Avant de se consacrer à ce passage culinaire délicate et très compliquée, Balthazar recula encore de quelques pas et tendit le cou pour regarder ce que faisait la femme à qui était destiné le produit final de tous ces efforts.....
Heureusement, son petit ange était toujours assise tranquillement sur le tapis du salon, pratiquement hypnotisée par les vidéos de dessins animés qui défilaient en boucle sur le téléphone de son père.
Bien sûr, il le savait, c'était la méthode la plus pédagogiquement anti-Montessori qui soit pour divertir sa belle mais très vive petite fille. Mais d'un autre côté, Balthazar n'avait pas eu d'autre choix : à l'âge de presque deux ans, Alice était déjà un petit tremblement de terre.
Intelligente, sympathique, curieuse, avec une grande envie de découvrir de nouvelles choses, mais surtout... plein d'une énergie vitale débordante et d'une attirance innée pour les ennuis, de quoi mettre sérieusement à l'épreuve tous les adultes qui se sont occupés d'elle. Y compris son père, dont Alice était, visiblement, une copie identique en tous points.
Par conséquent, la laisser errer seule dans la maison pendant plus de deux minutes signifiait trouver à la porte toute la police de Paris, ainsi que les pompiers et au moins deux ambulances.
Ainsi, comme sa nounou Paloma était partie en vacances tout le mois de décembre pour avoir le temps de participer aux soirées de Noël style drag-queen, Raphaël avait été contraint, contre son gré, de recourir à la drogue la plus courante pour l'enfance, capable d'étourdir, d'immobiliser et d'annuler les capacités mentales de tout enfant entrant en contact avec elle: les Teletubbies.
Après avoir jeté un dernier regard coupable sur la silhouette immobile d'Alice, Balthazar se remit rapidement au travail, jetant un coup d'œil inquiet sur les aiguilles de l'horloge accrochée au mur de la cuisine. Il dut se dépêche de finir ses biscuits et de retirer le téléphone des mains d'Alice. D'abord parce qu'il ne voulait absolument pas que cet engin grille prématurément les neurones de sa fille. Deuxièmement, parce que d'ici peu, Olivia lui aurait bientôt téléphoné, et si elle découvrait que la petite fille était, une fois de plus, devant les dessins animés et, une fois de plus, en possession du téléphone de son père, elle lui ferait un sermon interminable.
Alice était l'un de leurs principaux sujets de discussion. Olivia aimait beaucoup la petite fille, mais elle lui reprochait d'être trop faible avec elle et de ne pas lui donner suffisamment de règles et de limites.
Tu l'éduques à faire ce qu'elle veut, et ce n'est bon ni pour elle ni pour nous. Ce sera vraiment un problème lorsque nous vivrons tous ensemble.
Et c'était leur deuxième point de discussion. Depuis qu'ils s'étaient officiellement mis ensemble et que Balthazar avait finalement décidé de "prendre au sérieux" leur relation, ils avaient commencé à planifier leur vie commune et à chercher une maison qui répondrait à leurs deux besoins.
Mais plus d'un an plus tard, ils n'étaient toujours pas parvenus à trouver un compromis et Olivia commençait sérieusement à s'impatienter.
Alors, pour lui faire plaisir, pour leur premier Noël ensemble Balthazar avait accepté de passer les vacances dans un endroit de rêve situé dans les Alpes italiennes, en compagnie d'elle, de ses trois adorables enfants... et de leurs trois pères un peu moins adorables.
C'était une tradition familiale, lui avait expliqué Olivia, d'éviter que les enfants soient obligés de passer les vacances de Noël séparés de l'un ou l'autre parent et de leurs frères et sœurs.
Mais autant Balthazar avait appris à aimer ces enfants, autant on ne pouvait pas en dire autant de leurs pères : trois hommes complètement différents de lui, toujours en compétition les uns avec les autres et avec lesquels il n'avait vraiment rien en commun.
Ce n'était pas ainsi que Raphaël avait imaginé passer son premier vrai Noël avec sa famille. D'un autre côté, devenir un adulte responsable, c'est aussi accepter des compromis, comme le lui a toujours dit Camille...
Et en effet, finalement, après plusieurs discussions plus ou moins animées, Olivia et lui avaient trouvé un juste milieu : elle était déjà partie pour Cortina, où elle resterait avec ses enfants et ses ex pour toute la semaine de vacances, et lui et Alice les rejoindraient le jour de Noël. Ainsi, Balthazar aurait eu le temps d'organiser chez luiune fête d'avant Noël , à laquelle pourraient participer tous ses amis : Eddy et Fatim de retour de Copenhague, le capitaine Jérôme Delgado et, bien sûr, sa petite sœur Camille. Toutes les personnes qui comptaient le plus pour lui.
Olivia n'était pas enthousiasmée par cette solution et se comportait de façon un peu antipathique depuis quelques jours, Balthazar voulait donc absolument éviter de la contrarier davantage.
B : « Ma puce, c'est la dernière vidéo, ok? Dès que papa aura fini de cuisiner les biscuits, papa viendra prendre le téléphone et jouer avec toi, d'accord ? ..... tu ne feras pas les caprices, ce n'est pas?»- a-t-il dit, en espérant une réponse affirmative de son petite dictatrice.
Mais la petite dictatrice, complètement absorbée par ses dessins animés, ne lui a même pas jeté un coup d'œil.
Se sentant a la fois soulagé et extrêmement coupable, Balthazar se remit à confectionner des biscuits. La cuisine était restée sa grande passion même après l'arrivée d'Alice, sauf que maintenant, au lieu de délices aphrodisiaques, il préparait des purée pour bébé et biscuits, et au lieu de la musique jazz en fond sonore, il était obligé de supporter cette très ennuyeuse musique pour enfants.
Il fut extrêmement heureux quand soudain, alors qu'il s'apprêtait à réaliser une garniture particulièrement délicate avec le sach a poche, ses oreilles furent libérées de ce fléau.
Mais son bonheur fut de courte durée, de très courte durée.
A: "PAPAAAAAAA.....vidéooooooooosssss" - a crié sa petite fille d'un ton inconsolable, appelant à son aide.
Visiblement, l'interminable série de vidéos qu'il avait programmée pour la garder calme a dû être interrompue, laissant sa petite en plein syndrome de sevrage.
B : « No, no, no Alice, ne crie pas...papa arrive tout de suite, d'accord ? Laisse-moi juste une seconde pour terminer ce nappage, sinon la crème va s'écailler et ne sera plus utilisable à cause du principe de l'air comprimé qui régit le fonctionnement de ces outils appelés sach a poche, qui ne sont en réalité rien d'autre que......"
Il s'arrêta, soudain essoufflé : il n'avait plus l'habitude de parler aussi longtemps ; il s'attendait à ce que sa fille l'interrompe comme d'habitude avec ses petits cris après les trois premiers mots (oui, il avait trouvé quelqu'un qui pouvait le faire taire), mais au lieu de cela, il avait réussi à terminer un discours entier sans qu'elle ne dise rien.
Et le silence se prolongea même après qu'il eut cessé de parler. Qui sait, - pensa-t-il, plein d'espoir- peut-être que sa voix, avait un pouvoir hypnotique magique pour la petite fille, comme celle de Peppa Pig.
Voilà une découverte extraordinaire, bien mieux que les résultats de son autopsie la plus sensationnelle.
Il imaginait déjà la tête d'Olivia quand il lui dirait qu'il avait réussi à calmer Alice en lui récitant tout le code de procédure pénale (que Olivia lui avait fait mémoriser par cœur pour un de leurs jeux sexuels), quand, tout à coup, une voix venant du salon brisa ce silence magique et le paralysa.
"Bonjour ma petite"
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alors, que dis-tu? Aviez-vous deviné qui était cette mystérieuse femme ?
et maintenant une autre énigme... à qui Alice parle-t-elle au téléphone ?
mais surtout... est-ce que vous appréciez cette nouvelle histoire ?
un peu différent de d'habitude mais j'espère que vous le suivrez avec la même passion que toujours....
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Et sì, un jour...à Noël...
Fanfictionet voici une nouvelle histoire dédiée à notre bien-aimée Balthelene... qui se déroule à Noël, après la 5ème saison de Balthazar... avec des protagonistes très particuliers et un petit cross-over avec une autre série très appréciée.... Je ne vous en...