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Charles Leclerc.
21 mars 2022, 14h00.
Bahreïn, Moyen-Orient.

Une fois de plus, je regarde mes notifications mais rien, pas une réponse. Pourtant, je lui ai envoyé un bon nombre de messages.

« Est-ce qu'elle est fâchée ?

– Je n'en sais rien mais si c'est le cas, c'est plus que légitime. »

Je lève les yeux au ciel. Merci du soutien, Pierre. Tu es un véritable ami. De nouveau, j'observe mon téléphone.

« Elle se repose !

– Elle a bu tant que ça ?

– Je t'avoue que je n'ai pas fait attention mais ça arrive de prendre une cuite, c'est pas un drame.

– Oui, je sais mais à cause de l'alcool, elle n'a pas réalisé la dangerosité de ses choix.

– Comme n'importe qui et tu sais que le problème n'est pas là ! Vous avez merdé, les gars et en beauté !

– Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Tu sais que je déteste ce type !

– Peut-être mais je suis ton ami donc je me dois d'être honnête avec toi : tu as des tords, que tu le veuilles ou non. D'abord, tu viens à la soirée, sans raison et ensuite, alors qu'elle a tenté de prendre les devants, tu refuses !

– Oui ! Parce qu'elle m'a demandé qu'on ne dépasse pas le plan professionnel !

– Là-dessus, je suis d'accord mais dans ce cas, pourquoi est-ce que tu es venu ?

– Je voulais faire attention à elle, c'est pas un crime, si ?

– Donc toi, elle s'en va et bête que tu es, tu n'interviens pas ? C'est ça, que tu appelles "faire attention à elle" ? Pour clôturer le spectacle, tu fais une esclandre dans sa chambre ? Sous quel prétexte, d'ailleurs ? La jalousie ? Tu n'es pas avec elle, Charles !

– Ça va, j'ai compris ! me suis-je agacé.

– De toute façon, vous n'êtes pas cohérents dans vos actions, l'un comme l'autre ! »

Il a raison, de A à Z mais c'est compliqué à admettre. Ça devient malsain et je dois, d'une manière ou d'une autre, mettre un terme à ce cirque entre nous.

Je me rends sur ma discussion avec Iris : elle a vu mes messages.

« Elle n'a pas répondu... ai-je soufflé.

– Je pense qu'elle a besoin de temps.

– On a besoin d'une discussion, surtout, ai-je répondu, déterminé.

– Tu ne m'écoutes pas, en fait ? »

Je m'apprête à sortir de sa chambre lorsqu'il m'interpelle :

« Oui ?

- N'y vas pas les mains vides. »

J'acquiesce et le remercie. Je décide de suivre ses conseils : je lui achète des fleurs et lui commande un petit-déjeuner pour atténuer son éventuelle gueule de bois. Ensuite, je rejoins son étage et lui écris.

iMessage
Iris Bias.

Je suis là. >
Tu m'ouvres, s'il-te-plaît ? >
Lu.

Néanmoins, malgré de longues minutes à attendre, rien. Je persévère et tambourine à la porte jusqu'à ce qu'elle se montre dans l'encadrement, les yeux bouffies. Est-ce qu'elle a pleuré ?

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