimper de manière faramineuse. Je me retins de rire de désespoir face à ce spectacle ridicule. Au moins, il m'était impossible de voir leurs stupides visages.

Réincarnation d'une auteur schizophrèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant