The Moon Perspective

IV - 𝔔𝔲𝔞𝔱𝔯𝔢

Je ne voulais plus qu'on me cache des choses. Trop de mensonges, trop d'incohérences.

- Il a disparu Victoria.

C'est ce que m'avait répondu Marisa lorsque je lui ai demandé où était son mari.

Il ne peut pas avoir simplement disparu ?

Ils savent forcément quelque chose.

Je le découvrirais.

***

Trois jours après.

Jenny m'avait rejoint au parc avec son nouveau chien. Un petit labrador du nom de Calvin.

Étrange comme nom, mais sa petite bouille me faisait craquer.

C'était un samedi ensoleillé, qu'on a passé à deux, à se raconter nos mésaventures des années collèges. Certaines anecdotes m'en rappelèrent d'autres, plus douloureuses, mais je ne gardais que le meilleur, il le fallait.

Vers dix-huit heures, Tom et Crystal nous ont rejoint pour faire un tour dans une des immenses bibliothèques universitaires de New-York.

- C'est dans un lieu comme ça que je veux trouver l'amour, confia Jenny.

- Pourquoi ça ?

- C'est tellement romantique. Et puis, je suis à peu près sûre de trouver quelqu'un de cultivé. Quelqu'un qui ne fasse pas de fautes d'orthographe.

En disant cela, elle me fixa avec une expression suspecte.

Il était possible que je lui ai envoyé une quinzaine de messages pour trouver l'épellation exacte du mot « crustacé », et bien évidemment, le seizième message était le bon.

- Bref, l'homme parfait, conclut-t-elle.

- Pour toi, l'homme parfait serait juste un homme cultivé ? Lui demanda Crystal.

- C'est un critère important. Pour toi, il serait comment ?

Crystal désigna son petit copain avec ses mains puis prit sa tête avant de lui donner un bisou sur la joue.

- Pour toi, qui serait l'homme parfait, Vic ?

L'homme parfait ?

La tête d'Ethan se dessina devant mes yeux, sûrement parce que c'était un des hommes que je côtoyais le plus en ce moment.

Ethan n'a rien de l'homme parfait.

- La perfection n'existe pas. Je n'ai pas besoin d'un homme de toute façon, je lui répondis.

- Moi, si j'étais toi, ça ferait longtemps que j'aurai mis le grappin sur Ethan, le colocataire le plus beau de tout New-York, affirma Jenny.

- Mais sûrement pas le plus cultivé, renchérit Tom.

- Qu'est-ce que t'en sais, toi, d'abord ? Se brusqua-t-elle soudainement. Mais bon Vic, il est tout à toi. Je te le laisse, je ne lui plaît absolument pas, j'en suis sûre ; pour avoir tenté ma chance une dizaine de fois il y a deux ans.

Crystal se faisait les ongles sur les genoux de son copain, lorsqu'elle releva la tête et leva un sourcil.

- Attention, une bombe va exploser dans trois, deux, un ...

Derrière moi, des bruits de talons résonnaient sur le carrelage de la bibliothèque.

- Victoire ? Je peux te parler ?

- C'est Victoria, dis-je tout en me retournant.

Lydia était ici, avec ses talons hauts et ses lunettes de soleil.