CHAPITRE 9: PETIT PAPA Noël

158 11 9
                                    


Merde... Tout ce dont nous avions besoin c'était de la tempête de neige... - se jura Balthazar, franchissant le seuil du JDP essoufflé et froid, se dépêchant d'enlever son manteau maintenant trempé.

Il était, comme toujours, monstrueusement en retard. Même si cette fois, ce n'était pas entièrement de sa faute.

Après avoir terminé le cours et supporté le sermon du recteur et les reproches téléphoniques d'Olivia sur l'importance de donner le bon exemple à ses étudiants en gardant une attitude professionnelle et surtout ponctuelle, Raphaël s'est pratiquement catapulté hors de l'université, avait sauté dans la voiture et et avait filé vers le JDP.

Jamais comme ce jour-là, il avait hâte de retourner chercher Alice... mais surtout d'avoir enfin un peu de temps pour parler avec Hélène, avec qui il avait réussi à échanger à peine quelques mots, avec des interruptions continues et en absence totale d'intimité.

Ce qu'il lui dirait, même lui ne le savait pas, car chaque fois qu'il essayait de préparer un discours, tout ce qu'il entendait, c'était les battements de son cœur qui faisaient rage dans sa poitrine. La seule chose dont il était sûr, c'était qu'il avait besoin de la revoir, au moins une fois.

Mais visiblement, la chance ne semblait pas être en sa faveur ce jour-là : il venait de tourner dans la rue de La Sorbonne lorsque les premiers flocons de neige commencèrent à tomber du ciel. Et puis d'autres étaient tombés. Et puis d'autres. Et d'autres encore...

Finalement, en moins de dix minutes, tout Paris fut complètement submergé par un manteau de neige blanche, qui s'était déposée sur les toits des maisons et des voitures et recouvrait les rues, comme un manteau blanc. Un scénario vraiment très romantique et de Noël... sauf qu'à cause de ces chutes de neige, le trafic de la ville, déjà encombré par les départs et les derniers achats de Noël, était devenu complètement détraqué. Se déplacer en voiture était devenu pratiquement impossible. La chose la plus responsable à faire aurait été de retourner à l'université et d'y attendre la fin des chutes de neige.. Après tout, Alice était en sécurité au JDP avec le capitaine Bach... et sûrement avec ces conditions météorologiques, Hélène n'aurait pas pu partir de si tôt... n'est-ce pas ?

Avec une petite grimace de douleur, Balthazar posa son manteau sur l'un des bureaux libres du JDP, puis baissa la tête et regarda avec consternation ses chaussures chères et élégantes. Tout comme son manteau, elles étaient désormais complètement trempées, boueuses et totalement inutilisables, après que le côté très peu adulte et responsable de son cerveau l'ait poussé à faire un trajet à pied d'environ 1 heure, à travers la circulation, la neige et le vent violent, pour atteindre sa destination avant qu'Hélène ne disparaisse dans les airs, comme (il en était sûr) elle avait l'intention de le faire dès que l'occasion se présenterait, laissant peut-être Alice aux bons soins de Delgado ou d'un autre flic du JDP.

Tentant d'ignorer le pincement au creux de son estomac à l'idée qu'elle était déjà partie, Raphaël arrangea du mieux qu'il pouvait ce qui restait de son beau et élégante costume, lissa ses cheveux, prit une profonde inspiration et entra dans le JDP. Les bureaux autour de lui étaient désormais presque déserts, compte tenu de l'heure et de la date particulières.

Ne sachant où chercher Hélène et Alice, Balthazar se mit à parcourir lentement les pièces du département, scrutant par les fenêtres et essayant d'intercepter quelque bruit qui lui révélerait leur présence : un cri enfantin, un rire, le marmonnement incessant d'Alice, la douce voix de son capitaine... Mais rien de tout cela ne lui parvenait à l'oreille : le JDP était plongé dans un silence presque complet, interrompu seulement par le tic-tac de quelques horloges murales et la sonnerie occasionnelle du téléphone.

Et sì, un jour...à Noël...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant