Chapitre 15: Tu ne sais pas...

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Les rafales de vent devenaient de plus en plus fortes. Et juste au-dessus de sa tête, une foule de nuages gris s'étaient formés, bien armés et prêts à utiliser leurs flocons de neige comme munitions dans ce qui promettait d'être une bataille à mort.

Mais la tempête qui s'apprêtait à exploser dans le ciel au-dessus de lui n'était rien comparée à ce qui se déchaînait dans son cœur.

Depuis combien de temps Hélène était-elle là-bas ? Une seconde, une minute, une heure ? Avait-elle écouté la confession qu'il avait faite à Camille ? Et s'elle l'avait écoutée, que pensait-elle de ce qu'il avait dit... ?...mais surtout... de ce qu'il avait fait ? Lui aurait-elle pardonné ? Ou l'aurait-elle haï à mort pour l'éternité ?

Avec son esprit encombré par ces pensées et le sang battant sans cesse dans ses oreilles, il pouvait à peine entendre ce que Camille lui disait, mais il sentit distinctement la poigne de fer de ses doigts lui écraser le bras pour tenter de le faire réagir.

C : "...si tu ne veux pas tout foirer... alors fais ce que je t'ai dit, tu me comprends, Raph ?"- siffla-t-elle, dans un dernier murmure conspirateur.

Les ongles de Camille s'enfonçant dans sa peau l'obligeaient à hocher la tête, même si en réalité il n'avait absolument aucune idée de ce que sa petite sœur lui avait si fortement suggéré de faire.

Encore un peu abasourdi, il la regarda se détourner d'un air satisfait, traverser rapidement la terrasse et atteindre la porte-fenêtre près de laquelle la silhouette d'Hélène se tenait dans la pénombre, immobile comme une statue de glace.

Avec un petit sourire, Camille s'approche d'elle et retire délicatement de ses bras la petite Alice qui dormait paisiblement blottie sur son épaule. Alors, la jeune femme se pencha en avant et dit à Hélène quelque chose que, encore une fois, Balthazar ne parvenait pas à saisir clairement, mais qui ressemblait beaucoup à :

C : « Ne sois pas trop en colère contre lui. Je sais que c'est un vrai con en amour, mais... donne-lui juste une chance, d'accord ?..."

Si ces mots avaient eu un effet sur elle, Balthazar n'aurait pas pu le dire : même après que Camille ait bien refermé la porte derrière elle les laissant seuls, Hélène continua à rester distante, silencieuse et lointaine, comme si un sortilège l'avait réellement transformée en statue.

La seule chose qu'elle faisait, c'était de le fixer de ses merveilleux yeux impossibles à déchiffrer. Deux yeux devenus grands et profonds comme un puits, dans lesquels Balthazar continuait de se noyer sans pouvoir en trouver le fond.

Après plusieurs minutes de ce silence presque absolu, Raphaël comprit que c'était à lui de faire le premier pas pour sortir de cette situation absurde. Alors, il prit son courage à deux mains et essaya de trouver quelque chose d'intelligent à dire. Mais les secondes s'écoulaient sans qu'il parvienne à articuler une phrase significative, comme si son cerveau était soudain devenu une sorte de trou noir inquiétant, qui aspirait les mots dès qu'ils commençaient à prendre forme.

Finalement, il dit la seule chose qu'il sentit jaillir spontanément de son cœur.

B : « Je suis désolé. »

Il attendit qu'Hélène lui réponde, mais elle resta encore silencieuse, pendant un temps qui parut interminable à Balthazar. Enfin, elle fit un pas en avant et sortit de l'obscurité dans laquelle elle était restée cachée jusque-là.

H : « Je me fiche de tes excuses. »

Sa voix était basse et calme comme toujours et son visage, éclairé par le faible clair de lune, ne trahissait aucune émotion; mais ses yeux....

Et sì, un jour...à Noël...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant