𝑯𝒆𝒂𝒓𝒕 𝒕𝒐 𝑯𝒆𝒂𝒓𝒕 | Tome 2

𝟭𝟵 - 𝗦𝗲𝗹𝗲𝗻𝗮

19 - 𝓟𝓻𝓸𝓯𝓸𝓷𝓭𝓮 𝓫𝓵𝓮𝓼𝓼𝓾𝓻𝓮, à 𝓽𝓸𝓾𝓽 𝓵𝓮𝓼 𝓼𝓮𝓷𝓼 𝓭𝓾 𝓽𝓮𝓻𝓶𝓮...

Selena

J'étais assise sur cette chaise, les pensées dans le vide. J'entendais le bruit des pleurs, celui des enfants.

J'aurai presque dit le bruit des âmes.

Mes yeux veulent se fermer.

Je suis réduite au silence. Je n'ai pas la force de parler. Je sens quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Je n'ai même pas envie de prendre la peine d'ouvrir les yeux.

Ça fait beaucoup trop mal pour être supportable.

Mon cœur bat anormalement vite.

J'ouvre les yeux avec fatigue.

Je tombe sur ses yeux verts, ses yeux m'observent. Un jour, j'avais écrit un mot sur notre relation.

« On vagabondait de cœur en cœur dans l'espoir que l'un d'eux nous était destiné. »

J'espérais qu'on finisse par avoir notre fin heureuse comme tous les autres, mais plus les années passaient et plus je savais que c'était fini pour nous deux.

On y arrivera jamais.

C'est trop dur, ça bloque ma respiration. J'en ai marre d'avoir mal.

Laissez moi respirer.

Je vous en supplie.

Sa main prend la mienne.

— Tu fais quoi ici ? Dis-je avec mes dernières forces.

— Esmeralda ne peut pas venir, alors je suis là, dit-il.

Je voudrais repousser sa main, mais je n'en ai plus la force. Ça me tient en vie dans ce petit instant de peine.

Aucune infirmière n'a voulu me donner de ses nouvelles. Lila c'est ouvert de 3 cm de profondeur c'est déjà pas mal pour une plaie au couteau.

Elle est sauvée, je le sais, une infirmière qui a eu pitié de moi, me l'a dit. Aucune personne de sa famille n'a fait le déplacement.

— J'ai mal au cœur, dis-je en regardant devant moi.

Je voulais juste passer une soirée, comme avant. Il n'y aura plus jamais d'avant, tout est différent à présent.

— Alors donne moi tes peines, dit-il en serrant plus fort ma main.

Est-ce que tu me tiendras encore quand je tomberai ?

Parce que j'ai besoin de sentir tes mains me serrer.

Assez fort pour suffoquer.

— Je n'y arrive plus, je-je veux dire mes peines, je n'arrive même plus à savoir, elles portent quel nom, dis-je en toute honnêteté.

J'ai tellement souffert que je ne sais même plus ce qui me fait vraiment mal.

— Ferme les yeux, Selena, respire assez fort et imagine ta vie de rêve, à présent, tu serais où ?

Je ferme les yeux, je vois un petit garçon, il m'appelle maman, je vois un homme de dos quand cet homme se retourne, je suis sûr de reconnaître ses yeux vairons.

Je n'ose plus ré ouvrir les yeux, mais je sens une larme glisser.

Brian me fait un clin d'œil.

Je lis un : je t'aime.