Chapitre 57 : Que penses-tu de moi ?

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J'ouvris les yeux brusquement, non pas parce que je venais de me réveiller d'un sommeil paisible, mais bien parce que quelqu'un me secouait comme un prunier.

« QUOI ENCORE ???? », m'exclamai-je en me redressant.

Je reconnus une figure familière, sûrement responsable de mon réveil forcé.

« Alors bon Fury, on ne peut même pas dormir tranquillement ??, grommelai-je en baillant.

- Que tu es drôle Soliès, gloussa le concerné en se relevant puis en s'époussetant, l'air de rien, au fait, sans vouloir changer de sujet aussi brusquement, il y a quelqu'un qui t'attend juste là »

Je suivis la direction qu'il pointait de son doigt et je haussai un sourcil, curieux de l'identité de cette personne. Je me levai alors et me dirigeai vers la sortie de cette fameuse salle comportant le cœur du système central et qui me donnait mal à la tête à force de bourdonner aussi fortement. Je quittai la pièce, heureux de ne plus entendre ce bruit insupportable.

« Soliès... »

Je tournai la tête rapidement, apercevant Auteur sortir de l'ombre de manière hésitante.

« Auteur !! Ça fait combien de temps que tu es là ?? », m'inquiétai-je, espérant qu'il n'ait pas attendu pendant plusieurs jours mon retour.

« Seulement quelques minutes à vrai dire... Fury m'a demandé de venir et m'a tout avoué.... »

Oh le fils de poulet, nom d'une cacahouète, le traître m'avait vendu !!

« Auteur, je peux tout t'expliquer, je- », tentai-je maladroitement avant de me faire interrompre.

« Alors... tu sais tout maintenant... »

Le regard d'Auteur était baissé, vide, son bras droit se serrant autour de l'autre, lâche, et tentant de maîtriser ses tremblements.

« Que penses-tu de moi dorénavant ? Ne me trouves-tu pas... répugnant ? Repoussant ? Après tout ce que je t'ai caché... »

Mes yeux s'écarquillèrent à sa question ainsi qu'en apercevant son visage devenir de plus en plus sombre.

« 𐌄 𐌍𐌄 𐌔𐌵𐌉𐌔 𐌒𐌵'𐌵𐌍 𐌃𐌄𐌂𐋅𐌄𐌕... 𐌄𐌕 𐌵𐌍 𐌌𐌍𐌔𐌕𐌓𐌄... 𐌐𐌀𐌓𐌃𐌍 𐌔𐌋𐌉𐌄𐌔 »*

Je m'approchai de lui promptement et le pris dans mes bras, à sa plus grande surprise.

« Je t'interdis de dire ça !! Je te l'interdis, lui ordonnai-je tout en commençant à pleurer, je t'interdis de dire que tu es un déchet ou un monstre, tu n'es ni l'un ni l'autre Auteur !! Tu es mon ami, voilà ce que tu es ! »

Je le serrai plus fort dans mes bras, continuant de pleurer sans m'arrêter, essayant de lui transmettre tout le réconfort dont je disposais.

« Je suis tellement, tellement désolé de tout ce que tu as vécu ! Je suis tellement désolé que tu aies perdu ton premier enfant, tellement désolé que tu aies été trahi par les personnes qui comptaient le plus pour toi, tellement désolé que tes parents soient partis si tôt, tellement désolé que Censure soit né dans de telles conditions, tellement désolé pour tout ! Personne n'aurait dû vivre ce que tu as vécu !! Je suis tellement désolé pour toi Auteur, tu mérites d'être heureux », lui confiai-je en reniflant de tristesse.

Réincarnation d'une auteur schizophrèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant