Chapitre 58 : N'est-ce pas un bon début ?

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Quelques mois plus tard

Je m'étirai, baillant à m'en décrocher la mâchoire. Je me tournai ensuite, trouvant la place vide à mes côtés, certainement depuis un bout de temps. Je jetai un coup d'œil à l'heure sur le réveil, affichant « 9h00 ». Je décidai alors de me lever d'un pas traînant et me dirigeai, à moitié endormi, vers la chambre de mon fils.

Lorsque j'entrais, je remarquai qu'il dormait toujours à poings fermés.

« Alexis, il est l'heure de se lever », le réveillai-je doucement en ouvrant les volets, laissant entrer les premiers rayons du soleil dans la pièce.

Ce dernier se frotta les yeux, encore somnolent, tout en se redressant.

« Maaa... bonjour », fit-il, ensommeillé.

Je lâchai un petit rire devant son air endormi et ses cheveux ébouriffé, ressemblant à un Orias mal réveillé. Je m'approchai de son berceau et le soulevai dans mes bras, l'emmenant avec moi jusque dans le salon pour prendre le petit-déjeuner.

Alors que je laissais Alexis boire son lait au chocolat d'un air enjoué, je préparai pendant ce temps un casse-croûte destiné à l'affamé qui vivait sous mon toit depuis quelques mois déjà.

Pauvre Auteur, cela me rappelait la première rencontre entre Orias et Auteur sous forme humaine. J'ai cru pendant un instant qu'il allait le chasser avec un balai. Heureusement, après lui avoir expliqué la situation compliquée dans laquelle mon ami se situait, Orias avait accepté ma proposition de lui permettre de loger chez nous, dans la chambre d'amis. De toute façon, mon époux était déjà habitué à sa présence lorsqu'il était un nuage et Auteur gardait cette apparence la plupart du temps.

Les derniers mois en tout cas avaient été un peu plus éprouvants. Je n'avais toujours pas pu mettre en place le plan final que j'avais pour qu'Auteur accepte un peu plus Censure. J'avais déjà réussi à le convaincre de rendre visite à Aléis pour la consulter en tant que psychologue, malheureusement, il ne semblait toujours pas enclin à s'ouvrir aux autres. Du côté de Bug, je l'avais heureusement empêché de se faire plus de mal qu'il n'en avait déjà subi et ses séances avec Aléis semblaient avoir porté leurs fruits. D'ailleurs, il nous rendait visite dès qu'il avait du temps pour en profiter avec son fils. Concernant Auteur, il gardait ses distances, discutant simplement avec Bug comme s'ils étaient de vieux amis. Cela me brisait le cœur mais je n'avais pas le droit d'intervenir dans leur relation, c'était à eux d'avancer à leur rythme.

Je poussai un long soupir de frustration, me passant une main dans mes cheveux par habitude. Je jetai un coup d'œil finalement à mon fils, toujours sur sa chaise-haute, en train de savourer sa boisson. Je posai alors les couverts, ayant terminé la vaisselle puis me dirigeai vers mon bébé.

« Alexis, l'appelai-je, le faisant relever son regard vers moi, est-ce que tu pourrais rendre un service à ma ?

- Qwa ma ?, lâcha-t-il en penchant sa petite bouille adorable dans une interrogation perplexe.

- J'aimerais que tu m'aides à guérir un ami, ou l'aider à aller mieux en tout cas. Et j'ai besoin de ton aide pour ça, est-ce que tu veux bien ?, lui demandai-je en récupérant le bol, dorénavant vide, et en le posant sur la table.

- Oh oui ma !, accepta-t-il en tapant dans ses petites mains d'enthousiasme, il faut aider les amis qui vont pas bien, pour plus qu'il soit pas bien »

Son air à la fois sérieux et concentré me fit pouffer. Je le pris alors dans mes bras et le posai sur le canapé puis lui chatouillai le nez, le faisant rire.

« Nooon, ma ! Pas mon nez !!, supplia-t-il en repoussant mes doigts qui revenaient à la charge.

- Oh sii, je vais te voler ton nez !, le menaçai-je avec amusement.

Réincarnation d'une auteur schizophrèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant