CHAPITRE 6: ...Alice, magie!!

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Pendant un long, très long moment, Balthazar eut l'impression qu'il venait de faire un voyage dans le temps. Et ce voyage l'avait ramené exactement là où il se trouvait six ans plus tôt, lorsque lui et Hélène avaient commencé à travailler ensemble dans ce même poussiéreux bureau de la police parisienne.

Rien ne semblait avoir changé depuis.

ELLE ne semblait pas avoir changé depuis.

Même façon de s'habiller, sportive et inconsciemment sexy ; même façon de se coiffer, avec cette simple queue de cheval qui la faisait ressembler à une petite fille ; même visage propre et sans maquillage, même regard brillant et direct qui se dirigeait droit vers son cœur.

Mais ce qui n'avait définitivement pas changé, c'était ce qu'il ressentait lorsqu'elle le regardait ainsi.

Instinctivement, il fit un pas vers elle et sourit. Son premier réflexe, immédiatement après avoir réalisé qu'Hélène était bien là devant lui, fut d'aller la serrer dans ses bras. Ce qu'il voulait plus que tout à ce moment-là, c'était tendre la main et pouvoir la toucher, ressentir à nouveau cette sensation de tendresse chaleureuse qu'elle lui avait transmis dès la première fois, et dont il n'avait jamais cessé d'avoir un peu de nostalgie.

Le cœur flottant dans sa poitrine, Balthazar fit un pas de plus dans sa direction. Il avait hâte de prendre sa capitaine dans ses bras, comme il l'avait fait tant de fois dans le passé et comme le faisait à ce moment-là aussi sa petite Alice, qui s'était accrochée aux jambes d'Hélène et ne les avait plus lâchées même pour un instant.

Ce doit être un défaut familial – il se surprit à réfléchir, en s'avançant un peu plus et en écartant les bras et le sourire.

Mais ses bras tombèrent lourdement le long de son corps et le sourire se figea sur ses lèvres, voyant Hélène pâlir et détourner la tête.

De toute évidence, le capitaine Bach ne plaisantait pas lorsqu'elle lui a dit que ne voulait pas le voir.

Non pas qu'il puisse lui en vouloir, après la façon dont il l'avait traitée lorsqu'il était sorti du coma trois ans plus tôt. Il l'avait fait pour elle, bien sûr, mais Hélène ne pouvait pas le savoir. Rationnellement, Balthazar comprenait parfaitement qu'elle était toujours en colère. Elle avait toutes les raisons de le détester et c'était lui, et lui seul, qui était responsable de cette situation. Pourtant, l'idée qu'elle ne puisse même pas le regarder en face lui causait une amère déception.

Quelque peu découragé par l'attitude de la capitaine, Balthazar s'arrêta à quelques pas d'elle et tenta une nouvelle fois de lire dans ses yeux pour comprendre comment se comporter. Mais, une fois de plus, les yeux d'Hélène échappèrent au sien et se réfugièrent sur le visage rond et souriant de la petite fille qui se blottissait dans ses jambes. Se sentant observée, Alice releva sa petite tête bouclée et regarda le capitaine Bach avec la même expression d'adoration qu'elle réservait aux choses qu'elle aimait le plus : son papa, les sucreries et les personnages de ses clips musicaux adorés.

A : "En haut, en haut, en haut... !" -  s'exclama-t-elle à la fin, se détachant enfin des jambes d'Hélène et en levant ses petites mains.

H : "Tu veux que je te prenne dans mes bras ?"-  lui demanda Hélène en ouvrant ses lèvres dans un doux sourire.

A : "Oui ! Tu prendre Alice!!! Oui, oui, oui !"- cria la petite fille, enthousiaste.

Hélène laissa échapper un rire, puis se pencha et souleva la petite fille, lui faisant faire quelques petits sauts qui la font rire aux éclats.

H : "Tu es une petite fille très jolie, tu le sais, Alice...?"- lui dit Hélène en caressant doucement ses boucles sombres.

A: « Non. Non jolie. Moi, me-me-merveilleuse!»- répondit Alice, répétant fièrement ce mot fascinant qu'Hélène elle-même lui avait appris quelques jours plus tôt.

Et sì, un jour...à Noël...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant