Three Fall

Chapitre 21

Lorenzo et Draco tenaient deux fois plus à fêter l'anniversaire de Noa. La voir aussi triste leur brisaient le cœur. Elle avait eu l'air sincèrement blessée par les propos de Théodore, elle avait entendu un tas de choses sur elle, des choses bien plus terribles que ça. C'était le simple fait que ces mots viennent de lui. Il agissait comme s'il la détestait et elle était incapable de comprendre pourquoi.

Les trois amis s'étaient installés près du Lac Noir, Draco et Enzo s'occupèrent de faire apparaître une nappe et un panier de pique-nique. Noa les observait en souriant, elle se sentait tellement reconnaissante de les avoir dans sa vie. La brune s'amusait à lancer les noyaux des fruits qu'elle mangeait sur son frère qui lui renvoyait en râlant. Elle s'efforçait de ne pas penser à Nott, même si ses mots résonnaient encore dans sa tête.

— T'as fini de m'emmerder ? S'amusa Enzo.

Pour répondre à sa question, Noa lui lança un énième noyau qui vint s'écraser sur le pull gris de son frère. Enzo s'élança vers elle pour commencer à la chatouiller, il savait qu'elle était extrêmement sensible à ça. En comprenant ce qui l'attendait, Noa eut un mouvement de recul, mais Draco qui les regardait en se réjouissant de voir le sourire de la brune, saisit les hanches de son amie pour l'empêcher de s'enfuir.

— Espèce de traître ! Brailla-t-elle.

La jeune Serpentard se débattait tandis que son frère n'arrêtait pas de la chatouiller. Les trois rigolèrent ouvertement, sans prêter attention à la nourriture qu'ils écrasèrent sous leurs gestes brusques. Noa supplia Lorenzo d'arrêter, ce qu'il finit par faire, à son plus grand bonheur. Elle reprit lentement son souffle, son dos collé contre Draco qui ne l'avait pas vraiment lâché. Elle pencha sa tête en arrière pour le regarder.

— Je me souviendrai que tu m'as trahi, Malfoy. Fit-elle.

— Depuis quand tu m'appelles Malfoy, toi ? Répondit-il en haussant un sourcil.

— Tu préfères mon petit dragon ? Se moqua-t-elle.

Il s'agissait du surnom que Narcissa Malfoy était habituée à donner à son fils. Lorsqu'ils étaient petits, Noa l'avait entendu et depuis, elle adorait l'utiliser afin de taquiner son ami. Malfoy soupira, feintant d'être agacé. Il lâcha la brune, sans pour autant la repousser, et s'appuya sur ses bras tandis qu'elle était toujours contre lui. Noa ne bougea pas pour autant, elle resta installée entre les jambes du blond, le dos contre son torse. Les trois Serpentard passèrent la journée à évoquer de nombreux sujets, comme les cours, les vacances d'été qui approchaient ou encore la dernière épreuve qui était dans quelques semaines. Tous les sujets y passaient, tous sauf celui de Théodore, ils évitèrent soigneusement de parler de lui. Noa semblait enfin penser à autre chose, ses pensées étaient désormais tournées vers la fin de l'année scolaire et son prochain retour à Beauxbâtons. Elle allait bientôt quitter son frère, Draco, ainsi qu'Astoria et Zach.

— Tu crois que papa sera d'accord pour qu'Astoria et Zach viennent à la maison cet été ?

— C'est qui Zach ? Demanda l'aîné des Berkshire.

— Le Poufsouffle avec qui elle est tout le temps, faut suivre Enzo. Se moqua Draco.

Malfoy lança un regard à la brune, c'était la première qu'elle avait d'autres amis que lui. Elle répondit à son regard sans vraiment comprendre ce qu'il voulait dire.

— Y'a quelque chose entre vous ? Demanda-t-il doucement.

— Quoi ? Non ! On est amis, c'est tout. Arrêtez de croire qu'il se passe quelque chose dès que je parle avec un garçon. Râla-t-elle.

Draco afficha un sourire satisfait en posant son menton sur le haut du crâne de la brune. Au bout d'un instant, Malfoy bougea et posa une boîte devant No è. Son anniversaire n'en était pas un sans son cadeau, et comme toujours il y avait pensé. Il était content de pouvoir lui donner en personne, contrairement aux précédentes années où il n'avait pas pu être présent. Noa se tourna vivement vers les yeux gris de son meilleur ami qui pétillait en la regardant. Elle ouvrit la petite boîte sans perdre un instant, heureuse d'avoir son premier cadeau annuel. C'était un bracelet fin en argent, il était discret, loin de toutes les perles et pierres précieuses qui ornaient habituellement ses perles. Pourtant, Noa sentait qu'il avait une signification profonde. Draco prit la fine chaîne et le passa autour du poignet de la brune. Elle n'y vit aucun fermoir et le regarda avec étonnement lorsqu'il referma le bijou à coup de baguette magique.

— C'est un bracelet ensorcelé, il ne se cassera pas tant que nous serons amis et sincères l'un envers l'autre. Et c'est censé te porter chance aussi. Expliqua le blond.

Noa admira un instant le bijou qui scintillait à son poignet, il était discret mais en même temps tellement élégant. Elle fit face à son ami avant de l'enlacer. Malfoy ne put s'empêcher de sourire face à l'étreinte de la brune, sa main glissa dans ses cheveux noirs et il déposa un baiser sur le haut de son crâne.

— Merci Draco. Murmura-t-elle.

Il souria simplement en contemplant les yeux verts de la Serpentard. Ils brillaient et il aimait le regard qu'elle avait sur lui, il aimait le fait qu'elle l'admire et l'estime autant. Draco décala une mèche de cheveux bruns derrière l'oreille de Noa en prenant soin de caresser discrètement sa joue. Ils avaient tous les deux besoin d'être affectueux l'un envers l'autre, même s'ils tâchaient d'être discrets devant Lorenzo.

Une enveloppe rouge tomba devant eux, interrompant leur doux moment. Draco soupira, reconnaissant parfaitement l'enveloppe. Il s'agissait d'une beuglante. Lorenzo le regarda d'un air inquiet.

— Qu'est ce que tu as fait ? S'interrogea Berkshire.

— Beaucoup de choses, mais je pense que c'est parce que j'ai testé quelques sortilèges sur les premières années. Répondit-il en massant l'arrière de sa tête.

— Il faut que tu l'ouvres, papa m'en avait envoyé une à Beauxbâtons, je ne l'ai pas ouverte et elle a explosé. Avoua Noa.

Draco savait parfaitement ce qui se passait lorsque l'on ignorait une beuglante. Même s'il était infiniment doux avec Noa, il était une toute autre personne avec les gens qu'il considérait comme plus faible que lui. Il y avait très peu de gens à qui il accordait son respect. Malfoy était méprisant envers la quasi-totalité de l'école. Il s'était récemment diverti en utilisant le sortilège du Bloque-Jambes qui immobilisait sa victime en l'obligeant à se déplacer à pieds joints, ou encore celui du Jambencoton, plus ou moins similaire si ce n'est que cette fois, la victime ne peut plus du tout se déplacer. Les premières années étaient ses cibles favorites, même si Granger gardait la première place. Il l'avait récemment humilié en faisant grandir ses dents, qui était déjà anormalement longue, avec le sortilège de Dentesaugmento. Malfoy avec une longue liste de méfaits pour laquelle il était régulièrement en retenue ou réprimandé par son paternel. Noa avait toujours pris soin d'ignorer lorsqu'il se comportait ainsi, elle détestait avoir la preuve que son meilleur ami pouvait être la pire des ordures quand il le souhaitait. Le Serpentard ouvrit lentement la lettre, tout de même reconnaissant de ne pas avoir à l'ouvrir au milieu de la Grande Salle.

— Tu te conduis comme un enfant capricieux, Draco. Ton arrogance sans mérite m'exaspère. Ne fais pas honte à notre sang pur en continuant sur cette voie pathétique. Tu es un échec ambulant. Tous tes actes révèlent une faiblesse sans nom. Si tu veux survivre dans ce monde, il est grand temps que tu te comportes en digne héritier des Malfoy et que tu cesse d'être une source perpétuelle de déception. N'as-tu donc rien de mieux à faire que lancer des sortilèges pitoyables sur des moins-que-rien ? Reprends toi et corrige cela immédiatement. Hurla la lettre enchantée.

La lettre venait évidemment de son père. Draco baissa les yeux, honteux, tandis que la beuglante brûla instantanément pour finir en cendre sur la nappe de leur pique-nique. Les Berkshire savaient que Lucius Malfoy était dur avec son fils, mais ils n'avaient jamais été témoin de la violence des mots qu'il employait. Noa regardait tristement son meilleur ami, elle avait mal au cœur qu'il reçoive de tels mots. Elle entrelaça ses doigts aux siens et posa sa tête sur son épaule en signe de réconfort. Lorenzo était aussi sous le choc, aucun d'eux ne sut quoi dire pour réconforter Malfoy. Le blond serra sa meilleure amie contre lui en cachant sa tête dans le creux de son cou. Elle savait qu'il était probablement sur le point de pleurer et qu'il détestait ça encore plus qu'elle. Noa ne dit pas un mot, ne voulant pas mettre Draco encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà, elle caressait doucement son dos, il tremblait mais elle était la seule à pouvoir le sentir. Il s'accrochait à elle comme si elle était une bouée qui l'empêchait de se noyer sous la honte et la culpabilité. Sous le sentiment de n'être qu'une déception inutile.